Forum de FilmDeCulte

Vous espérez voir enfin un film français ambitieux, autour d'un sujet historique passionnant ? Alors c'est pas pour tout de suite, en fait...

gros gâchis, donc, que ce film de Serge Le Péron, pourtant nanti d'un casting appréciable, mais exploité n'importe comment : Balasko en Duras, ça paraît nawak sur le papier et c'est effectivement le cas à l'écran; Léaud en Franju, on se dit bonne idée et en fait non, tant l'égérie de Truffaut ne sait pas comment occupper l'écran avec les répliques nullissimes et les indications qu'on présume inexistantes qui lui sont données... Le reste suit les mêmes rails de grosse fiction TV "qualité française": Amalric joue un personnage sans intérêt (pourquoi filer un rôle interchangeable à un acteur devenu populaire, donc immédiatement reconnaissable et sur lequel on suppose devoir faire reposer des enjeux?), Berling est affreux, surjouant, se débattant avec sa fausse moustache, jamais posée deux fois de la même manière, et sa fausse cicatrice en plastoc... Au moins Simon Abkarian est-il sobre et a-t-on plaisir à croiser François Hadji-Lazaro dans un rôle très secondaire...

De gros problèmes de forme, donc, à tous les niveaux (esthétique : aucune démarche; technique : post-synchro lamentable, morts par balle sans impact ni sang, juste des gesticulations ridicules,
; scénaristique : trois parties censées se complèter mais très mal découpées : 1. mise en place bordélique et mal gérée, avec des tonnes d'informations rentrées au chausse-pied dans des dialogues lourdingues, nourris d'un mauvais argot d'époque, 2. bordel sans nom, long et bavard, où sont censés se situer des poches de suspens, qu'on ne ressent jamais faute d'avoir saisi les enjeux mal exposés, 3. retour d'un peu d'intérêt, puisqu'en gros, toute l'action est ici, et on comprend enfin un peu mieux qui fait quoi et pourquoi), et des clichés à la pelle, au service d'un sujet pourtant riche et passionnant (politique et secrets défense croisant le cinéma).

1-2/6

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n.b. : j'oubliais, noix d'or à Fabienne Babe, sans doute dans le pire numéro d'actrice de l'année...



me regarde pas comme ça, Fabienne, c'est de ta faute, après tout...

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le 2 novembre.

sans déconner :

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tu oublies Timsit en Landru...


bon, sinon, une critique en bonne et dûe forme : http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1308

Janvier 1966. Dans un meublé parisien, la police découvre le cadavre de Georges Figon, l'homme qui a fait éclater le scandale de l'affaire Ben Barka et ébranlé le pouvoir gaulliste. Comment en est-on arrivé là? Il faut remonter en 1965, lorsque Figon se voit confier la mission de produire un documentaire sur la décolonisation, écrit par Marguerite Duras et réalisé par Georges Franju...


BEN BARKA M’A TUER

Un sujet en or, contenu dans le titre. Des personnages aux petits oignons - en vrac, Duras, Franju, un repris de justice, une poignée de flics, Mehdi Ben Barka et même De Gaulle. Un casting de premiers et seconds rôles fort appréciable - Berling, Abkarian, Balasko, Léaud, Hadji-Lazaro. Coupons court à tout suspens: J’ai vu tuer Ben Barka n’arrive pas un instant à la cheville de ses luxueuses ambitions. Fiction historique de "qualité française", le nouvel opus du réalisateur de L’Affaire Marcorelle est un film complexé, cumulant les écueils comme on fonce dans un mur. Premier complexe, de taille, celui de l’antiquaire. Bouffé par son souci de vérisme, rendu vain par excès de pointillisme, J’ai vu tuer Ben Barka joue la carte du détail certifié: unes de journaux placées en évidence entre les mains des figurants, archives télévisées, voitures d’époque, décorum lustré, lunettes de raton-laveur de Marguerite Duras… Tout est à dater au carbone 14, tout est vrai, et tant pis si la moustache de Berling se décolle, ou si sa cicatrice factice a de faux airs de lombric. Les acteurs, forcément, en pâtissent: Balasko est bien grimée, mais Duras est absente; le charisme de Léaud nous aimante toujours, mais son Franju désespère; sous son maquillage, Berling, lui, n’existe carrément plus; Amalric passe sans prendre le temps de s’arrêter - et on passera sur Fabienne Babe, absolument désastreuse en grue flavescente.


