Inscription: 04 Juil 2005, 15:21 Messages: 22905 Localisation: Paris
Je me suis volontairement connecté ce matin seulement, depuis la télé, après le départ de Mme, pour voir le film dans les meilleures conditions possibles : seul, frais, dans le calme, sur un bon écran plutôt que sur mon téléphone. Et effectivement, contrairement à plein de courts-métrages (et pas forcément toujours amateurs), le film nécessite ce dispositif (ou celui d'une salle de ciné, évidemment). Parce qu'il faut se fondre dedans, dans son univers et sa classe visuelle, et que ce ne sera pas toujours évident vue l'exigence du truc. Passé le petit défaut de la surécriture des dialogues, déjà présent dans les précédents films foruméens (et pas que ceux de FF) et qui entraine parfois un flottement des acteurs (surtout le principal dans les deux ou trois premières scènes), il y a ici non seulement du métier (au sens carré du terme, j'aime pas avancer ça en principale qualité, mais c'est un fait : c'est nickel, y a rien à redire), mais aussi une putain de maîtrise : du rythme (qui est certes rapide, et qui pourrait manquer de respiration si le film durait plus longtemps - ici ça passe sans problème, d'autant que FF laisse à chaque idée le temps d'être digérée, un peu à la manière de Laurel et Hardy qui estimaient la durée des rires pour chaque gag avant d'enchainer le suivant), du montage (il ne me semble pas une seule fois avoir considéré que tel ou tel coupure était de trop), des acteurs aussi, malgré le petit défaut déjà cité, de sa caméra (pas forcément fan du plan flou d'ouverture, mais j'adore le pano rapide du héros vers son pote, et plus généralement la classe formelle de l'ensemble)... Et puis il y a des thèmes qui se croisent (pouvoirs, amour [*], sexe...) de façon très pure, très homogène, jusqu'à une boucle finale qui parvient à tout clôturer convenablement (rien n'est laissé en plan). C'est là-aussi un minuscule défaut que certains pourraient lui faire : le film, très écrit (dans les dialogues, donc, mais pas que) est aussi très cadenassé, très vérouillé dans son dispositif. Il reste sur ses propres rails sans jamais faire de pas de côté. Ca ne m'a pas gêné, j'adore La Nuit du 12 justement pour ces raisons, puis ce n'était peut-être pas le but initial, surtout sur un court (alors qu'on peut imaginer que le dispositif du court ne serait qu'une scène centrale d'un long-métrage). C'est juste ici l'axe d'amélioration pour la suite, mais en l'état, c'est déjà un sacré bon film. Vraiment. Félicitations ! Tu peux être fier de toi (et mes félicitations à l'équipe également, bien entendu).
Je vais très probablement éditer ce message 15 fois, donc un peu de patience avant de répondre
[*] Finalement, tout le film est contenu dans cette phrase que m'avait sorti FF un jour, à la caisse d'un super-marché : "mais moi je veux pas baiser, je m'en fous de vos sites de rencontre, je veux qu'on m'aime". Près de vingt ans plus tard, il écrit et réalise un film qui exprime la même chose. C'est beau, une telle constance, non ?
_________________ Que lire cet hiver ? Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander) La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)
Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 86816 Localisation: Fortress of Précarité
Qui-Gon Jinn a écrit:
Je précise que ma critique, depuis ensevelie par dix pages de topic, est disponible ici.
Si ça peut vous aider dans vos "QGJ a tout dit".
Je vais enfin pouvoir poster ma réponse écrite y a un mois!
Qui-Gon Jinn a écrit:
Je vous épargne l'éternel laïus "Je ne peux pas juger ce film" mais pourtant c'est vrai... je ne peux pas juger ce film. Car je connais Bob comme ma poche, car j'avais lu le scénario, car je partage certaines de ses références, car il m'avait raconté les coulisses... Bref, trop de proximité pour pouvoir juger objectivement ce film particulièrement dense. Je vais cependant essayer de faire un avis SANS SPOILERS car ce Forum est peuplé de nazebroques faibles qui auraient cliqué. Ça va donc rester vague mais on pourra rentrer dans les nuts and bolts du film quand tout le monde l'aura vu.
Avoir réussi à parler si bien du film sans le moindre spoiler, c'est brillant. Rentre dans les nuts and bolts maintenant.
Citation:
La mise en scène est en béton armé. Dès les deux premiers plans, avec ce plan hommage inconscient à SKYFALL
Hahaha, effectivement totalement inconscient. D'autant plus que, malgré tout l'amour que je porte au film de Mendes, ce n'est pas nécessairement un plan qui m'a marqué, auquel je repense souvent. Hier, quelqu'un m'a d'autre m'a dit "ah c'est un plan de The Social Network" mais je voyais pas lequel et effectivement, il y a le même plan quand Eduardo va à la banque pour geler les comptes. Pour ma part (et pour répondre à Cosmo, qui n'est pas fan du plan) :
J'aimais bien l'idée pour le premier plan de passer de loin/flou à très proche/net. Et ce simple effet de style résume dès l'incipit tout le parcours du personnage, qu'il énonce lui-même dans son monologue final : "elle m'a vu quoi". Il était invisible et elle l'a vu comme il était.
Citation:
puis ce moyen dans l'autre axe avec la petite avancée qui va bien, on sent une mise en image réfléchie, maîtrisée, où chaque plan est là car il a du sens (et/ou qu'il pète).
Merci. J'ai effectivement découpé chaque séquence de manière à donner soit du sens, soit de la sensation. Ce travelling, typiquement, c'est de la sensation, ça répond au plan d'avant où c'est le sujet qui avançait vers nous, là c'est nous qui avançons vers le sujet, qui nous demandons "pourquoi il fait ce qu'il est en train de faire?".
Citation:
Le Freak s'est fait plaisir, c'est joliment éclairé, généreux, avec des effets variés et cool
Clairement, je voulais montrer une large palette de réalisation, tout en étant cohérent avec ce que chaque séquence raconte.
Citation:
j'ai recensé une tentative de oner à la Spielberg
L'autre notion héritée de Spielberg pour ce plan, c'est le mouvement de caméra motivé (par le mouvement d'un personnage). C'est l'une des clés pour rendre un oner invisible. Et surtout, ça me permettait de raconter la relation entre les deux personnages.
Claude est immobile sur sa chaise tandis que Jonathan ne fait que de bouger et de faire des allers-retours. Claude essaie de le suivre (du regard mais également mentalement) tout comme la caméra, qui garde toujours Claude dans le cadre alors que Jonathan en sort. Jonathan est fuyant. Par la suite, au fur et à mesure que Claude gagne en assurance et veut prendre le dessus, les deux se battent pour être celui qui dicte ses mouvements à la caméra.
Citation:
une lentille fendue bien voyante, un plan débullé qui tue
Deux de mes trois refs à De Palma. Il y avait davantage de plans débullés dans la conversation dans le bar mais ils passaient mal et finalement, n'en garder qu'un lui confère plus de force. Et il y a deux plans à lentille fendue (le deuxième étant un plan qui mixe donc De Palma et Spielberg, avec un reflet, et où au final, la demi-bonnette a servi à rien car on a eu recours à un split-screen invisible car Jonathan ne se retournait pas assez tôt).
Citation:
un walk and talk sorkinien
Scène initialement écrite comme immobile, à l'instar des deux personnages, avant que je me dise que ça ne racontait rien. J'ai préféré cette déambulation qui répond au mouvement de la scène des mecs mais en cadrant les meufs complètement différemment.
