Forum de FilmDeCulte

C’est pas une fin ouverte.
Mais bon faut visiblement que tout soit souligné et explicité pour que le spectateur comprenne ce qui est déjà prévisible dès le moment où Abigail fait je vais t’accompagner et le mannequin ne voit pas le danger contenu dans cette proposition.

Tout le reste est incertain, Einstein.

Hou la dégringolade. Une fois n'est pas coutume, je me range partiellement du côté d'Arnotte (partiellement parce que je considère The Square comme un très grand film). Premier faux pas d'Ostlund, et pas des moindres. Je suis loin d'être convaincu que lui donner une Palme d'or pour celui-ci fusse une brillante idée, je crains fort qu'il s'enferme de manière auto-satisfaite dans un schéma qu'il semble dérouler maintenant de manière quasi mécanique. J'espère sincèrement qu'il saura se sortir de ce piège.

J'ai été globalement atterré par la faiblesse de Triangle of Sadness. Jamais drôle (si, j'ai ris UNE fois), mais surtout jamais pertinent, le film n'a globalement absolument rien à dire hormis de monstrueuses banalités (que ce soit lors de la dispute de la première partie ou l'inversion des rôles de la troisième). Ne parlons pas de Woody Harrelson dont le personnage... ne sert absolument à rien. J'entends ici et là parler de charge contre les influenceurs et les ultra-riches, mais même cela je ne vois pas comment c'est sensé être incarné dans le film. Pour les influenceurs on a un petit couple, qui ne me semble pas se faire particulièrement égratigner, c'est maigre. Les ultra-riches, une vieille jobarde qui voit des voiles parce qu'il y en avait dans le prospectus et un couple britannique propriétaire d'une marque spécialisé dans l'armement militaire qui se fait exploser par ses propres grenades. On est effectivement bien loin des univers corrosifs de Ferreri ou de Bunuel, et beaucoup plus proche de la vulgarité crasse de Wertmuller (sans déconner, le mec en train de chier et vomir à poil, ça fait rire qui ?). C'est tout de même con parce qu'il faut attendre la toute fin du film pour voir sa plus belle scène

Là où j'ai le seum c'est que ce moment est symptomatique de la réalisation en pilote automatique sur ce film. Ce n'est pas le seul moment où Ostlund use de ce procédé, il y en a au moins un autre lorsque Carl vient dénoncer le mec qui bosse sur le pont torse nu, repart et revient pour regarder les bagues de fiançailles. C'est stricto sensu le même dispositif qu'il avait utilisé dans Play. Sauf que dans ce dernier ça participait d'une réflexion globale, d'embarquer le spectateur auprès du metteur en scène. Ici, c'est purement décoratif.

Et sinon Abyssin a probablement apprécié parce que ça lui a rappelé ses soirées beuveries d'école d'ingé.

Sinon après Old, les films qui se terminent sur une plage où les protagonistes sont coupés du monde, c'est vraiment pas brillant.

Il est juste drôle. Tu es au courant que tu as payé pour voir une comédie?

c'est une femme, vu la poitrine.

Je ne gerbais pas et je ne chiais pas dans mes soirées ingés. Ou je ne le faisais pas en même temps.

Merci pour ta critique Lohmann, elle donne envie de voir le film

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

L'épisode du podcast de Bégaudeau sur le film est en tout cas excellent. Le film vaut tellement mieux que ce que ses détracteurs veulent bien y voir.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

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CroqAnimement votre

Lorsque Bégaudeau affirme dans le podcast que le bourgeois est celui qui veut le mal mais pas ses conséquences, je ne comprends pas bien s'il est parvenu a déduire cette caractéristique de la bourgeoisie grâce au film (pourquoi pas, mais alors si cela devient évident pour lui seulement maintenant c'est qu' il ne savait pas avant ce film ce qu'était la bourgeoisie, et qu' au bout de 50 émissions il progresse), ou bien s'il parle, quitte à l'endosser, de l'interprétation de la bourgeoisie qui est effectuée non pas par lui, mais par le film, et cette confusion est fâcheuse. Frantz Fanon est plus clair, lorsqu'il expliquait un complexe incestueux d'héritiers blancs du Sud par Mourning becomes Electra, il prenait la peine de repérer finement ce qui est transparent dans le film mais indicible dans le réel, ce qui est une manière de prendre au sérieux et le film et la réalité. Au contraire Begaudeau doit supposer que le film doit être interprété comme la réalité, en parallèle et en même temps qu'elle, pour donner une vague couleur sociale et politique à son propos. Serait alors plus juste de parler de patapolitique mais de vrai moralisme (vu que que l'"analyse" de la domination sociale se résoud dans la mise à jour d'une mentalité voire d'une disposition psychologique qui la devance).

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Je plussoie, même si ça ne me fait pas apprécier le film pour autant.

Après les petites blagues style France Inter faites sur un ton insupportable sur les vacances à Marrakech, le début enfonce pas mal de portes ouvertes. Begaudeau, qui doit remplir, se demande pourquoi un Ostlünd, qu'il fait coïncider avec tout le cinéma suédois se faisant, n'existe pas en France, puis évoque le cinéma français centré sur le personnage et non sur les situation. Je comprends que, pour la beauté du geste, on fasse de ce genre de jugements à l'emporte-pièce mais est-ce que c'est vrai?

Ben quand tu regardes ce qu'il y en salles en ce moment oui, c'est un peu vrai. Comme il dit, là on est en pleine période "Virginie Efira movie" mais ça pourrait être Léa Seydoux ou Vincent Macaigne... Ca me semble quand même assez évident. Après de là à en faire une généralité absolue sans doute pas.

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CroqAnimement votre

Ils ont Bergman, on a Mia Hansen Love (d'origine suédoise), ils ont Roy Andersson, on a Pascal Rabaté, ils ont Ostlund, on a Kervern et Delepine. Ils ont La Conspiration du Caire, on a Enquête sur un scandale d'état. La distinction qu'il fait est peut-être vraie mais peut-être Ostlund est-il aussi à part chez lui.

Et puis tous les cinémas du monde sont pas obligés d'avoir des équivalences non plus...

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