Gillian Welch & David Rawlings La Maroquinerie (Paris) 9 Novembre.Son dernier album ("The Harrow and the Harvest") est rempli de classiques folks transgenerationnels, des chansons qui à première écoute ressemblent à des ballades de feu de camp et qui dans trente ans auront la même résonance que les incantations de "Like a Rolling stone". Elle était déjà venue l'an dernier au Café de la danse dans son duo acoustique avec D. Rawlings et, il y a quinze jours, c'était tout aussi beau quoique complètement différent. Gamine espiègle en 2010, son concert de la Maroquinerie était beaucoup plus dur et âpre, reflet d'un dernier disque qui a été épouvantablement long et pénible à accoucher. J'aime son air un peu buté et parfois presque terrifiant, ses cheveux de vieille rousse, sa voix limitée mais qui justement transcende toute ses limites, la manière dont elle se laisse envahir par le morceau avant de le jouer (elle se baisse, cherche son tempo en tapant légèrement du pied, son visage se crispe, on croit qu'elle va vomir, on est presque soulagé quand elle relève la tête), les interactions avec son partenaire et la fanfare rock'n 'roll qu'elle déploie avec deux bêtes guitares acoustiques dans "Wrecking ball". Dans son style, toute seule, tout en haut
"The way the whole thing ends" (chanson règlement de comptes, la température descend de 10 degrés dans la salle)
http://www.youtube.com/watch?v=0WXRToKO6pwMy Morning Jacket, Paradiso (Amsterdam), 14 novembre En 2003, 2004 ou 2006, quand on sortait des concerts de My Morning Jacket, on n'était plus tout à fait la même personne qu'avant d'y entrer. "A good MMJ concert can recalibrate your gut" disait Pitchfork et ceux que j'ai vécus produisaient effectivement cet effet là. En sortant du Paradiso (ma salle préférée en Europe occidentale, tranquille) la semaine dernière, on avait plutôt tendance à se dire que c'était eux qui avaient changé depuis la dernière fois qu'on les avait vus : trop de bandes enregistrées quand la classe impériale des musiciens du groupe se suffirait largement à elle-même, trop de professionnalisme un peu roublard, trop de son métallo-indus (un concert de MMJ fait
toujours mal aux oreilles, après il y a des degrés dans la douleur), trop de tempos entre le rapide et l'ultra rapide. Pour ceux qui ne connaissaient pas, la voix 10 octaves de Jim James est toujours aussi prenante et le groupe s'est désormais constitué un répertoire dans lequel il peut puiser à l'envie (et pas forcément avec une lucidité maximale). Fantastiques versions de "Touch Me I'm going to scream part 2" et "Steam Engine" sinon mais un zeste de frustration flottant dans la Heineken.
"Holdin'on to black metal" (video classe, et tube imparable)
http://www.youtube.com/watch?v=lH907NgA ... re=related