Elles sont côte-à-côte et de face dans le cadre, avançant ensemble. Leur relation n'est pas déséquilibrée comme celle des mecs même si on a tout de même la sensation que Mahalia (pour)suit Jeanne.
Citation:
qui culmine devant un mur qui change de couleur sans raison juste parce que... c'est beau.
Hahaha alors c'est pas juste parce que c'est stylax mais pour deux raisons : la première est fonctionnelle (je voulais simuler un plateau télé, à la base, ça devait être un mur de projos, puis un mur de LED, mais on arrivait pas à trouver le matos adéquat donc c'est finalement une série de néons verticaux côte-à-côte qui changent de couleurs derrière une grande feuille de plexi, #topicRéaliserUnFilm), la deuxième est thématique
(je voulais finir la séquence sur un face-à-face à contre-jour qui cassait l'équilibre de la relation et mettait l'emphase sur la question de Jeanne, et que la couleur passe de froide à chaude pour ajouter un peu de tension).
Citation:
Bref, une vraie maîtrise dans la mise en scène à tous points de vue. Quasiment jamais (voir même jamais) l'impression d'un compromis tiède pour aller vite (sauf peut-être dans les plans du banc ? Plus basiques)
Pour le coup, c'est l'une des séquences pour lesquelles j'ai eu le plus l'impression d'abuser en nombre d'axes (qu'on a tourné dans la désordre qui plus est, ce qui a désorienté les comédiens qui avaient beaucoup de mal à retrouver l'énergie adéquate à chaque fois)(et en plus, c'est la fameuse séquence en extérieur que j'évoquais dans le topic Réaliser un film, avec les nuisances météorologiques et sonores). Pour le premier plan d'eux, de face, assis sur le banc, il me fallait être le plus lisible possible, parce que ces brefs inserts allaient s'intercaler dans un montage très rapide et qu'il ne fallait pas perdre le spectateur. Pour le premier plan de cette séquence, j'ai même dû faire un split screen invisible pour lier deux prises différentes parce que le comédien qui a la réplique jouait mieux sur une prise où l'autre comédien buvait son gobelet et ce simple geste apportait trop "d'informations" à l'image pour un plan aussi bref où l'information qui doit passer n'est pas celle-là. C'est la lisibilité qui a dicté la mise en scène à ce moment.
Par la suite, la mise en scène continue de raconter l'histoire.
On passe sur du champ-contre-champ pour marquer l'affront et enfin, quand Claude se lève, la mise en scène reflète ce changement dans la dynamique du pouvoir (c'est Claude qui dicte son mouvement à la caméra, il est filmé en contre-plongée et Jonathan en plongée, quand la caméra tourne autour de Jonathan qui secoue la tête - qui a capté quel film je plagie là? - elle illustre le point de vue de Claude et c'est suivi par une rupture des 180° pour souligner le choc de sa question qui remet tout en cause)(et d'ailleurs, on a du flopper le plan de Jonathan qui relève la tête parce qu'on avait oublié de prendre en compte la rupture d'axe ). Et pour finir, il y a ce travelling avant sur Jonathan qui se lève, comme s'il reprenait le pouvoir, et auquel répond le travelling arrière dans le resto, quand il comprend que Jeanne a ressenti ce qu'il vivait.
Citation:
Si l'univers du film a quelque chose d'un peu éculé (éternelle histoires de célibs
Je m'en suis voulu parce que c'est précisément le type de récit qui ne me parle plus.
Citation:
ça ne fait qu'accentuer le contraste avec un récit qui est tout sauf facile. Sur le même sujet, on aurait pu pondre une comédie tellement fonctionnelle et basique, et au lieu de ça Bob nous gratifie d'un authentique film-cerveau. C'est d'une densité folle: dans les dialogues, dans les thématiques, dans la correspondance fond/forme... Et ça va super vite. Je défie quiconque de pouvoir tout saisir à la première vision. Même moi (moi!!), y a un moment où mon cerveau a fini par déconnecter tant le processeur n'arrivait plus à suivre.
Citation:
L'atout, c'est que le film est super facile à regarder, il passe en un éclair, et t'as aussitôt envie de le revoir. Le mauvais côté c'est que peut-être, mais j'en sais rien, certains pourront être largués. Pour vous donner une idée, c'est un film où le pitch même, le point de départ, est un truc qu'il faut essayer de deviner ou de saisir en passant. Exigeant mais stimulant.
Je me suis vraiment imposé à l'écriture de faire le film le moins didactique possible dans les dialogues, de ne rien expliquer d'une manière qui ne serait pas naturelle pour les personnages.
Par exemple, "on a pas matché sur n'importe quel site" et "c'est pas un site pour Impuissants" (ce dernier impliquant une sémantique propre à cet univers) plutôt que "je te rappelle qu'on a matché sur un site pour gens avec des super-pouvoirs" ou "c'est un site pour gens avec des super-pouvoirs".
J'avais en tête tous les reproches faits à des films où des personnages qui sont déjà censés savoir des choses au vu de leurs connaissances se les expliquent de façon vulgarisées pour le public (exemple : dans Interstellar, Romily qui explique à Cooper le principe d'un trou de ver avec le papier plié et le crayon qui passe au travers). J'avais à cœur d'éviter ça. Et j'ai été dans la radicalité (le nom du site n'est même pas mentionné) mais je voulais que tout s'apprenne dans l'action, ce qui permettait de retarder les informations et de les distiller, gardant le spectateur sur ses gardes et à l'affût.
Pourquoi il se met à poil? C'est une simple histoire de rancard? Ah ok y a des métamorphes dans cet univers. Ah ok il est invisible. Etc. À la base, on ne le voyait d'ailleurs pas se foutre à poil dès le début. Ça, c'était une (très bonne) suggestion de la prod, mêler le début du flashback qui explique son histoire au début du film pour cultiver encore davantage le mystère. Même quand Jonathan révèle son pouvoir, je me suis retenu au montage de remettre une scène vue plus tôt (l'enchaînement "Je suis pas une métamorphe/C'est pas une métamorphe") qui expliciterait que la structure épouse son point de vue si particulier. Je voulais justement que ce soit au spectateur de se le remémorer, de cogiter après le film, de penser aux répliques qui prenaient soudain un autre sens ("Je sais déjà ce que tu vas dire!", "Est-ce que ça va aller?", "Je savais comment ça allait se terminer..."). Je voulais que les gens aient envie de le revoir et que la deuxième vision soit une expérience différente en mode "aaaah ouaiiiis".
Citation:
En tous cas je trouve l'idée centrale du script absolument géniale et jouissive, c'est le genre de truc théorique qui me parle à 1000%, et c'est ça qui fait clairement sortir le film du lot.
Laquelle?
Citation:
La corollaire négative de cette approche "film-cerveau", c'est que ça manque peut-être un peu d'air. Tout s'enchaîne, les répliques, les plans, les idées, et parfois le spectateur - et le film - aimeraient respirer. Le jeu d'acteur est bon mais on sent quand même qu'ils butent contre les limites du timing ou des intonations imposées par Bob. Lequel Bob nous a raconté qu'en ralentissant le rythme ça cassait tout, donc j'imagine qu'il avait pas le choix.