LA BIBLIOTHEQUE DE L’ANTIQUAIRE


Le deuxième complexe, du bibliothécaire, en est un corollaire: incapable de lever le nez de sa documentation, Le Péron compile les faits, tente de faire rentrer au chausse-pied, dans des dialogues déjà bien chargés d’un mauvais argot estampillé sixties, une masse indigeste d’informations. A chaque personnage son name-dropping de bon aloi, sa pique spirituelle à l’encontre des politiques du moment, rendue inoffensive car noyée dans le flot informationnel continu et son jazz cache-misère afférent. Guindé par son cahier des charges, le scénario tente de retrouver du souffle en cédant aux sirènes d’un chapitrage en trois parties, censé rompre la linéarité de la trame. Mauvaise pioche: en réservant toute l’action ou presque à son dernier acte, le film nous perd dans ses interminables digressions gloseuses, ses fausses pistes gratuites et son manque de rigueur dramatique. Gâchis du mois, naphtaliné à outrance, J’ai vu tuer Ben Barka aurait sans doute davantage sa place à Grévin.

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Tu corrigeras tes crédits... Au scénario, c'est FrédériQUE Moreau.

*quand ça sera fait, je lui donnerais le lien de ta critique, je te transmettrais ce qu'elle en dit *

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"Dans une France fictive, une nouvelle loi autorise un spectateur en état de détresse morale à attaquer un spectateur qui fait "Eeeeeeehng"..."
Qui-Gon Jinn, 16.10.2014

Merci pour ça. Au passage, allociné fait la même erreur... http://www.allocine.fr/film/casting_gen ... 59231.html

moralité : c'est p-ê plus facile de faire des copiers-collers sur allocine, mais un dossier de presse, c'est encore mieux.



oh ben elle va être ravie, je pense...

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voilà, c'est fait, merci pandi-panda...

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Ca m'a l'air bien français ce que tu me décris...

Encore un bon truc de gâché...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ce n'est qu'un avis, hein. Mathieu a bien aimé le film *et il n'a aucune part dedans*

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"Dans une France fictive, une nouvelle loi autorise un spectateur en état de détresse morale à attaquer un spectateur qui fait "Eeeeeeehng"..."
Qui-Gon Jinn, 16.10.2014

Eh bien tu vas rire. Je lui ai lue, et elle l'aime beaucoup, ta critique. Elle est d'accord sur plein de trucs (le décorum vieillot, le mauvais argot, la moustache de Berling ...). Apparemment, Le Péron ne démordait pas de beaucoup de choses, notamment sur la construction de l'histoire.
Par contre, elle est pas d'accord sur Balasko et Léaud.

Elle a pris le lien d'ailleurs *pour la faire lire à Le Péron ?*

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"Dans une France fictive, une nouvelle loi autorise un spectateur en état de détresse morale à attaquer un spectateur qui fait "Eeeeeeehng"..."
Qui-Gon Jinn, 16.10.2014

lol, bon ben voilà

je comprends ce qu'elle veut dire sur Balakso et Léaud : même si elle colle pas, Balasko est sobre, et Léaud a toujours de la classe.

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On en a rediscuté hier, et apparemment le film est critiqué en loucedé par des gens qui ont bossé dessus *mais je m'étalerais pas, c'était du off*

Et elle a trouvé que la critique était très bien écrite

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"Dans une France fictive, une nouvelle loi autorise un spectateur en état de détresse morale à attaquer un spectateur qui fait "Eeeeeeehng"..."
Qui-Gon Jinn, 16.10.2014

mârchi...

le film est au ciné-club de Libé ce mois-ci...

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Ah oui, y a ça aussi. Libé et Les Inrocks aiment le film, et Télérama adôôôôôre. Y a que Le Monde qui ne suivra pas.

On en a discuté, et le problème des critiques enthousiastes est peut-être qu'elles salueront l'initiative du film politique qui parle d'un évènement longtemps resté tabou, sans réellement juger des défauts cinématographiques.

Et pis elle, elle voulait plus mettre en avant le perso de Franju et la manière dont il s'est retrouvé dans tout ce bordel *si j'ai bien tout compris, parce que c'était tard hier soir, et que le vin était à volonté*

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"Dans une France fictive, une nouvelle loi autorise un spectateur en état de détresse morale à attaquer un spectateur qui fait "Eeeeeeehng"..."
Qui-Gon Jinn, 16.10.2014

d'où une scène aux belles intentions mais au final ridicule où Franju délire, entouré des objets issus de ses films (masque de Yeux sans visage, homme à tête d'oiseau, etc...)...

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