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De passage à Bercy pour deux concerts exclusifs, le quintet d'Oxford a réussi une nouvelle fois son pari : hypnotiser le public parisien par sa musique rock et expérimentale enchaînant les tubes et des morceaux plus rares devant une foule conquise par le jeu scénique et la sincérité. Radiohead sera samedi et dimanche 14 et 15 juin à Nîmes et le 6 juillet à Arras.
Ils étaient venus en Vélib' et surtout en transport en commun pour satisfaire l'envie écologique de Thom Yorke et ses amis. Les fans de Radiohead sont comme la musique du groupe d'Oxford, irréductible à un style particulier. Il y avait l'amoureux de la première heure, qui guettait une nouvelle version de Creep, le premier standard du groupe, le branché période OK Computer, toujours pas remis de la tendresse dépressive de No Surprises ou Karma Police, ou encore le jeune groupie, tombé dans le piège lascif et expérimental du magnifique In Rainbows, le dernier opus des Anglais, d'abord vendu exclusivement sur leur site internet.
Le grand tour de force du quintet, pour ses deux dates parisiennes, aura été de réunir cette foule hétéroclite dans le Palais Omnisport de Paris Bercy, qui, comme son nom l'indique, n'est pas destiné à un concert de rock en chambre. La mise en place scénique, séduisante et presque intimiste, donnait la part belle à des néons multicolores disposés au-dessus du groupe, comme un orgue disposé à l'envers, alors qu'un écran vidéo superposait les différents musiciens. Pas de lutte d'égo au sein du groupe créé en 1991, mais une vraie complicité. Auteur des textes visionnaires de Radiohead, Thom Yorke, le chanteur et leader de la joyeuse bande, était bien sûr au centre de la scène, successivement derrière un piano, une batterie ou guitare à la main, mais il laissait toute leur place aux deux guitaristes, Ed O'Brien et surtout Jonny Greenwood, bidouilleur hors-pair, qui délaissait parfois sa Fender pour se placer derrière une table de mixage.
Des rappels extatiques
Généreux dans l'effort malgré un lieu peu adapté à leur musique très contemplative, les maîtres du rock contemporain ont interprété lundi soir une vingtaine de morceaux pour plus de deux heures de prestation, rappels compris. A chaque version enfiévrée des hymnes de leur discographie succédait un intermède plus calme, plus réfléchi aussi, principalement issu du dernier album en date, quitte à faire retomber l'énergie du public et à désorienter un peu plus les habitués des stades. Lors de la sublime version de Paranoid Alienoid, Radiohead a enfin mis tout le monde d'accord, lors du premier rappel, les aficionados du gros son comme les émules d'ultramoderne solitude.
"Rain down, rain down. Come on rain down on me. From a great height. From a great height... height", clamait Thom Yorke, de sa magnifique voix plaintive. Un frisson de communion parcourait alors la foule, religieusement attentive, avant l'embrasement final sous les couleurs stroboscopiques. Pas sûr que la planète a aimé cette démonstration sonique. Le fan, lui, est reparti conquis.
Source: lejdd.fr
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