Et plus rapide (comme l'était la toute première version du montage), c'était pas bon non plus. Ça a vraiment été un travail d'équilibriste. J'ai essayé d'avoir quand même un changement de rythme au milieu mais, oui, ça reste ultra-speed.
Citation:
Cependant, comme pour compenser tout ça, le film s'offre un épilogue enthousiasmant et prenant, porté par une super musique. La B.O. est vraiment top. Mais c'est presque trop, ça cartonne tellement à la fin qu'on a l'impression de se faire "braquer" l'émotion.
Ah non hein, pas de "ohlala c'est manipulateur", le cinéma EST de la manipulation!
Citation:
Mais c'était sans doute nécessaire pour extirper le spectateur du marasme théorique pour aller vers la lumière.
C'est presque littéralement l'argument que j'ai avancé à mes producteurs qui n'étaient pas fan de la musique "too much".
Tout le récit mène vers cette catharsis pour les personnages et elle doit s'accompagner d'une catharsis pour le spectateur qui peut se défaire du stress pour embrasser le feel-good. Je me suis rappelé la célèbre anecdote de Michael Bay essayant de convaincre les producteurs de tourner l'explosion à l'aéroport dans Bad Boys ("This is scene where the audience claps!"). J'ai dit la même chose à mes producteurs et la projection au BIFFF en était la parfaite confirmation : certes le public applaudit à la fin d'un film mais je veux qu'ils explosent en applaudissements et cette musique, ce crescendo, sur ces quatre derniers plans, va provoquer ça. Tel Michael, j'avais raison (fort heureusement, j'ai pas eu à signer un chèque de ma poche pour pouvoir le prouver).
Citation:
Bref, je trouve ça vraiment hyper bien, divertissant, maîtrisé, et surtout totalement représentatif de son auteur. Chapeau bas.
D'autres personnes m'ont dit ça et c'est sans doute le retour qui me touche le plus.
Inscription: 04 Juil 2005, 15:21 Messages: 22905 Localisation: Paris
Ah oui, j'aime beaucoup la musique, mais plus encore la façon dont elle est utilisée. Il y a un côté jouissif dans tout le film, qu'elle accentue.
Edit : pas fan du plan flou, mais j'aime bien l'explication.
_________________ Que lire cet hiver ? Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander) La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)
Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 86816 Localisation: Fortress of Précarité
Lohmann a écrit:
Nolan peut aller se rhabiller.
Castorp a écrit:
C'est le film le plus nolanien de Robert Hospyan.
Haha oui là j'ai poussé le vice. Je réfléchissais à mes autres projets et même si y a souvent des flashbacks et des couches narratives, c'est jamais aussi vénère. D'ailleurs, le personnage de Jonathan s'appelle comme ça pour la double ref au Dr. Manhattan et à Jonathan Nolan.
Castorp a écrit:
j'ai kiffé, malgré Houbani, qui fait trop cocker à mon goût.
Mr Degryse a écrit:
La direction d'acteur est top même si je ne suis pas entièrement convaincu par l'acteur principal. Il joue pourtant bien mais a un côté peut être trop Dropy ou lisse.
Lol pour la double comparaison de bâtard (badum-chss). Pour le coup, c'est moi qui lui ai demandé de la jouer timide/nerveux au début. C'est marrant, les acteurs c'est LE point sur lequel j'ai eu absolument de TOUT comme retours. Certains m'ont dit "ils sont top surtout le principal", d'autres me disent exactement l'inverse, au début on m'a plusieurs fois dit "les acteurs sont bien surtout les mecs" puis j'ai entendu l'inverse. Certains n'aiment pas le jeu de Johann, d'autres celui de Marion... Bref, c'est marrant que ce soit ça le point de discorde, le truc sur lequel la subjectivité de chacun entre visiblement le plus en jeu. Moi, en toute honnêteté, je suis content du taf de tous, je n'aurais pas pu rêver mieux et c'est fou quand on sait qu'à part Marion, aucun n'était le premier acteur attaché au rôle. Vive les aléas de la concrétisation d'un film.
deudtens a écrit:
Gros coup de cœur pour Anne Serra que je découvre (même si le reste du cast est très bien). Elle a un truc très particulier, un physique de femme enfant mais avec un jeu "musclé" qui contraste fortement.
Ma plus grosse surprise également. Pour les autres, je n'avais aucun doute, même avant de les rencontrer. Et c'est Anne qui m'a le plus surpris dès la première lecture.
Mr Degryse a écrit:
Vu à l'instant et j'ai passe un tres agreable moment. Je ne connaissais rien du sujet et j'ai donc été surpris par l'apparition du concept "
de superpouvoirs
. C'est très original surtout dans le concept de comédie romantique. C'est surtout très bien amené. On ne le voit pas venir. Le métrage raconte beaucoup de choses en 13 minutes et pourtant tout est limpide. On craint plusieurs fois qu'on tombe dans du graveleux sans jamais y arriver. C'est même plutôt subtil et assez éloigné de limage que se donne Filmfreak sur le forum. Je ne le connais pas en privé donc je reste parfois à tort sur une de ses omposantes : le forumeur qui montre sa bite. Je reste donc toujours étonné de son côté romantique.
Massinfect a écrit:
Il y a de la comédie, du rire, mais aussi un fil rouge mystérieux qui fait qu'on veut absolument voir la fin. Il y a aussi un changement de ton bienvenu très agréable qui fait rentrer le court dans une dimension supérieure.
Hehehehe, ça c'était vraiment l'une des surprises que j'avais le plus hâte de voir les gens découvrir. Ça commence genre Uberbaloches et puis TWIST.
Mr Degryse a écrit:
Je suis aussi mal placé pour parler technique de réalisation n'étant pas du métier. Tout m'a paru très bien monté, bien dirigé. C'est surtout encore une fois très bien écrit même un peu trop ( quelques dialogues ou je me dis ; on parle pas comme ça dans la vraie vie).
Haha tu saurais dire lesquels?
Mr Degryse a écrit:
Pour être honnête, j'en aurais bien pris plus. Pas habitué à ce genre de format.
On m'a dit plusieurs fois ça hier, à la fois comme compliment et comme "défaut".
Et c'est en cours de réflexion...
Benoit One a écrit:
Très bonne surprise, c'est carrément professionnelle et d'un niveau cinéma ! La réalisation est top, l'image est belle, les acteurs convaincants. Oui l'angle est originale, je m'y attendais pas et au début, j'étais légèrement un peu en retard de ce qui se tramait devant moi et à un moment hop tu m'as choppé avec cette fin qui m'a donnée une émotion, ça c'est fort ! Bravo. Pour le côté technique, je n'y connais pas grand chose, mais l'important est que ça m'a touché.. et ça sent la sincérité... Tu vas te faire remarquer si c'est pas déjà fait. Je vais me le remettre
deudtens a écrit:
Le premier mot qui m'est venu : c'est MIGNON ! Dans le sens positif du terme. C'est touchant, c'est sympa, c'est gentil. J'ai beaucoup aimé.
Très content des retours, hier et ici, sur le fait que ça soit émouvant/touchant en si peu de temps. Vous me régalez.
Mr Degryse a écrit:
Ps: pas fan de la zic finale mais c'est un goût perso
Benoit One a écrit:
ps : la musique à la fin est parfaite pour moi.
Sans doute l'autre point de discorde.
Cosmo a écrit:
Ah oui, j'aime beaucoup la musique, mais plus encore la façon dont elle est utilisée. Il y a un côté jouissif dans tout le film, qu'elle accentue.
