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Le jeune cowboy Brady, étoile montante du rodéo, apprend qu'après son tragique accident de cheval, les compétitions lui sont désormais interdites. De retour chez lui, Brady doit trouver une nouvelle raison de vivre, à présent qu'il ne peut plus s'adonner à l'équitation et la compétition qui donnaient tout son sens à sa vie. Dans ses efforts pour reprendre en main son destin, Brady se lance à la recherche d'une nouvelle identité et tente de définir ce qu'implique être un homme au cœur de l'Amérique.

Difficile de voir The Rider sans penser à Les Indomptables. Brady comme Mitchum dans le film de Ray ont été gravement touchés dans leur chair lors d'un rodéo, profession proche de l'aliénation dont il semble quasiment impossible de s'affranchir. D'une parce qu'on ne cesse de leur rappeler leur gloire passée et le code tacite qui les unit à la profession (dont il semble que l'on ne puisse en sortir que les pieds devant, ou au mieux paralysé). De l'autre parce que l'on imagine que la décharge d'adrénaline qu'ils reçoivent durant les 8 secondes de leur chevauchée endiablée est une véritable drogue, dont il est aussi dur de se passer que de n'importe quel stupéfiant. Depuis Les Indomptables les temps semblent néanmoins avoir changé et l'homme avoir mûrit

Le premier mot qui m'est venu en sortant de la projection est pudeur. Pudeur de Brady, qui ne se plaint jamais de sa situation, malgré les galères financières de la famille, malgré la vente de son cheval préféré, malgré le boulot merdique qu'il doit prendre dans un supermarché, malgré les séquelles de sa chute surtout. Pudeur de la réalisation de Chloé Zhao également, qui ne sombre jamais dans le misérabilisme et qui respecte la fierté de des hommes d'un autre temps aux codes d'honneurs dépassés. Les scènes qui le démontrent le mieux sont certainement celles avec Lane Scott, qui joue son propre rôle dans le film, ancienne star du Bull Riding et tétraplégique. Voir Bradley rendre visite à son ami, l'accompagner dans son rêve de récupérer ses facultés (les magnifiques exercices de motricités où ils répètent les mouvements pour faire tourner le cheval), ces moments sont d'une dignité absolue. Idem dans les scènes de domptage, superbe balai entre le dresseur et le cheval, jamais je n'avais ressenti aussi fortement la relation entre le cavalier et sa monture. Je ne suis pas sûr que Brady Jandreau fasse de nouveau du cinéma, je ne sais même pas si c'est souhaitable, mais il marquera pour moi cette année cinématographique.

4.5/6

Beau film oui, tu avais vu son précédent ?

Non faudra que je le rattrape

Découvert ses deux films la même semaine et j'ai préféré son premier, plus ambitieux, plus ample et poétique même si celui-ci est très beau aussi. C'est assez marrant de voir cette réalisatrice d'origine chinoise faire le cinéma le plus américain qui soit. Ici réinventer le western au fin fond du Dakota dans des décors hors du temps et, semble-t-il, du monde. Cet attachement à la terre et à ses animaux c'est très émouvant. Beau personnage principal qui porte sur le visage une mélancolie déchirante (en plus d'être un sosie troublant de Josh Hartnett). On est proche du documentaire (les personnages ne jouent quasiment pas, la star du rodéo handicapée joue son propre rôle) dans un geste de cinéma amoureux de cette sous-culture et des hommes qui la font vivre. Un beau film.

4/6

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CroqAnimement votre

Le décorateur est viré.

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

Ah oui jolie faute

Film magnifique qui m'a fait ressentir comme rarement le lien avec le cheval, superbement filmé. Cette scène où Brady monte Gus une dernière fois, avec la caméra qui s'attache d'abord aux sabots, puis à la crinière, avant de s'échapper en travelling pour épouser la libre cavalcade du duo, m'a mis les larmes aux yeux, comme la fin où l'on comprend le rodéo et sa beauté sauvage. Comment vivre sans sa raison de vivre? Tout le film tient pudiquement dans cette question existentielle.

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre et j'ai été un peu dérouté. C'est ni le crowd-pleaser sundancien que la flopée de prix pouvait laisser imaginer, ni la proposition radicale qu'on pouvait supputer. En fait c'est vraiment très humble et petit.

J'ai apprécié "l'acteur" principal et les scènes de cheval, le film est doux et confortable, mais ça m'a pas retourné.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste