Forum de FilmDeCulte

C'est justement salutaire un film qui n'aide pas à comprendre grand-chose. Qui te laisse avec ta conscience. Bien sûr qu'on peut y voir de la manipulation mais c'est tout le cinéma d'Östlund, on accroche ou pas.

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CroqAnimement votre

Dans ce cas, je préfère un George Roy Hill: c'est plus fun et j'aurais pas subi un plan-séquence de 3 minutes sur un gamin qui se chie dessus de peur, en me demandant ce que ma conscience pouvait bien penser de tout ça.

Alors autant les thématiques sont proches dans les 3 films, par contre la réalisation n'est pas du tout comparable (ce qui fait que je préfère les deux derniers). Je ne ressens pas le malaise de Play avec les 2 autres.


Ok mais je ne vois pas en quoi cela inhiberait le potentiel réflexif.

Je serais curieux de revoir ce film qui m'avait fait chier et dont je m'étais désintéressé. Ostlund fait quand même dans l'humour de droite qui stigmatise à la fois les populations immigrées ou d'origine (dont pour impressionner on dit qu'elles constituent aujourd'hui un tiers du pays - en prenant en compte le fait qu'elles soient relativement récentes - ce qui fait passer la Suède pour une sainte). C'est quand même un des thèmes plus ou moins jacents de Play et de The Square donc il y a une insistance sur la question mais qui semble échapper au bourgeois qui constitue son audience. C'est pas le faf de base qui s'enjaille devant ses films donc ils remplissent ce rôle de miroir de l'hypocrisie bourgeoise bien soucieuse de marquer des limites et en même temps de progrès social mais comme pour la blague. Cet aspect de son oeuvre me laisse sceptique. Quand en plus Karloff dit qu'il a aimé car ça ressemble à des caméras cachées, ça accentue le truc.

J'avoue mal comprendre ta dernière phrase.

C'est un des trucs intéressants mais invisibles de son boulot. Il s'appuie beaucoup sur des vidéos YouTube qu'il reproduit à l'identique mais en leur donnant un cachet cinématographique. Il fait se rejoindre le monde des happenings et des performances avec celui des "expérimentations sociales" des youtubeurs qui jouent sur le malaise ou l'humiliation, que l'audience type de ses films ne connaît pas alors que tout élève de sixième est biberonné à IbraTV et aux vidéos sur les illuminatis (sujet qu'il n'aborde pas mais sur lequel les enfants tombent sur youtube et je tiens ça de source sûre). Je te reprenais juste en disant que ton argument me paraissait mauvais sur l'ambiguïté entre fiction et réalité. Et c'est un fan réticent de François Damiens et Nathan Fiedler qui te parle.