Il a vraiment fait un super taf surtout que c'était sa vraie première compo de fiction, avec de l'orchestral et sur des tons aussi variés.
Pour la petite info, les temp tracks qu'on a utilisé avec le monteur étaient : - du délitement du couple à "jamais j'irai à un rencard..." : "Revenge" de Daniel Pemberton pour Steve Jobs (mais il s'en est beaucoup éloigné, fort heureusement) - pour Jonathan qui se rémémore plein de moments à la fin en secouant la tête : "Back to the Pier" de John Ottman pour The Usual Suspects (dont il a gardé l'esprit et pour lequel j'ai insisté qu'il reprenne le motif des cloches...et c'est la fameuse séquence plagiée, au plan près, sur le film de Singer donc) - pour le petit flottement et crescendo jusqu'à ce que Jonathan réalise que Jeanne a ressenti ce qu'il ressentait : "The Prestige" de David Julyan pour The Prestige - la fin : "Run Boy Run" de Woodkid
Et pour donner le ton de la musique sur le micro-générique de début, je lui avais dit de s'inspirer de "Impossible Mission" de Danny Elfman pour Mission : Impossible. Et le seul instrument que je lui ai évoqué (tambours taiko), il y avait pensé de son côté aussi. #lesgrandsesprits
Benoit One a écrit:
Revu et j'ai encore mieux aimé ! Bravo bravo.
Génial. Je réalise d'ailleurs que j'ai pas raconté la projection au Festival de Meudon. Si je pouvais avoir un doute sur l'efficacité comique du film après le BIFFF, où le public avait peut-être ri par soulagement après 6 courts lourds et aussi parce qu'il est plus beauf, la séance à Meudon, deuxième plus gros festival de comédie en France, m'a rassuré. Et à la fin du film, j'ai entendu la meuf à côté de moi se pencher vers son mec et dire "c'est bien fait parce qu'on a envie de le revoir!". J'étais refait. Mais oui, revoyez-le, c'est encore mieux.
Jerónimo a écrit:
Popopop, vu et beaucoup aimé, on n'avait pas vu un début qui tabasse autant depuis Social Network, et les 14 minutes défilent à tout vitesse. Par contre j'ai trouvé la fin un peu poussive (mais je pense que la clé de lecture est
de défaire les super-pouvoirs des 2 seconds couteaux pour les rendre normaux... mais je sais pas si ça marche
J'ai pas compris.
Cosmo a écrit:
une putain de maîtrise : du rythme (qui est certes hyper rapide, et qui pourrait manquer de respiration si le film durait plus longtemps - ici ça passe sans problème, d'autant que FF laisse à chaque idée le temps d'être digérée, un peu à la manière de Laurel et Hardy qui estimaient la durée des rires pour chaque gag avant d'enchainer le suivant)
D'ailleurs c'est horrible mais il y a deux moments dans le film où je laisse délibérément un silence, pour montrer la gêne du personnage et non pas parce que j'estime que c'est hilarant et qu'il faut laisser au spectateur le temps de s'esclaffer mais je m'attendais quand même à ce que ça réagisse davantage et sur je réalise au fil des projections que ce sont clairement pas les deux répliques les plus marrantes.
Cosmo a écrit:
du montage (il ne me semble pas une seule fois avoir considéré que tel ou tel coupure était de trop)
Haha et pourtant, y en a des coupes!
Cosmo a écrit:
j'adore le pano rapide du héros vers son pote
Ah ouais? Marrant.
Je voulais ce mouvement super speed pour symboliser que Jonathan essaie de reprendre le dessus alors que Claude est en passe de le prendre (le dessus, pas Jonathan).
Cosmo a écrit:
Et puis il y a des thèmes qui se croisent (pouvoirs, amour [*], sexe...) de façon très pure, très homogène, jusqu'à une boucle finale qui parvient à tout clôturer convenablement (rien n'est laissé en plan). C'est là-aussi un minuscule défaut que certains pourraient lui faire : le film, très écrit (dans les dialogues, donc, mais pas que) est aussi très cadenassé, très vérouillé. Il reste sur ses propres rails sans jamais faire de pas de côté. Ca ne m'a pas gêné, j'adore La Nuit du 12 justement pour ces raisons, puis ce n'était peut-être pas le but initial, surtout sur un court (alors qu'on peut imaginer que le dispositif du court ne serait qu'une scène centrale d'un long-métrage). C'est juste ici l'axe d'amélioration pour la suite
C'est marrant, moi je me fais cette remarque mais pour la réa. En fait, le script est justement tellement verrouillé qu'il a imposé cette mise en scène, qui fonctionne parfaitement en l'état, mais quand je le revois, je me dis que j'aurais bien insufflé un poil plus de vie de ci de là, un peu plus de plans à l'épaule.
Cosmo a écrit:
[*] Finalement, tout le film est contenu dans cette phrase que m'avait sorti FF un jour, à la caisse d'un super-marché : "mais moi je veux pas baiser, je m'en fous de vos sites de rencontre, je veux qu'on m'aime". Près de vingt ans plus tard, il réalise un film qui exprime la même chose. C'est beau, une telle constance, non ?
<3
Mr Degryse a écrit:
Citation:
"mais moi je veux pas baiser, je m'en fous de vos sites de rencontre, je veux qu'on m'aime"
C'est un très beau passage et je me reconnais bien dedans.
Vous me ré-ga-lez.
Cosmo a écrit:
Edit : pas fan du plan flou, mais j'aime bien l'explication.
Castorp a écrit:
Pas le temps d'écrire, là
Mickey Willis a écrit:
J'ai vraiment kiffé ! Je me le remets demain et j'essaye d'en parler plus longuement.
Jerónimo a écrit:
Je le revois demain ou mercredi et je rédige un avis plus détaillé.
Ouais vous allez pas vous en tirer comme ça. Billy Budd, viens ici!
Popopop, vu et beaucoup aimé, on n'avait pas vu un début qui tabasse autant depuis Social Network, et les 14 minutes défilent à tout vitesse. Par contre j'ai trouvé la fin un peu poussive (mais je pense que la clé de lecture est
de défaire les super-pouvoirs des 2 seconds couteaux pour les rendre normaux... mais je sais pas si ça marche
J'ai pas compris.
Bah leurs
superpouvoirs, c'est un truc exacerbé de la vie réelle: le mec qui revit et projette ses échecs passés dans ses relations futures, et la meuf capable rentrée en empathie absolue, ce qui fait que ça parle aux pauvres impuissants (c'est très bon ça d'ailleurs) que nous sommes.
Inscription: 24 Nov 2007, 21:02 Messages: 28381 Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
De mon côté c'est plus mitigé même si le film a plein d'évidentes qualités. Pour resituer je bosse dans le court métrage, j'en vois toute la journée donc forcément j'ai un regard particulier sur le format. Une chose qui est très difficile en court métrage c'est de transcender les genres. Faire une bonne comédie romantique en 10/15mn c'est très difficile, on n'a pas le temps de s'attacher aux personnages, on n'a pas le temps de dépasser les caricatures, les clichés. Et il faut le dire la comédie romantique high concept dans le court c'est un grand classique, on en voit énormément.
