A mon tour de donner un top 10. C'est un top très mainstream, sans grande originalité. Je me rends compte en voyant ce top que je ne suis pas un joueur avec beaucoup de personnalité, et surtout pas un hardcore gamer, à l'affût des pépites cachées, des jeux en import, etc. J'ai souvent préféré les gros blockbusters du genre, passant par exemple ainsi à côté des grands jeux que sont "Okami" ou "Shadow of the colossus". Je n'ai également pour ainsi dire jamais touché aux RPG (je n'ai jamais fini un "Final Fantasy" malgré ma possession de PS1 et PS2), aux jeux d'aventure (rien à part "Grim Fandango"), ou des STR (quasiment rien à part la série des "Age of empires"). Je n'ai jamais eu de console Nintendo ou Sega, me contentant d'y jouer chez des amis. Aujourd'hui, je suis cependant peut être un joueur un peu plus atypique qu'auparavant : j'ai tendance à aller vers les jeux entièrement basés sur le gameplay et sans fioritures graphiques ou scénaristiques. Ainsi, j'aime aujourd'hui les jeux d'arcade ou les jeux courts basés sur le scoring alors que je recherchais encore, il y a quelques années, des jeux au scénario et à la mise en scène très soignée. Bref, plus je m'intéresse au cinéma et moins j'aime les jeux "cinématographiques". Maintenant, j'aime plus que tout les jeux courts et à la prise en main immédiate, mais proposant un vrai challenge et offrant un bon replay-value. Pour la génération actuelle de consoles, je pense à des jeux assez incompris comme "Mirror's edge" ou "Dead Rising". Je note aussi que je ne ressens pas vraiment de la nostalgie vidéoludique : je n'ai pas vraiment de tendresse pour les jeux auxquels je jouais il y a quinze ans ou plus, je les ai même pour la plupart tous oubliés.
10 - Des jeux de foot et des jeux de course ... Il fallait forcément que je glisse un jeu de foot ou de course dans ce top. Ce sont probablement les deux genres de jeux auxquels j'ai le plus joué, surtout entre 11 et 16 ans, m'orientant peu à peu vers d'autres genres de jeux ensuite, même si j'ai toujours gardé un oeil sur les dernières sorties dans ces deux genres. J'ai passé des heures et des heures devant, pèle-mèle, pour les jeux de foot, FIFA 98, FIFA 2000, FIFA 09, FIFA 10, ISS Pro Evolution, PES, PES2, PES3, PES4, PES5, PES6, et même les oubliés "Le monde des bleus" et "UEFA Champions League", et pour les jeux de course, SEGA Rally (1995), SEGA Rally (2007), Gran Turismo, Gran Turismo 2, Gran Turismo 3, V-Rally, V-Rally 2, V-Rally 3, Formula One 99, Forza Motorsport, Moto Racer, Toca Race Driver 2, ... sans oublier tous les jeux plus cartoon comme Crash Team Racing. Il m'est impossible de sélectionner un jeu dans chacun de ces deux genres, surtout que les meilleurs seront toujours les derniers sortis. En terme de nombres d'heures passées, les gagnants sont sans aucun doute "FIFA 98" et "Gran Turismo 2". Toujours dans le foot mais dans un autre genre, je voulais aussi citer les fameux "Football manager", de vrais grands jeux, admirables en tous points, mais que j'ai toujours rapidement désinstallés tant ils étaient néfastes pour ma vie sociale.
9 - Transport Tycoon Deluxe (PC - 1994) J'aurais sûrement du mal à me replonger pleinement dedans aujourd'hui, mais ce jeu devait être dans ce top. J'ai passé un nombre d'heures considérable à construire des routes, des voies ferrées et des aéroports, et à acheter des camions, des trains et des aéroports, afin de créer les réseaux de transport les plus complexes au monde ... C'est un jeu de gestion, le but est donc de devenir l'homme d'affaires le plus puissant du jeu, de posséder le monopole du transport, mais, comme tous les grands jeux du genre, il autorise toujours le rêve et le fantasme (comme "Sim City 4", par exemple). Comprenez par là que les meilleurs moments sont ceux passés à construire des lignes de métro complexes et largement déficitaires mais tellement belles, ou des lignes de train faisant le tour du monde. Simplement pour la beauté du geste. "Transport Tycoon" m'a permis de réaliser toutes mes envies du moment et de laisser libre cours à ma créativité. Un jeu inusable, qui existe aujourd'hui en open-source ("Open TTD"), et qui n'a pas vieilli, même en ce qui concerne les graphismes, toujours assez jolis. C'est toujours la référence absolue du genre.
