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MessagePosté: 02 Avr 2016, 19:13 
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Robot in Disguise
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Film Freak a écrit:
Art Core a écrit:
Sinon j'oubliais mais le film a une belle idée pour lui
les femmes qui viennent pleurer leurs morts au petit matin.

Très joli, oui. Les mecs sont soudain humanisés, c'est honnête.
Je trouve ça sonne totalement faux, car on "humanise" du rien. On ne comprend jamais pour ou contre quoi, et pourquoi, ces mecs se battent. Tout le long du film cette confusion est assumée, mais au dernier moment Bay se sent obligé de mettre ce petit moment qui n'est là que pour la bonne conscience. "Regardez, c'était aussi des humains".

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 04 Avr 2016, 08:54 
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Film Freak a écrit:
Le point de vue de Bay ici, c'est justement que ces hommes donnent leur vie, pour une cause discutable, et sont oubliés. Réduits à des étoiles anonymes sur un mur.


J'avais pas vu ça comme ça mais si c'est le cas, je trouve que c'est pas assez mis en avant. Le film reste maladroitement coincé entre un truc très patriotique ultra basique et une zone grise plus nuancée.

Film Freak a écrit:
Bah dans la mesure où il y a du chaotique et du non-chaotique dans le film, ça me semble délibéré.


Certes mais ça m'empêche pas de trouver ça assez raté.

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MessagePosté: 04 Avr 2016, 09:05 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Je trouve ça sonne totalement faux, car on "humanise" du rien. On ne comprend jamais pour ou contre quoi, et pourquoi, ces mecs se battent. Tout le long du film cette confusion est assumée, mais au dernier moment Bay se sent obligé de mettre ce petit moment qui n'est là que pour la bonne conscience. "Regardez, c'était aussi des humains".


Marrant je l'ai pas pris comme ça. Pour moi c'est une scène presque poétique et universelle pour simplement dire qu'au final ce qu'il reste de tout ça, de tous ces conflits, de toutes ces guerres absurdes, ce sont des veuves et des mères endeuillées.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 12 Avr 2016, 23:25 
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Ce qui m'a frappé, c'est la naïveté du film ou des personnages, et ce qui me frappe en second lieu, c'est celle de vos avis.
J'en veux pour preuve cette réplique d'un des soldats:

à l’interprète à la fin du film:"il va falloir que vous fassiez quelque chose au sujet de ce merdier."


Merdier dans lequel les Etats-Unis ont joué un rôle non-négligeable. Alors certes le film est plutôt sain politiquement, Michael Bay se contentant de mettre en scène des types pros et droits qui font leur boulot et qui sont, au fond, les larbins de la CIA qui joue les apprentis sorciers comme elle fait depuis qu'elle existe. De manière un peu consciente, le film me semble remettre en cause toute une politique interventionniste et d'ingérence américaine qui ne date pas d'hier et dont les effets se font ressentir aujourd'hui de manière DÉSASTREUSE.
De l'autre côté, le film met en scène cette naïveté de l'américain qui se sent invité où qu'il aille alors que sa bonne foi naturelle cache, et parfois sans qu'il le sache vraiment, des intérêts autrement plus pernicieux. La réplique "s'agit-il d'alliers" agit donc comme dans un running gag dans mon cas. Le film montre très bien ce défaut de perception, et les soldats ne se privent pas le de commenter par ailleurs dans le feu de l'action par des "c'est surréaliste" ou "c'est un autre monde", en montrant des bergers rentrer chez eux de manière insouciante à deux heures du mat' en pleine zone de guerre, ou cette proximité de la mort qui paraît inconcevable à tout occidental.
Par ailleurs, le film fonctionne très bien à un niveau homoérotique. Art Core se plaint qu'il n'arrive pas à faire la distinction entre les soldats, et même si j'y arrive, c'est le propos, Bay est dans une optique de glorification des vrais mecs virils qui est un sujet de cinéma à part entière. En quelques plans justement, il arrive à rendre compte d'un groupe, il y a le lecteur, la tête brûlé, le type un peu taiseux, le lunetteux et quand on se dit que ces types là ont une vie de famille impeccable, on apprend que leur chef en est à son deuxième essai (il vient de devenir père après un premier mariage raté). C'est très réussi, et en contrepartie, ça fait ressortir ce qui est raté, à savoir la tentative de dessiner un personnage féminin un peu ridicule et surtout fonctionnel.

4/6


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MessagePosté: 13 Avr 2016, 00:13 
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Caribou a écrit:
Ce qui m'a frappé, c'est la naïveté du film ou des personnages, et ce qui me frappe en second lieu, c'est celle de vos avis.
J'en veux pour preuve cette réplique d'un des soldats:

à l’interprète à la fin du film:"il va falloir que vous fassiez quelque chose au sujet de ce merdier."


