Qui-Gon Jinn a écrit:
Dans la catégorie "Film adapté de court-métrage", ça m'a fait penser à THUNDER ROAD, que ce soit dans le plan-séquence ou dans la recherche de l'embarras autour d'un personnage peu aimable. Mais autant THUNDER ROAD, que j'ai pas adoré, réussissait à devenir un vrai film, ici on sent un peu Covino prisonnier d'une sorte de dispositif.
Je trouve la comparaison tout à fait à propos, par contre je préfère le film de Covino, malgré tout ses défauts (je vous rejoins sur les apartés musicaux qui tombent comme des cheveux sur la soupe, absolument pas dans le ton global du film, ou les longs plan séquences à la steady qui sont bien prétentieux et ne m'ont pas paru démontrer un quelconque talent de metteur en scène). Parce que malgré tout Covino et Marvin arrivent à rendre vivant et attachant leur personnage, alors que celui de Cunningam me semblait jusqu'au bout enfermé dans sa performance d'autiste. Entre les deux je trouve le second encore plus prétentieux et vain. Peut-être que j'ai aussi été plus touché par le personnage de Covino parce qu'il m'a rappelé l'un de mes meilleurs potes de fac, mec souvent insupportable mais au fond très touchant, dont la manière de demander de l'attention était de passer quasi constamment par le conflit.
Et puis, fibre cycliste familiale oblige, j'ai beaucoup apprécié tous les petits détails qui nous montrent à quel point Covino est un fondu de vélo, ça aura échappé à la plupart mais dans sa boutique de réparation trône certains maillots de la gloire du cyclisme US des années 80-90 (Greg Lemond, dont le fameux maillot d'ADR avec lequel il gagne son 2ème Tour de France épaulé par la pire équipe de bras cassé qui soit), ainsi que l'emblématique maillot de 7 Eleven de l'espoir jamais totalement concrétisé Andy Hampsten. Pour rester dans le vélo, comme l'a fait remarqué Gontrand, ce n'est pas le Mont Ventoux que les deux amis affrontent au début du film (ça serrait d'ailleurs une bien mauvaise idée que de faire découvrir le cyclisme à un ami en l'emmenant sur l'un des pires cols de France), mais bien le col de Vence, bien moins raide.