Forum de FilmDeCulte

aka Un seul deviendra Invincible



Dans une prison où se livrent régulièrement des combats de boxe, Monroe Hutchen, ancien boxeur dans la catégorie mi-lourds qui purge une peine de prison à vie, est le champion invaincu. Arrive alors George Chambers, surnommé "Iceman", champion du monde de boxe dans la catégorie poids lourds accusé d'un viol qu'il nie vigoureusement avoir commis.

Je l'avais vu en projo de presse à l'époque et j'avais trouvé ça mauvais donc j'étais curieux de voir si mon avis avait changé 20 ans après. Mais je ne m'étais pas trompé.

Hill dit s'être inspiré de la condamnation de Mike Tyson pour viol en imaginant comment gèrerait un champion de boxe chutant de la célébrité à "l'univers le plus dur au monde". Mais ce n'est jamais exploité dans le film. Le personnage de Ving Rhames arrive, se comporte comme un connard arrogant tout le temps et avec tout le monde, ne subit jamais rien aux mains de qui que ce soit, ne rencontre aucun obstacle et, comme c'était télégraphié depuis le début, va se battre et perdre contre le protagoniste "gentil".

Je dis "protagoniste" mais le tueur campé par Wesley Snipes en est à peine un. Le script a beau lui filer un flashback montrant son crime, la volonté de composer des personnages gris est désamorcé d'emblée par leur caractérisation et leur absence totale d'une quelconque évolution. Au lieu de ça, le scénario perd du temps avec l'organisation inintéressante du combat par des personnages secondaires (Peter Falk en vieux mafieux et Jon Seda en jeune chargé de l'assister) auxquels une soudaine voix off de conclusion essaie de donner du sens, comme la fin d'un arc, alors qu'ils ont été réduits à des rôles fonctionnels tout le long.

Il y a bien une ou deux bastons/intimidation dans la cour ou à la cantine et un rapide montage d'entraînement mais en vrai, ce n'est ni vraiment un film de prison, ni un film de sport, l'écriture reproduisant certains codes de façon creuse sans que cela ne nourrisse le parcours des personnages et ne parvenant même pas à trouver l'efficacité rudimentaire que ces deux genres recèlent dans leurs conventions.

Quand arrive le combat final, tu te fiches de tout et de tout le monde. Ça devrait être le point culminant de l'histoire de gens expiant leurs crimes en s'accrochant à leur dignité macho dans un monde impitoyable, avec ce ring entouré de barreaux qui transforme le sport en allégorie de la survie en prison, et c'est complètement désincarné, avec une baston chiante même dans son "spectacle".

Hill a dit : "Some say Hollywood movies that are made about boxing are just metaphors for other things, I think I've made one that's actually about boxing and not a metaphor."

Je te confirme, Walter. C'est le vide.

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