Forum de FilmDeCulte

Ah oui oui, j'aime beaucoup, je suis pas aussi radical que Stark quand même. D'autant plus que j'aime beaucoup les films qui offrent un ballet de figures "superficielles" comme dans Mulholand drive ou pas mal de Verhoeven... Mais là ça possède une finalité percutante.
Disons que Tarantino appartient à une sphère jouissive du cinéma, ses films sont ludiques, ils ont tendance à finir souvent dans mon lecteur dvd pour cette raison, alors que je peux pas mater Mulholland Drive toutes les semaines, je m'en relèverai pas. Si on prend les deux pôles chez Tarantino, l'histoire, le récit lié aux personnages et les redéfinitions formelles qu'il entreprend, on peut constater que un pôle prend le pas sur l'autre selon les films. Dans Kill Bill il y a un dérèglement complètement fou de la forme, où il dilate une baston sur une demie heure en s'amusant à expérimenter (mais c'est purement formel, il ne raccorde pas ça à des affects ni à l'évolution du personnage)... Ici le pôle 2 prend clairement le dessus, mais c'est jubilatoire (dans sa leçon de cinéma il parle du rire et affirme que ce qui l'intéresse c'est plus que de faire rire, c'est aussi de faire rire de manière différente... il a une forte tendance à vouloir redéfinir et déconstruire... c'est bien, mais de cette manière on peut trouver ça facilement vain).
Si tu prends l'exemple de Jackie Brown, il est beaucoup plus sobre. Tu vas me dire que ça vient d'un statut différent des références mais pas seulement. Lorsqu'il décide de prolonger des séquences de tension en filmant en plan séquence Robert Forster retourner à sa voiture après avoir pris le sac de fric, il redéfinit formellement quelque chose, il dilate le temps de l'action pour rien, il rend le film ample, souple, doux, jazzy, tout ce que tu veux, mais il ne s'arrête pas là... ça correspond également à un état de calme et de plénitude du personnage, qui possède une assurance que l'on aura au préalable constaté... le personnage induit sur la forme et celle ci renvoie son image, pour le dire grossièrement.

Bref, c'est pour ça que je peux comprendre qu'on trouve ça vain, moi ça me plait mais on peut pas dire qu'il fonctionne de la même manière dans Jackie Brown et Kill Bill.
En ce qui concerne ton rapprochement avec Godard... Hum, oui, si on veut.

Rapidement parce que j'ai pas trop de temps, là.

Si je donne l'impression d'être si radical, c'est pour bien souligner les choses et être sûr de me faire comprendre, au risque d'exagérer. Deux choses. Un, j'ai beau être assez déçu par ses derniers films, je ne remets pas en cause le talent considérable de Tarantino, et j'ai énormément de gratitude pour le plaisir qu'il me procure. Deux, si je suis si sévère, c'est justement parce que je suis fan de ses trois premiers opus et parce que Jackie Brown m'a justement fait prendre conscience que le bonhomme est capable d'autre chose, de plus profond, de plus substantiel. J'enrage de voir qu'il s'enlise dans son cinéma stérile et citationnel (à mes yeux, vous l'aurez compris).
Je n'ai rien à ajouter sur ton analyse comparative du traitement de la forme et de sa jonction au discours, de sa finalité, dans JB et KB. C'est tout à fait ça. Dans Jackie Brown, la forme est subordonnée est quelque chose de très sentimental, à la nature même de ses personnages, ce qui le rend infiniment émouvant. Dans KB, le jeu de Tarantino est purement formel, c'est une proposition théorique, qui s'abandonne au vertige de l'expérimentation, à la gratuité ludique (et c'est ultra-brillant, jouissif, tout ce que vous voudrez : je suis d'accord). Mais je trouve ça limité, moins fort que dans JB. Maintenant, tout dépend de ce qu'on atteint d'un film. Je comprends qu'un spectateur toqué de théorie, d'analyse, d'exégèse cinématoraphique soit dingue de Kill Bill et Boulevard de la mort : ce sont sans doute les films les plus virtuoses et passionnants de Tarantino à ce niveaul-là.

Enfin, ça fait plusieurs fois que je te vois utiliser le mot "superficiel" pour qualifier les héroïnes de la première partie de Mulholland Drive et là, je ne suis pas du tout d'accord (même si je vois ce que tu veux dire). Mais il ne vaut mieux pas qu'on s'aventure plus avant parce que vous ne pourrez plus m'arrêtez si vous me branchez sur MD. Déjà que le topic est bien parti en couille...

Leo : il FAUT voir Le nouveau monde.

Oui il faut pas, j'ai des choses à faire aujourd'hui et quand y a lynch en jeu je vois pas le temps passer. Mais le mot "superficiel" n'est absolument pas exposer de manière négative là, mais alors vraiment pas, tu peux pas être plus loin de la vérité.

Tu sors.

tu restes!

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Ca vaaaaaaaa je plaisante.


Zad ta gueule ! espèce d'hérétique !

La vérité tu me déçois.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ca manque d'actrices françaises.

Pareil pour moi, on va dire alors que ce n'est que partie remise.
Et si par "superficiel" tu entends son contraire, alors tout va bien.

Sinon, comme tout ceux qui sont du côté de la Vérité, je le dis à mon tour : détester La ligne rouge est une inqualifiable faute de goût.

Ben c'est presque ça, disons que la principale profondeur de ses personnages vient de leurs troubles identitaires ! Une d'elles est carrément amnésique... Elles ne sont pas profondes dans le sens où on l'entend habituellement.

Mmmmm... Il y a de ça, mais il y a également beaucoup d'autres choses, en fait. Lorsque je nie leur "superficialité", je parle non seulement des troubles identitaires qui les habitent, mais aussi - et surtout - des émotions frémissantes qui les meuvent. Elles ne sont pas des "figures", elles sont des êtres vibrantes d'affects, et donc le contraire d'archétypes superficiels. Et leur "réalité" (notion extrêmement floue et fluctuante) a beau ne pas être certaine, le fait qu'elles vivent de manière très forte ces émotions n'en fait pas moins d'elles des héroïnes extrêmement incarnées.

Mais bref... CENSURE.

Non mais je suis d'accord à 100%, d'où mon superficiel entre "".

Tope-la !

Quelques veuves de Noirmoutier (Varda)
Million dollar baby (Eastwood)
Mystic river (Eastwood)
Coeurs (Resnais)
A.I (Spielberg)
Revelations (Mann)
Le convoyeur (Boukhrief)
Mulholland drive (Lynch)
Saraband (Bergman)
Wall-E (Pixar)

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

Quand on classe un film parmis les 10 meilleurs de la décennie, on fait gaffe au réal quand même...

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