Le projet de Uberlinks est limpide, la sorkinisation (c'est presque trop évident) de la romcom. Et dans son genre c'est réussi, il y a une vraie maîtrise de la construction, on sent la complexité du montage, de l'enchaînement des dialogues entre les scènes etc... La mise en scène est hyper carrée, hyper solide, là encore on sent qu'elle est réfléchie dans ses moindres mouvements et cadrages, l'enchaînement des scènes ça coule tout seul, c'est assez jouissif. Assez impressionné par la photo d'ailleurs (surtout en intérieur). Et la musique est vraiment bien, totalement en accord avec le projet. Niveau casting par contre, c'est marrant mais j'ai exactement le même reproche que j'avais sur Les Baloches, je trouve l'acteur principal totalement fade, inexpressif, il sous-joue totalement, il a un air de chien battu lassant du début à la fin. Je comprends pas son projet de jeu en fait. Et pas fan des autres non plus, je les trouve tous un peu insipides pour tout dire, ça manque de fraîcheur de spontanéité, à part peut être Manon Séclin, un peu plus pétillante. Même visuellement, ils ont très peu de présence, physique (même reproche que sur Les Baloches, tu ne filmes pas tes personnages en pied, on est toujours très proche d'eux). Je pense que la direction des acteurs est un peu ton point faible pour l'instant même si c'est sans doute lié à une écriture peut-être trop verrouillée qui leur laisse pas assez de place. Et du coup pour moi les personnages n'ont pas vraiment de personnalité, je ne les connais pas. Comme on dit dans les commissions "on ne les rencontre pas". Le film les étouffe un peu trop dans son dispositif. C'est un peu le paradoxe parce que d'un côté je trouve le film lourd et pesant (trop de dialogues, montage trop rapide, trop d'idées coincées en à peine plus de 10'...) et en même temps je sens que ce rythme extrême vise une certaine légèreté purement efficace.
Après sur le projet plus global, tu fais le choix de la comédie romantique dans tout ce qu'elle a de plus classique, voire même disons-le cliché. Site de rencontre, première date et surtout le meilleur pote. Alors c'est surprenant (tiens ils ont des pouvoirs), c'est osé (tiens le mec est un énorme creep, j'y reviens d'ailleurs plus bas), le film se réinvente dans la dernière partie en changeant de couple... Mais on est dans un emballage complètement artificiel. Et ça, ça bloque. Parce qu'au final malgré la maestria des dialogues, malgré la densité du rythme, j'ai l'impression de voir un film emprunté, qui manque de simplicité, de sincérité. Jusqu'à cette fin où tu sens dans le montage, dans la musique qu'on va basculer du côté des bons sentiments et on y va (les deux mouvements de cam successifs à 8'55, le trav circulaire entrecoupé de plans à 11'10). Là encore c'est bien fait, il y a une certaine ampleur (très bon mixage son) mais c'est trop évident, trop peu organique, trop fabriqué en fait (bon et puis la toute fin, gros blocage pour moi, le pouvoir du personnage féminin, je comprends pas cette naïveté soudaine presque comique et le fait de l'oraliser le désamorce pas vraiment). Un exemple assez parlant je trouve c'est le montage du couple qui se délite. Il ne se passe rien là, ce sont des images figés, trois plans, une engueulade, ils ne se parlent plus, les clés sur la table. J'y crois pas, c'est trop fake, trop (désolé) cliché. Ca manque de vérité, de quelque chose de plus authentique.
Et parlons du rapport à la masculinité et à la sexualité hétéro qui est vraiment dans l'ADN de ce que tu fais. Je trouve que là encore, après Les baloches tu flirtes avec quelque chose d'assez désagréable. Passons sur le premier dialogue entre potes ou ça parle de cul comme s'ils avaient 15 ans, c'est pas mon truc mais à la limite. Mais plus tard, le personnage fait quelque chose de répréhensible, présenté comme une blague et le questionnement moral sur le geste est quasi inexistant et surtout il est pardonné en un claquement de doigt. Tu mets même dans la bouche du personnage féminin une forme d'absolution qui le dégagerait de toute responsabilité. J'ai du mal à comprendre ton approche, qui est d'ailleurs étonnement quasiment en contradiction avec ta personne publique, ce que tu exprimes en général car que tu le veuilles ou non le personnage est typiquement un mec toxique (en tout cas dans le choix de faire ça, avec la persévérance qui va avec). En tout cas, ta patte d'auteur est là dans cette obsession d'insécurité avec le cul. Et je dois bien le dire ça donne un côté un peu "puéril" au film, dans une espèce d'hypocrisie où on met jamais véritablement les pieds dedans. En gros, le sexe on en parle, on fait des vannes bien salaces entre mecs mais c'est tout, on ne verra rien (comme là encore dans Les baloches). Bizarre d'ailleurs de pas avoir filmé l'acteur à poil (au moins de dos).
Je me réjouis que le film plaise et je te souhaite le meilleur pour les festivals à venir. Tu as clairement passé une étape depuis Les Baloches. Mais à titre personnel c'est pas vraiment mon truc, à mon sens il faut encore se détacher de genres trop formatés, de dispositif trop lourds. D'un point de vue pro, je trouve que le film a une très grande qualité, c'est sa durée. Peut-être 80% des courts métrages sont trop longs, même les films que j'achète pour Arte, même les films que j'aime bien, souvent ils auraient pu être un peu resserrés, et c'est extrêmement rare de voir un réalisateur avoir la volonté inverse, essayer d'aller au plus court, au plus efficace. De ce point de vue-là le film est très singulier dans le paysage du court-métrage, il a forcément une "gueule" que les autres n'ont pas. Donc rien que pour ça, bien joué.
Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 86816 Localisation: Fortress of Précarité
Jerónimo a écrit:
Film Freak a écrit:
Jerónimo a écrit:
Popopop, vu et beaucoup aimé, on n'avait pas vu un début qui tabasse autant depuis Social Network, et les 14 minutes défilent à tout vitesse. Par contre j'ai trouvé la fin un peu poussive (mais je pense que la clé de lecture est
de défaire les super-pouvoirs des 2 seconds couteaux pour les rendre normaux... mais je sais pas si ça marche
J'ai pas compris.
Bah leurs
superpouvoirs, c'est un truc exacerbé de la vie réelle: le mec qui revit et projette ses échecs passés dans ses relations futures, et la meuf capable rentrée en empathie absolue, ce qui fait que ça parle aux pauvres impuissants (c'est très bon ça d'ailleurs) que nous sommes.
Ah oui c'est entièrement l'idée!
Le fait d'utiliser les super-pouvoirs comme symboliques de la personnalité/de la fêlure de chacun des personnages. L'invisibilité pour la timidité/honte, l'ubiquité temporelle pour le fatalisme et l'empathie pour la vulnérabilité.
Ce qui m'amène d'ailleurs à poser cette question à tous ceux qui ont vu le film parce que je me rends compte que certains n'interprètent pas la fin comme je le pensais :
Pour vous, Mahalia (Anne Serra, la meuf qui veut pas dire son pouvoir), elle a un super-pouvoir ou pas?
Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 86816 Localisation: Fortress of Précarité
Art Core a écrit:
De mon côté c'est plus mitigé même si le film a plein d'évidentes qualités. Pour resituer je bosse dans le court métrage, j'en vois toute la journée donc forcément j'ai un regard particulier sur le format. Une chose qui est très difficile en court métrage c'est de transcender les genres. Faire une bonne comédie romantique en 10/15mn c'est très difficile, on n'a pas le temps de s'attacher aux personnages, on n'a pas le temps de dépasser les caricatures, les clichés. Et il faut le dire la comédie romantique high concept dans le court c'est un grand classique, on en voit énormément.
