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Hsia nu ou Xiá nǚ en VO (俠女)



Dynastie Ming, à la frontière entre la Chine et la Mongolie. Un jeune lettré fait la connaissance de Yang Hui-chen, jeune fille en fuite dont le père a été assassiné par la police politique du Grand Eunuque Weï. Ayant trouvé refuge dans une citadelle frontalière abandonnée, avec l'aide de deux généraux rebelles, elle est repérée par des espions impériaux.


Bon, j'ai pas vu ça dans de bonnes condition : avec 39 de fièvre, dans une salle de cinémathèque surchauffée, devant une copie voilée (du moins il me semble), et avec le stress d'avoir amené avec moi deux personnes que le film emmerdait... L'avis qui suit vaut donc ce qu'il vaut, c'est surtout histoire d'ouvrir le topic.

Mon principal gêne concerne en fait la première heure de film. Il faut attendre un très long moment avant de voir le premier combat advenir, et si rétrospectivement on saisit la logique générale, qui fait poindre les affrontements et la thématique boudhiste d'un monde patiemment installé, ce que propose cette longue ouverture n'est pas à la hauteur de l'inspiration qui suivra. Toutes ces scènes m'ont semblé assez ternes, aucune de parvenant réellement à éblouir. Là encore la copie est peut-être en cause (les scènes de nuit, bleu foncé sur gris, étaient quasiment illisibles), mais de manière générale cela tient aussi à une certaine gestion du rythme qui a tendance à laisser sur le bas-côté (difficile de se repérer dans la temporalité, de savoir quand débute un flash-back, de devoir se demander où on en est à chaque nouveau début de scène). C'est d'autant plus surprenant que L'hirondelle d'or était impeccablement rythmé.

Aucun problème pour la suite - à partir du premier combat matinal dans la citadelle, mais surtout dès l'affrontement dans la forêt de bambou. Tout fonctionne à compter de ce moment-là, et le long et magnifique final en forêt mène effectivement le style de King Hu à une sorte d'apothéose et d'accomplissement que ne faisait qu'effleurer L'hirondelle d'or. J'ai même eu l'impression d'y voir une sorte de réflexion sur sa propre esthétique (le passage "maison hantée", où tout fonctionne sur une suggestion poétique plutôt que sur l'affichage). Bref, c'est très beau, et c'est dommage qu'aucune édition DVD ne rende justice à ces passages là (pour le coup, les passages en forêt illuminés, quasi-malickiens, valaient largement d'être vus sur pellicule).

Bizarre que personne n'ait jamais rebondi sur la critique de Tom... vu (en deux fois parce que ma femme s'endormait au bout de la première heure mais tenait absolument à voir la fin, ça aurait presque pu être en trois fois vu qu'elle recommençait à s'endormir hier soir, parce que comme dirait FF ça dur pas moins de TROIS LONGUES HEURES ce film) grâce à la judicieuse programmation de Art Core sur A..E. C'est le premier King Hu que je vois, certainement pas le dernier, mais ça reste loin de l'attente que je m'en faisais.

Tom a bien raison de dire qu'on sent bien la première heure passer, parce qu'il ne se passe pour ainsi dire rien, je me suis même demandé si King Hu n'était pas un pseudo choisi par Antonioni. Mais soit après une heure on commence à avoir de nombreuses scènes de combats, pour autant il ne se passe pas grand chose de plus non plus... et je dois avouer que les scènes de combats ne sont pas aussi belles (chorégraphiques) que ce à quoi je m'attendais. Il y en a quelques unes qui esquissent ce que ça aurait pu être (dans la forêt de bambou, la première apparition des moines bouddhistes), mais pour le reste c'est beaucoup de trampoline et de combats au sabre solidement ancré au sol, dans la pénombre. Donc oui le film reste agréable à regarder, la photo est belle, mais l'histoire me passe pas mal au-dessus de la tête et il y a un vrai problème de rythme. Et il y a un ou deux trucs qui m'ont vraiment agacé

4/6