Ice
François Verret / Jusqu'au 23/3 au Théâtre Nanterre les Amandiers
« La glace est une métaphore qui opère à une multiplicité d'endroits : en soi, entre deux personnes, entre deux amants ou bien à travers une micro ou macro-société dans la perte d'empathie et la duplicité des comportements interindividuels. La glaciation est tangible en politique, en économie et dans bien d'autres domaines jusque dans les régions les plus intimes de nos vies. Elle correspond aujourd'hui à cette course absurde et effrénée vers le rien. C'est le geste compulsif de vouloir échapper à un temps de gratuité, de doute, de surprise, un temps non programmé.
Notre travail ne consiste pas à figurer quoi que ce soit, mais à nous interroger en actes, devant l'imminence d'une catastrophe :
Ice…so what ? Que faisons nous de notre temps présent ? A quoi peut-on croire ? Pourquoi et comment traverser un plateau aujourd'hui ? Comment conjurer ne serait-ce qu'un peu la sensation de glaciation mentale que nous éprouvons dans le monde où nous vivons … »
J'aime beaucoup François Verret dont j'avais adoré
Sans retour et son nouveau spectacle ne m'a pas déçu. Habitué à renouveler son approche en travaillant en étroite collaboration avec des artistes sur des projets, il adapte avec Ice un obsur récit de science fiction d'une auteur anglaise des années 60 pour en tirer une oeuvre cataclysmique sur l'addiction, sur les hallucinations d'un homme obsédé par une femme. Porté par les voix d'une chanteuse de cabaret et d'un homme proche de la voix de Christopher Llyod, le spectacle est une suite de fragments découcus et brutaux, épilepsie de fragments psychiques affolés, très physique mais pas dans l'exhibition. En faisant le choix d'un spectacle en anglais certes basique mais non-surtitré, Verret a fait le choix d'une oeuvre lancinante et cauchemardesque, se débattant dans les flows de mots éructés et les rideaux incontrôlables, qui n'a pas plu aux mamies qui ont trouvé ça d'une arrogance folle et qui ont claqué du talon.
Le film de présentation de la pièce ici:
http://www.nanterre-amandiers.com/spectacle-presentation.php?saison_id=14&spectacle_id=78
5/6
Mon amour
Christian Rizzo
Première plongée chez Rizzo connu jusqu'alors pour ses titres interminables et ses spectacles proches de la performance, ce
Mon amour marquerait un tournant dans l'oeuvre du chorégraphe.
Ce qui est très intéressant ici c'est la réussite avec laquelle Rizzo meuble l'espace, entre dix danseurs qui sautillent sur place dans une sorte de rave, la narration de Mark Thompkins entrecoupé d'interprétations de titres de Morrissey et Marianne Faithfull et un big band derrière qui joue un progressive rock agissant comme une nappe enveloppante à ce récit de manque d'amour et d'errance. Comme pour Verret, le spectacle n'était pas surtitré, preuve ue l'intérêt réside plus dans l'atosphère que dans le contenu. Ballet de plantes vertes, imenses boules de flippers roulant entre les danseurs, tornade de fumée dévorant l'espace, cris désespéré des chants de Thompkins, l'heure trente passe à toute vitesse. Seulement, les danseurs qui portent leurs pots de fleurs, font un brin office de meubles.
3/6