En tout cas, merci d'avoir pris le temps et le soin de faire un long retour détaillé et argumenté. Let's unpack!
Citation:
Le projet de Uberlinks est limpide, la sorkinisation (c'est presque trop évident) de la romcom.
Oh lui-même l'a déjà fait
Citation:
Et dans son genre c'est réussi, il y a une vraie maîtrise de la construction, on sent la complexité du montage, de l'enchaînement des dialogues entre les scènes etc... La mise en scène est hyper carrée, hyper solide, là encore on sent qu'elle est réfléchie dans ses moindres mouvements et cadrages, l'enchaînement des scènes ça coule tout seul, c'est assez jouissif. Assez impressionné par la photo d'ailleurs (surtout en intérieur). Et la musique est vraiment bien, totalement en accord avec le projet.
Cool.
Citation:
Niveau casting par contre, c'est marrant mais j'ai exactement le même reproche que j'avais sur Les Baloches, je trouve l'acteur principal totalement fade, inexpressif, il sous-joue totalement, il a un air de chien battu lassant du début à la fin. Je comprends pas son projet de jeu en fait. Et pas fan des autres non plus, je les trouve tous un peu insipides pour tout dire, ça manque de fraîcheur de spontanéité, à part peut être Manon Séclin, un peu plus pétillante.
Ah oui c'est radical là.
Citation:
Même visuellement, ils ont très peu de présence, physique (même reproche que sur Les Baloches, tu ne filmes pas tes personnages en pied, on est toujours très proche d'eux).
Je n'estime pas que ça s'imposait dans ce que raconte le film. Quelle serait l'intention/la signification/l'apport, pour chacun de ces personnages, dans ces scènes spécifiques, de les voir en pied? Mon intention était, comme sur Les Baloches justement, de jouer sur la tension. C'est quasiment davantage un interrogatoire qu'un date, ce sont des scènes de baston, où l'un.e veut soutirer des informations à l'autre ou bien où l'un.e veut convaincre l'autre de faire telle chose. D'où les cadres serrés et les champ-contre-champ. Et, inévitablement, j'écris beaucoup de scènes où iels sont assis. Mais dès qu'iels sont debout, je filme au moins en plan moyen
Et de manière plus générale, je ne pense pas que la présence physique d'un comédien se traduit nécessairement par des plans où on voit littéralement davantage le physique de la personne. Comme ils sont assis, c'est forcément souvent immobile mais pour le coup, je mets justement le moindre mouvement à bon escient. Quand ça bouge, c'est jamais gratuit, ça raconte quelque chose. Comme je l'expliquais dans ma réponse à QGJ, le ballet fuyant de Jonathan chez Claude, qui est debout et qui est assis dans leurs deux scènes ensemble, la marche égalitaire des deux femmes, etc.
Citation:
Je pense que la direction des acteurs est un peu ton point faible pour l'instant même si c'est sans doute lié à une écriture peut-être trop verrouillée qui leur laisse pas assez de place.
Là-dessus, je suis complètement d'accord, surtout sur le verrouillage. De manière générale, je pense que, surtout sur ce film, j'étais vraiment focalisé sur la perfection de la mécanique, dans l'écriture, la mise en scène, mais également dans le jeu, où j'ai souvent imposé un rythme et certaines intonations (d'où les "on a l'impression de t'entendre" qu'on a pu me dire au sujet du personnage de Claude). Je pense que ça prête à cet exercice sorkinien, de musicalité du texte (mais après, c'est moi qui choisis de le raconter comme ça et ça aurait pu être autrement) mais quand j'évoquais, en réponse à Cosmo, le "regret" de ne pas avoir mis plus de "vie" dans la réa, c'est peut-être vrai aussi pour la direction d'acteurs. Mais le "souci", si tant est que c'en est un, était dans l'écriture.
Citation:
Et du coup pour moi les personnages n'ont pas vraiment de personnalité, je ne les connais pas. Comme on dit dans les commissions "on ne les rencontre pas". Le film les étouffe un peu trop dans son dispositif.
Pas de personnalité, c'est un peu fort. On peut justement trouver ça grossier dans la caractérisation mais tu vis tout de suite qui est pas sûr de lui, qui projette l'arrogance, qui est joueuse, qui est fermée... Pour raconter ce que je veux raconter, c'est (tout) ce dont j'avais besoin. Après, comme tu le dis, c'est lié au dispositif, qui les enferme justement dans leurs archétypes pour mieux dénouer le tout via la catharsis final mais l'ambition du film n'est pas forcément dans le "naturel". Je sais pas si je suis clair.
Citation:
C'est un peu le paradoxe parce que d'un côté je trouve le film lourd et pesant (trop de dialogues, montage trop rapide, trop d'idées coincées en à peine plus de 10'...) et en même temps je sens que ce rythme extrême vise une certaine légèreté purement efficace.
Je ne visais pas la légèreté parce que la densité du film est assumée, je cherchais d'une certaine manière la confusion. Je ne voulais absolument pas perdre le spectateur mais je voulais le plonger dans cette entrelacs d'impasses communicatives avant que justement la communication, les aveux, l'ouverture, viennent les libérer.
En fait, quand j'ai eu l'idée de l'anecdote initiale (si j'étais invisible, j'irais voir mes potes baiser par curiosité), je me suis demandé comment raconter cette histoire et du coup, je suis interrogé sur le fait de raconter une histoire, de se raconter des histoires, entre nous, et j'ai voulu écrire un film sur la communication. Je voulais qu'on se demande presque "mais de qui est-ce l'histoire en fait?" Est-ce l'histoire de Claude, le protagoniste? Est-ce l'histoire de Mahalia, qu'on voit aussi parler à sa pote? Est-ce l'histoire de Jonathan, dont on voit le passé? Ah oui, le film épouse son point de vue, comme si on avait son pouvoir! Et puis ah et si en fait c'était le point de vue de Jeanne, qui a ressenti ce que Jonathan ressentait? Je me doute que les spectateurs ne se posent pas nécessairement ses questions consciemment mais c'était pour moi la manière d'en venir au fait : c'est leur histoire à tous, parce qu'on est tous liés. UBERLINKS. On est tous liés et c'est la communication qui nous lie et délie les noeuds.
Citation:
Après sur le projet plus global, tu fais le choix de la comédie romantique dans tout ce qu'elle a de plus classique, voire même disons-le cliché. Site de rencontre, première date et surtout le meilleur pote. Alors c'est surprenant (tiens ils ont des pouvoirs), c'est osé (tiens le mec est un énorme creep, j'y reviens d'ailleurs plus bas), le film se réinvente dans la dernière partie en changeant de couple... Mais on est dans un emballage complètement artificiel. Et ça, ça bloque. Parce qu'au final malgré la maestria des dialogues, malgré la densité du rythme, j'ai l'impression de voir un film emprunté, qui manque de simplicité, de sincérité.
Et pourtant...
Citation:
Jusqu'à cette fin où tu sens dans le montage, dans la musique qu'on va basculer du côté des bons sentiments et on y va (les deux mouvements de cam successifs à 8'55, le trav circulaire entrecoupé de plans à 11'10). Là encore c'est bien fait, il y a une certaine ampleur (très bon mixage son) mais c'est trop évident, trop peu organique, trop fabriqué en fait (bon et puis la toute fin, gros blocage pour moi, le pouvoir du personnage féminin, je comprends pas cette naïveté soudaine presque comique et le fait de l'oraliser le désamorce pas vraiment).