Merdier dans lequel les Etats-Unis ont joué un rôle non-négligeable. Alors certes le film est plutôt sain politiquement, Michael Bay se contentant de mettre en scène des types pros et droits qui font leur boulot et qui sont, au fond, les larbins de la CIA qui joue les apprentis sorciers comme elle fait depuis qu'elle existe. De manière un peu consciente, le film me semble remettre en cause toute une politique interventionniste et d'ingérence américaine qui ne date pas d'hier et dont les effets se font ressentir aujourd'hui de manière DÉSASTREUSE.
De l'autre côté, le film met en scène cette naïveté de l'américain qui se sent invité où qu'il aille alors que sa bonne foi naturelle cache, et parfois sans qu'il le sache vraiment, des intérêts autrement plus pernicieux. La réplique "s'agit-il d'alliers" agit donc comme dans un running gag dans mon cas.

On est d'accord là-dessus, j'en parlais dans mon message.

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MessagePosté: 13 Avr 2016, 01:33 
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Un mot sur le filmage, excellent, l'action prend des allures un peu surréalistes, et comme je l'ai signalé dans mon précédent film, je ne fais que citer l'un des personnages du film, la mission de secours où on n'a aucune idée de qui sont les ennemis donne limite envie de rire tant la situation est... indécidable. Il y a des plans limite film d'horreur sinon qui m'ont rappelé le lointain souvenir des nazguls dans le premier Seigneur des Anneaux, c'est de la fumée qui passe sous la porte, ce genre de chose, parfois accentuée par une sorte de respiration rauque ou de râle dans la bande son. J'admire aussi la manière dont Bay recrée de toutes pièces en quelques plans succincts une géographie. On se dit que l'hyperréalisme à la Tony Scott n'a pas eu ailleurs la fortune qu'on aurait espérée.


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MessagePosté: 10 Mai 2016, 16:25 
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Visionné quelques jours après sa sortie, au constat dommageable, que le film n'a pas attiré foule: cinq dans une salle de 200 places... L'adresse est évidemment très orientée soldat américain, donc on se sent moins imprégné par l'histoire dont on se fiche un peu si si. Partant du postulat d'une véritable mission en Libye lors d'un jour bien funeste pour ses acteurs, le réalisateur décide de nous projeter ces 13 heures de vie (ou survie) du groupe. La véracité est de tout instant, le film, prenant, affiné, ne ralentit pas. A aucun instant, on a l'impression d'une baisse de régime. Et, j'avais terriblement été réticent en lisant le synopsis.

A cette lecture, je partais pleins de préjugés, de digressions intellectuelles, en pensant notamment que j'en tirerai rien hormis une bonne grosse gué-guerre entre deux armées. En passant, ce synopsis est indubitablement sous-rédigé (ça ne m'inspirait rien de bon honnêtement), et c'est en bien qu'on le découvre une fois le commencement de la projection. D'abord, énonçons un fait propre à Michael Bay. Ces films étendus, trop superflus sur les bords, à chaque fois, entraînent une rupture d'attention. J'arrive pas à tenir, parce que y a un manque, quelque part, sais pas ou, un petit quelque chose qui nous oblige à demeurer médusé sur tout instant. Et 13 Hours fait pâle figure car, aussi bien on observe des scènes magnifiques, imprégnées comme il a été soutenu antérieurement d'humanité et d'humilité, -et j'ajouterai de responsabilité (le réalisateur s'est responsabilisé pour nous filmer cette histoire et fait témoigner ses personnages)-, notamment
les échanges éparses entre les groupes, qu'ils soient terroristes, fiables ou non, et les militaires américains. On ressent cette tension notamment avec la scène du véhicule bloqué, au début, et qui vient nous agripper dans cette atmosphère. Outre les images contextuelles vraiment travaillées et fidèles sur la forme, comme en illustrent la plupart du temps les bâtiments en dislocation, les voitures brûlées, les femmes armées et même à certains instants les enfants, les mosquées, la violence des mots et des regards, cette imprévisibilité de tout moment clairement développée etc.: le réalisateur capte son sujet. Il lui donne un souffle, pas extraordinaire, mais œuvré, de vie.

Je me souviens par ailleurs, que 13 Hours détient une perle en ce qui est celle de ne pas nous infliger des combats pendant deux heures. C'est à dire, que les personnages, s'exposent autrement en nous convaincant de leur situation de merde, parce qu'il faut le dire. Par exemple, certains nous encouragent à trouver une certaine compassion, notamment avec cet aspect familial largement évoqué, tout le long du film.