8 - Mirror's Edge (Xbox 360 - 2008) Il fallait que je cite un FP(S ? ... héhéhé), ou un jeu de plate-formes ... Voici la combinaison des deux. Je suis sûr que si j'avais eu des consoles Nintendo, il y aurait forcément un Mario dans cette liste. Et puis il y en a beaucoup des FPS que j'ai appréciés : "Doom", "Call of Duty" 1 et 2, "Medal of Honor" 1, 2, et "Débarquement allié", ... Mais "Mirror's Edge" fut une révélation pour moi. Comme une transition vers mon ancienne vie d'adolescent gamer, à la recherche de jeux scénarisés et "adultes", aux jeux qui restent avant tout de simples jeux. "Mirror's edge" propose un nouveau genre de jeu, à savoir le jeu de plate-formes à la première personne, offrant ainsi des sensations inédites. C'est un vrai jeu audacieux, jusque dans la patte graphique qui va à l'encontre de la mode actuelle qui consiste à créer des environnements ultra-réalistes beiges ou gris avec héros musclés et pétasses siliconées. Un pari courageux, et réussi.
7 - Morrowind (PC - 2002) Ayant était passablement dégoûté par Oblivion (j'ai - littéralement - vomi au bout d'une demi-heure de jeu ; je n'ai pas supporté cet interminable massacre de rats dans la caverne qui ouvre le jeu et je suis tombé malade), j'ai décidé de ne pas revenir à "Morrowind". Est-ce que j'apprécierais toujours autant aujourd'hui ce RPG light, aux dialogues, animations et combats nases ? Mystère. Toujours est-il que j'ai passé un nombre d'heures déraisonnable sur ce jeu, auquel j'avais ajouté des add-on et une tripotée de mods rendant l'expérience encore plus chronophage. Le monde est incroyablement vaste et varié, offrant des sensations différentes selon l'endroit où on se trouve. La quête principale est fade mais les quêtes secondaires offrent souvent de grands moments, surtout pour toutes celles qui touchent aux guildes (ah, la guilde des assassins, et ce "droit de tuer" !) et aux familles. Et puis il y a ce côté "sims", avec la personnalisation intégrale du personnage et de son allure. Ainsi, j'ai passé des heures et des heures à voler des tasses en bois à un écu dans de vulgaires bicoques, pour ensuite les revendre et acheter l'armure de mes rêves. A croire que j'étais vraiment accro, ou no-life, je ne sais pas.
6 - Silent Hill 3 (Playstation 2 - 2003) C'est le seul de la saga que j'ai terminé. J'ai fait plus de la moitié du 2, jusqu'à ce que je perde ma sauvegarde et par la même occasion toute envie de reprendre le jeu. Si j'étais allé jusqu'au bout, peut-être que je l'aurais préféré, comme la majorité des joueurs, au 3. En l'état, le 3 reste donc logiquement mon préféré, et un de mes jeux préférés tout court. La maniabilité est assez mauvaise, le gameplay pas toujours parfait (la gestion de l'inventaire ...) mais ces défauts sont éclipsés par l'extraordinaire travail formel et scénaristique. "Silent Hill", plutôt que de reprendre platement des univers créés dans les romans de Stephen King ou les films de John Carpenter, impose le sien et écrit une nouvelle mythologie. Rares sont les jeux si cohérents, où les idées graphiques (brouillard, murs vivants) sont en phase avec les idées sonores (BO absolument splendide, et bruitages au diapason), et où le tout hisse un scénario torturé et étonnament malsain au panthéon du genre. La peur est distillée lentement, les effets de surprise facile ne trouvent pas leur place ici. C'est un jeu qui marque durablement et qui semble parler au joueur dans ce qu'il a de plus profond. Je serais presque tenté de dire que cette série est la meilleure chose qui soit arrivée dans le genre fantastique/horreur durant la dernière décennie. Devant tous les livres, et devant tous les films, surtout.
5 – Dead Rising (Xbox 360 - 2006) Le jeu bac-à-sable ultime. Dans « GTA », pour obtenir toute la carte, toutes les armes, et tous les mini-jeux, on est obligé de réaliser les missions dans l’ordre. Dans « Dead Rising », une partie dure toujours 72h, soit 9h en temps réel, et le joueur a le droit de faire ce qu’il veut. Il a accès à tout le centre commercial dès le début. Il peut finir le jeu en restant sagement 9h dans un coin, sans aller tataner du zombie ; les développeurs ont prévu ça. Mais celui qui jouera le jeu à fond, en courant toujours après le temps, choisissant sans cesse entre les défis permettant d’avancer dans l’histoire et de découvrir l’origine de la contamination, et le sauvetage des survivants (impossible de tout faire en une seule partie), sera récompensé de ses efforts. « Dead Rising » est un jeu fun, délirant, jouissif et tout ce que vous voulez, mais également toujours stressant et angoissant, où se pose chaque minute la question de la survie, plus que dans la plupart des survivals actuels. Il faut aussi noter que le jeu n’hésite pas à être assez dérangeant par moments, notamment lors des affrontements avec le boss, qui sont tous des survivants ayant perdu la raison. Un ancien vétéran du Vietnam, une famille de rednecks, des prisonniers, un clown … Le jeu se joue avec talent des stéréotypes du genre et est un formidable hommage à Romero, qui culmine au bout de 6h de jeu avec l’apparition dans le centre commercial d’une secte voulant faire couler le sang pour conjurer la malédiction, et au bout de 8h avec celle des militaires qui ont pour ordre de nettoyer le centre afin de faire disparaître toute trace de l’incident … Un vrai fantasme réalisé. Difficile et exigeant, c’est un bel exemple de jeu radical, absolument sans concessions, où, chose rare, la puissance de la console n’influe pas seulement sur les graphismes mais aussi sur le gameplay. Car sans console puissante, pas de dizaines de zombies présents à l’écran, et donc un jeu qui perd beaucoup de sa force.