C'est marrant, un gars m'a dit hier
"pourquoi tu mets la réplique 'c'est niais, hein?', faut assumer, moi je marchais à fond".
Citation:
Un exemple assez parlant je trouve c'est le montage du couple qui se délite. Il ne se passe rien là, ce sont des images figés, trois plans, une engueulade, ils ne se parlent plus, les clés sur la table. J'y crois pas, c'est trop fake, trop (désolé) cliché. Ca manque de vérité, de quelque chose de plus authentique.
Et c'est marrant parce que le même gars m'a aussi dit
"j'aurais voulu que ce soit plus long ce moment-là, qu'on montre vraiment la réalité de devoir vivre avec quelqu'un quand tu sais que ça va pas durer". Je vois vos deux remarques mais, comme je lui ai dit, je pense que ça aurait trop tranché, que le public est en mode comédie à ce moment-là et qu'il aurait risqué de rire nerveusement, de prendre ça pour une scène de cringe humor à la The Office UK. Et surtout, le film vise à une certaine universalité donc le recours à des vignettes immédiatement reconnaissables me semblait de mise.
Citation:
Et parlons du rapport à la masculinité et à la sexualité hétéro qui est vraiment dans l'ADN de ce que tu fais. Je trouve que là encore, après Les baloches tu flirtes avec quelque chose d'assez désagréable. Passons sur le premier dialogue entre potes ou ça parle de cul comme s'ils avaient 15 ans, c'est pas mon truc mais à la limite.
Mais encore une fois, encore plus que dans Les Baloches, faut voir au-delà des apparences.
Déjà, c'est pas les deux qui parlent de cul trivialement, c'est l'un des deux et c'est celui qui essaie de projeter une image de mec sûr de lui pour qui tout va bien alors que le film va nous révéler que c'est parce que son pouvoir/fatalisme nique à ses yeux tout potentiel de relation. J'utilise délibérément le cliché du "pote" que tu soulignais plus haut, comme dans une romcom classique, pour twister ça en révélant sa backstory et sa fêlure sur le tard.
Citation:
Mais plus tard, le personnage fait quelque chose de répréhensible, présenté comme une blague et le questionnement moral sur le geste est quasi inexistant
Le personnage de Marion le dénonce pour ce qu'il est.
Citation:
et surtout il est pardonné en un claquement de doigt. Tu mets même dans la bouche du personnage féminin une forme d'absolution qui le dégagerait de toute responsabilité.
Mais parce que c'est humain...?
Citation:
J'ai du mal à comprendre ton approche, qui est d'ailleurs étonnement quasiment en contradiction avec ta personne publique, ce que tu exprimes en général car que tu le veuilles ou non le personnage est typiquement un mec toxique (en tout cas dans le choix de faire ça, avec la persévérance qui va avec).
Le mec est clairement un voyeur mais la première fois qu'il le fait, il échoue et découvre quelque chose de bien plus important. Va savoir s'il s'est arrêté là ou s'il va pas recommencer après le film mais là n'est pas la question. Et je dis pas ça en mode dérobade, je parle de narration et d'histoire, de ce qu'un film raconte. Et plus largement, j'aime que le film ne soit pas justement tout propret. Enfin c'est pas du Verhoeven non plus mais c'es pas du Richard Curtis.
Et le rapport avec ma personne publique m'échappe. D'ailleurs, je n'ai jamais condamné les voyeurs Quand je condamne publiquement des comportements toxiques, il est davantage questions de manipulateurs et de violeurs.
Citation:
En tout cas, ta patte d'auteur est là dans cette obsession d'insécurité avec le cul.
Bientôt un livre sur moi chez Aardvark.
Citation:
Et je dois bien le dire ça donne un côté un peu "puéril" au film, dans une espèce d'hypocrisie où on met jamais véritablement les pieds dedans. En gros, le sexe on en parle, on fait des vannes bien salaces entre mecs mais c'est tout, on ne verra rien (comme là encore dans Les baloches).
Là malheureusement, je ne peux rien dire d'autre que tu passes à côté du propos. C'est un peu comme l'histoire des acteurs filmés en pied : en quoi la présence de sexe graphique dans le film serait-il nécessaire pour raconter cette histoire? Les Baloches c'est justement l'histoire d'un gars qui overthink à un point incapacitant. Le mot-clé étant think. C'est délibérément de l'abstrait (ramené au concret du "faut qu'on fasse comme ci, puis comme ça" mais qui justement n'a lieu que dans sa tête).
Uberlinks ne "parle" pas de "sexe". Il parle de rapports humains. Le personnage dit littéralement "y avait rien de sexuel", c'est sa curiosité sur le report (ou non) à l'échelle 1:1 au pieu de la personnalité des gens au quotidien qui l'interroge. Interroge. Think. C'est l'histoire de gens guéris par le fait qu'ils acceptent enfin de se parler et de s'ouvrir. Pas de baiser. Penser que que "sexe (graphique)" est synonyme de maturité est une erreur. J'aurais plutôt tendance à dire que la maturité, c'est (entre autres) être prêt à s'ouvrir, à communiquer, plutôt que de rester justement dans sa tête (comme les persos de mes films).
Citation:
Bizarre d'ailleurs de pas avoir filmé l'acteur à poil (au moins de dos).
Encore une fois, ça aurait amené quoi? Ça aurait détourné l'attention des spectateurs. Je préfère qu'ils regardent ce que j'ai envie qu'ils regardent. Pas qu'ils se disent "heeyyy".
Citation:
Je me réjouis que le film plaise et je te souhaite le meilleur pour les festivals à venir. Tu as clairement passé une étape depuis Les Baloches. Mais à titre personnel c'est pas vraiment mon truc, à mon sens il faut encore se détacher de genres trop formatés, de dispositif trop lourds. D'un point de vue pro, je trouve que le film a une très grande qualité, c'est sa durée. Peut-être 80% des courts métrages sont trop longs, même les films que j'achète pour Arte, même les films que j'aime bien, souvent ils auraient pu être un peu resserrés, et c'est extrêmement rare de voir un réalisateur avoir la volonté inverse, essayer d'aller au plus court, au plus efficace. De ce point de vue-là le film est très singulier dans le paysage du court-métrage, il a forcément une "gueule" que les autres n'ont pas. Donc rien que pour ça, bien joué.
Merci.
Mais tu vas quand même voter pour le présélectionner aux César l'an prochain.
Inscription: 24 Nov 2007, 21:02 Messages: 28381 Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Merci de prendre le temps de répondre. C'est éclairant sur pas mal d'aspects.
Je vais juste rebondir sur la question morale, quand je dis que c'est en contradiction avec ce que tu renvoies ici ou sur Twitter je veux dire que je te prends pour quelqu'un de woke dans le bon sens du terme. Et là ton personnage ne l'est pas ou du moins son action ne l'est pas et ce n'est pas à mon sens suffisamment questionné. Peu importe qu'il échoue dans son projet, il passe littéralement un mois à essayer de voir son pote baiser (et par extension la meuf de son pote). C'est du voyeurisme+++, c'est pas une fois en passant, c'est un projet sur le long terme. Donc problématique, donc questionnable. Et le film s'en lave les mains un peu facilement. Mais c'est assez marrant parce que je pense qu'on est là dans ton inconscient où ça dépasse presque tes intentions .