RESPONSABILITÉ en priorité sur les effets spéciaux des combats, avec ces missiles qui éclatent, ces voitures qui explosent, ces plans d'ensemble ou rapprochés sur les personnages, puis cette inclinaison habile et proportionnée sur les visages. Le réalisateur émet une chaleur à tout ça, c'est chaud visuellement, on vibre sur certaines séquences. Force est de souligner, par ailleurs, que cette guerre s'échelonne entre calme et tempête. Le spectateur prend sa baffe visuelle, mais peut reprendre sa respiration. Accélérations, ralentissements, dialogues, échanges, communications, pas le sentiment d'observer un truc bidonné, le travail se profile simplement et c'est percutant humainement.

mais tout ce degré avantageux, laisse quand même jaillir une fois encore la longueur du film, qui se sent, et qui ne passe pas. Parce que 2h30 c'est long, j'ai mal au cul par moment, même si globalement mon regard n'a que peu dérivé. Et ce sentiment intervient généralement pendant les temps de paix, ou ça tombent un peu à plat, de façon irrégulière d'ailleurs avec la largeur d'esprit adoptée par le réalisateur. Par contre, je sais pas mais
J'ai détesté David Costabile dans son rôle d'administrateur incompétent.


Dernière édition par Thomas M. le 10 Mai 2016, 16:48, édité 2 fois.

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MessagePosté: 10 Mai 2016, 16:30 
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En fait quand je te lis, j'ai l'impression d'être sur Google Trad.

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MessagePosté: 10 Mai 2016, 16:33 
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en mal ou en bien ?

:(

ps: hier, bizarre, on m'affirmait qu'on y "bitait" rien à mon jargon. Ajd, je fais du Trad' :D
J'essaye simplement de m'appliquer.


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MessagePosté: 10 Mai 2016, 16:57 
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Garçon-veau
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En mal. Des fois je pige que dalle oui, faut que je m'y reprenne à 3 fois avant de comprendre tes tournures de phrases. T'es québécois ?

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Netflix les gars, Netflix.


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MessagePosté: 10 Mai 2016, 17:02 
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Inscription: 05 Mai 2016, 11:05
Messages: 131
Non. Littéraire oui.
Droitiste aussi.


C'est si complexe ce que j'écris (en même temps, j'ai un esprit complexifié :mrgreen: et très chieur), il faudrait peut être que je mette des points plus rapidement à mes phrases et que j'évite les rallonges.

Mais c'est pas très flattant non plus...


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MessagePosté: 10 Mai 2016, 17:17 
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Messages: 8743
Thomas M. a écrit:
Droitiste aussi.


Ok Freak, défonce-le, je ne te retiendrai plus :)


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MessagePosté: 10 Mai 2016, 17:20 
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Inscription: 05 Mai 2016, 11:05
Messages: 131
C'est à cause des lectures massives de doctrine. On n'y comprend rien, et on finit par rien faire comprendre aux gens.


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MessagePosté: 10 Mai 2016, 17:27 
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La réciproque ne se vérifiant pas toujours. Et vice et versa.


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MessagePosté: 27 Mai 2016, 02:47 
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Ca aurait pu être mon Bay préféré, juste devant Bad Boys, sans une fin pathétique.

C'est dommage de retrouver le Bay de Pearl Harbor après avoir apprécié de le voir éviter de signifier de sa façon si lourde pendant 2 heures. D'avoir fait l'effort de simplement montrer la religion à travers l'environnement pour au final sembler vouloir la recadrer au coeur de l'affrontement. Puis de mettre soudainement un visage sur des assaillants que Bay filme/caractérise pourtant à la manière de Carpenter avec Assault pendant tout son film.
Cinématographiquement, c'est vraiment dommage, d'autant que Bigelow avait ouvert grand la porte.
Idéologiquement, ça contredit aussi tout le léger propos sur la gestion américaine de l'avant conflit. Mickael Bay n'a pas une meilleur vue, il y avait un minimum de démagogie à éviter.

Ceci dit, c'est vraiment peu important tant les deux heures précédentes font de 13 Hours un bon divertissement.
C'est vrai que l'écriture reste parfois trop basique et que la mise en scène manque de contrôle (dans tout le métrage, même le second segment, Bay peine à définir un espace malgré la simplicité de la localisation et la répétition dans le découpage -le zombiland-). Mais durant la vision, ça rend aussi le film rapidement humble en lui imposant une légèreté comme si l'intérêt était ailleurs que dans ces fondamentaux.

Cet intérêt, je l'ai retrouvé dans le rythme. En plus d'un script sans gras et d'un montage à la bonne fréquence, les choix logistiques de Bay pour ces scènes d'actions sont payantes. Les décors en durs, les lumières (mêmes si parfois dégeulasses ou abusées (le bleu clair qui envahit l'écran à un moment), les traces de balles, la caméra...
Si rien n'est optimal, l'ensemble reste jusqu'avant sa fin, assez inédit et généreux pour divertir. Dans l'esprit, ça m'a plus rappellé le Basic de Mc Tiernan que Black Hawk Down.


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