4 – Metal Gear Solid 1 / 2 / 3 (Playstation - 1998 / Playstation 2 - 2001 / Playstation 2 - 2004) On pourra dire tout ce qu’on veut sur la lourdeur, la grandiloquence et la prétention de la chose, sur l’abus de cinématiques et de dialogues, ou encore sur les boursouflures du gameplay, il n’empêche que ces jeux sont traversés par de pures fulgurances inoubliables. Hideo Kojima peut agacer par ses prétentions cinématographiques, mais il n’oublie jamais de répéter que ce n’est qu’un jeu ; Solid Snake n’est jamais vu comme l’incarnation du joueur mais comme un personnage de jeu vidéo. Le joueur est ainsi sans cesse interrogé ; on lui demande de changer le port de la manette pour vaincre un boss ou de trouver le code secret d’une porte au dos du boîtier du jeu (MGS1), ou de continuer, en plein « faux plantage » du jeu, à jouer sur des écrans de Game Over ou au contraire d’arrêter de jouer parce que « ça commence à faire longtemps et qu’il fait beau dehors » (MGS2). On pourra y voir de la prétention, mais j’y vois plutôt de la part de Kojima un vrai plaisir enfantin que d’exploiter toutes les possibilités du medium. « Metal Gear Solid », c’est l’histoire des trois grandes puissances victorieuses de la seconde guerre mondiale qui réunissent un butin énorme afin de protéger le monde, et qui est ensuite recherché par des terroristes et des individus sans scrupules, à l’aide du fameux robot « Metal Gear », mais c’est surtout un simple jeu qui fait croire aux adolescents qu’ils sont de grandes personnes matures et aux adultes qu’ils sont encore de grands enfants capables de s’émerveiller devant les gardes divertis, à genoux devant un magazine FHM, attendant sagement que Solid Snake se glisse par derrière pour les assommer …
3 – GTA : Vice City (Playstation 2 - 2002) J’aurais pu citer « GTA IV » ou même le petit dernier « Red Dead Redemption » qui est peut être le premier jeu open-world vraiment réussi en termes de narration et de scénario, les dernières heures étant un véritable tour de force accompli par les génies de chez Rockstar. « GTA : Vice City » est cependant celui sur lequel j’ai pris le plus de plaisir à jouer. Quel plaisir que de réaliser des missions débiles pour un studio de film porno, sur fond de Miami 80’s et de « Billie Jean » … Le pied.
2 – Max Payne 1 / 2 (PC - 2001 / PC - 2003) Le 2 est une version améliorée du 1 : comprenez-là par là qu’on prend encore plus de plaisir à davidswintoniser des mecs à la chaîne. Les développeurs de Remedy ont donc réalisé l’exploit de dépasser ce qui était déjà un exploit. Ce sont des jeux qui ne sont pas faciles, mais cependant très accessibles. Les commandes sont rapidement maîtrisées, Max Payne réagit très vite et c’est rapidement un plaisir que de déambuler dans ces décors crasseux sortis d’un film noir ou de « Sin City », référence avouée des scénaristes du jeu, qui ont décidé de raconter l’histoire entre les niveaux sous forme de très belles bandes dessinées doublées par d’excellents doublages et une BO de grande qualité.
1 – DEUS EX (PC - 2000) Découvert au moment de sa sortie. J’ai d’abord trouvé le jeu mou, sans envergure et difficile : je l’ai fini avec la soluce. Aussitôt terminé, aussitôt oublié. Quelques années plus tard, j’y rejoue, après avoir subi pendant des semaines les louanges d’un ami. Cette fois-ci, j’ai lu tous les textes de backgrounds trouvables : articles de journaux, terminaux d’information, mails. J’ai discuté avec tous les personnages. J’ai joué roleplay. Et ce fut une vraie révélation. J’ai été soufflé par la richesse du jeu qui rejoint celle des plus grandes œuvres cyberpunk, tous domaines confondus, en comptant le cinéma et bien sûr la littérature. Le gameplay est absolument parfait, complexe mais jamais rebutant, dévoilant ses secrets au fur et à mesure de la progression dans le jeu. Chef d'œuvre absolu, je ne sais pas si je verrai mieux un jour.
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