Sinon revu à midi avec ma femme sur la télé et elle a beaucoup aimé, c'est très "rond" pour elle, tout fonctionne bien avec l'idée que ça arrive à raconter plein de trucs en peu de temps. Juste elle a pas aimé la fin, l'espèce de révélation, elle a pas trop su comment la prendre (elle s'est même demandé si c'était pas un peu ironique avec la musique qui démarre). Elle a pas vu que le mec était problématique, j'ai du lui mansplainé ! Moi j'ai plus apprécié également dans sa globalité dans le projet scénario/montage/mise en scène, on sent quand même qu'il y a un boulot monstre donc rien que pour ça chapeau (le nombre de courts, bien financés, où tu sens une espèce de fainéantise dans la mise en scène c'est effarant).
Pour les César, vu que le premier tour de vote c'est genre 40 films, il y aura sans doute sa place .
_________________ CroqAnimement votre
Dernière édition par Art Core le 25 Oct 2022, 13:16, édité 1 fois.
Inscription: 13 Juil 2005, 09:00 Messages: 36689 Localisation: Paris
Film Freak a écrit:
Citation:
En tous cas je trouve l'idée centrale du script absolument géniale et jouissive, c'est le genre de truc théorique qui me parle à 1000%, et c'est ça qui fait clairement sortir le film du lot.
Laquelle?
Il est sérieux lui ?
Le montage éclaté parce qu'un perso vit toutes les époques simultanément.
Inscription: 24 Nov 2007, 21:02 Messages: 28381 Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Film Freak a écrit:
Citation:
Bizarre d'ailleurs de pas avoir filmé l'acteur à poil (au moins de dos).
Encore une fois, ça aurait amené quoi? Ça aurait détourné l'attention des spectateurs. Je préfère qu'ils regardent ce que j'ai envie qu'ils regardent. Pas qu'ils se disent "heeyyy".
Tiens ça aussi, c'est une question de spatialisation. D'inscrire le perso dans un décor avec le couple autour. Un des reproches que je peux faire à ton film c'est un manque total d'exposition. On ne sait jamais où on est, pourquoi on est là. Deux mecs dans une cuisine, quelle cuisine ? Est-ce qu'ils sont colocs ? Les deux filles dans un vestiaire, ah elles font du sport ensemble, quel sport ? Elle marchent dans des bureaux, quels bureaux, elles bossent à la télé ? Les deux mecs sur un banc qui boivent un café, ils sont dans un parc ? Ils bossent ensemble et ils sont en pause ? Encore une fois tout ça c'est du détail évidemment mais moi en tant que spectateur j'aime que le lieu me raconte quelque chose sur les personnages, sur leur vies. Encore une fois ton projet c'était l'efficacité narrative, la vitesse à tout prix mais on perd un peu du coup.
Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 86816 Localisation: Fortress of Précarité
Art Core a écrit:
Merci de prendre le temps de répondre. C'est éclairant sur pas mal d'aspects.
Je vais juste rebondir sur la question morale, quand je dis que c'est en contradiction avec ce que tu renvoies ici ou sur Twitter je veux dire que je te prends pour quelqu'un de woke dans le bon sens du terme. Et là ton personnage ne l'est pas ou du moins son action ne l'est pas et ce n'est pas à mon sens suffisamment questionné. Peu importe qu'il échoue dans son projet, il passe littéralement un mois à essayer de voir son pote baiser (et par extension la meuf de son pote). C'est du voyeurisme+++, c'est pas une fois en passant, c'est un projet sur le long terme. Donc problématique, donc questionnable. Et le film s'en lave les mains un peu facilement. Mais c'est assez marrant parce que je pense qu'on est là dans ton inconscient où ça dépasse presque tes intentions .
Entièrement vrai.
Citation:
Sinon revu à midi avec ma femme sur la télé et elle a beaucoup aimé, c'est très "rond" pour elle, tout fonctionne bien avec l'idée que ça arrive à raconter plein de trucs en peu de temps. Juste elle a pas aimé la fin, l'espèce de révélation, elle a pas trop su comment la prendre (elle s'est même demandé si c'était pas un peu ironique avec la musique qui démarre). Elle a pas vu que le mec était problématique, j'ai du lui mansplainé ! Moi j'ai plus apprécié également dans sa globalité dans le projet scénario/montage/mise en scène, on sent quand même qu'il y a un boulot monstre donc rien que pour ça chapeau (le nombre de courts, bien financés, où tu sens une espèce de fainéantise dans la mise en scène c'est effarant).
<3
Citation:
Pour les César, vu que le premier tour de vote c'est genre 40 films, il y aura sans doute sa place .
Booya. Et allez, Clermont là (lol).
Art Core a écrit:
Film Freak a écrit:
Citation:
Bizarre d'ailleurs de pas avoir filmé l'acteur à poil (au moins de dos).
Encore une fois, ça aurait amené quoi? Ça aurait détourné l'attention des spectateurs. Je préfère qu'ils regardent ce que j'ai envie qu'ils regardent. Pas qu'ils se disent "heeyyy".
Tiens ça aussi, c'est une question de spatialisation. D'inscrire le perso dans un décor avec le couple autour. Un des reproches que je peux faire à ton film c'est un manque total d'exposition. On ne sait jamais où on est, pourquoi on est là.
Ah mais c'est voulu.
Citation:
Deux mecs dans une cuisine, quelle cuisine ?
Who cares?
Citation:
Est-ce qu'ils sont colocs ?
Bah tu apprends après que non. Je te révèle l'info quand c'est nécessaire.
Citation:
Les deux filles dans un vestiaire, ah elles font du sport ensemble, quel sport ?
WTF?
Citation:
Elle marchent dans des bureaux, quels bureaux, elles bossent à la télé ?
Premier plan où elles sortent dans l'escalier, y a un panneau "On Air". "Je bosse dans le casting" dit Jeanne (Marion Séclin). Tu vois des machinos passer puis t'entends "Silence sur le plateau" (cameo vocal du réalisateur).
Citation:
Les deux mecs sur un banc qui boivent un café, ils sont dans un parc ?
Where else?
Citation:
Ils bossent ensemble et ils sont en pause ? Encore une fois tout ça c'est du détail évidemment mais moi en tant que spectateur j'aime que le lieu me raconte quelque chose sur les personnages, sur leur vies. Encore une fois ton projet c'était l'efficacité narrative, la vitesse à tout prix mais on perd un peu du coup.
J'ai du mal à comprendre parce que je ne vois pas en quoi, sur un court métrage et sur cette histoire, cela serait nécessaire ou intéressant.
Qui-Gon Jinn a écrit:
Film Freak a écrit:
Citation:
En tous cas je trouve l'idée centrale du script absolument géniale et jouissive, c'est le genre de truc théorique qui me parle à 1000%, et c'est ça qui fait clairement sortir le film du lot.
Laquelle?
Il est sérieux lui ?
Bah y a tellement de trucs dans le film (#autofellation) que je savais pas à quoi tu faisais référence.
L'invisibilité? Le twist sur le pote? Le pouvoir d'untel ou d'un autre?
Citation:
Le montage éclaté parce qu'un perso vit toutes les époques simultanément.
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets Vous ne pouvez pas répondre aux sujets Vous ne pouvez pas éditer vos messages Vous ne pouvez pas supprimer vos messages