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 Sujet du message: A single man (Tom Ford - 2009)
MessagePosté: 12 Sep 2009, 02:08 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Professeur britannique à l'Université de Californie, George tente de se remettre de la mort soudaine de son jeune compagnon mort dans un accident de voiture. Huit mois plus tard, "se réveiller chaque matin est une douleur" pour George, qui perd le goût de vivre malgré le réconfort apporté par sa vieille amie Charley, elle aussi rongée par la solitude. Témoin de cette dérive, un bel élève se rapproche de lui.


Queer Lion mérité pour le premier film du réalisateur Tom Ford qui coup sur coup érotise Colin Firth, recycle Julianne Moore en fille chic à pédé, fétichise le vêtement à tout va et recouvre le tout d'un écrin de partition irréprochable. Omubilé par le style (ces fringues, ces coupes, ces maquillages, cette esthétique modasse qui rappelle ses campagnes de pub, mon dieu mais c'est la fashion week fifties), Ford n'hésite pas à oser des trucs impossibles comme de passer plusieurs fois d'une photo terne bleu pâle virant subitement au technicolor orange Casimir dès qu'il parle à des bombasses (faut dire que du simili James Dean torse en sueur dans son petit short de tennis au gigolo hispanique qui ressemble au Brad Pitt de ses premières pubs pour jean, il tombe rarement sur Gilbert & Georges), et encore je ne parle pas du pistolet à eau projeté sur un gosse blondinet qui m'a limite fait songer à une ejac faciale, il signe sans doute le film le plus érotiquement gay, mais dans un pur style dandy, depuis Querelle de Fassbinder.
4/6


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MessagePosté: 12 Déc 2009, 22:38 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Depuis j air revu Querelle lors de la ressortie copie neuve et j ai trouve ca calamiteux.

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Classe. Sortie le 24 Fevrier.


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MessagePosté: 11 Mar 2010, 14:36 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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Une douzaine de personnes qui encodent leur note sur le site de Captain, et personne qui vient poster son avis... Ce forum est devenu bien triste.

Beau film que voilà. L'esthétisation extrême du film, superbe en soi, reflète à merveille l'état de George, l'homme gris et endeuillé qui vit enfermé dans le passé. Le temps qui ditille le quotidien ne lui fait entrevoir aucun avenir. Mais en une journée, une journée qu'il proclame lui-même "fatidique", il connaîtra à la fois les plusions d'Eros et Thanatos, de quoi le raccrocher un peu plus au présent - Dieu sait pour combien de temps. Le film fonctionne par évocations et illustrations: son passé avec Jim, son amie Charlie (Julianne Moore n'a qu'un scène, en fait, ça surprend), son quotidien aseptisé, ses avances reçues ici et là. Cela suffit pour dresser le beau portrait d'un homme au coeur brisé. L'esthétique, à tomber, assume son côté aseptisé et on se laisse transpercer, par moments, par une émotion poignante. Le film atteint ainsi une certaine grâce, qui doit également beaucoup à l'interprétation exceptionnelle de Colin Firth, dans le plus beau rôle de sa carrière. Les appolons qui l'entourent (Matthew Goode, Nicholas Hoult *hey!*) sont impeccables eux aussi.

4,5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 14 Mar 2010, 08:01 
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Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
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Localisation: en cours...
Grosse surprise. Je craignais le film guindé, publicitaire et chichiteux, et Tom Ford passe son temps à démontrer que ça aurait pu en être ainsi, que tout était réuni pour, mais que le guindé n'est qu'apparence qui s'efface dans les silences (le film a beau être remarquablement écrit, c'est dans ses silences que s'exprime le plus sensible), que l'esthétique publicitaire était un risque à courir et qu'on peut la dévoyer, la rendre belle en la détournant, en en modifiant les enjeux et les durées, et que le chichiteux, de fait, n'a rien à voir ici...

Bon, il faudrait que je développe, flemme ce matin, mais 5/6 en tout cas

(et plus belle scène du monde avec quelqu'un qui fait caca)

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MessagePosté: 14 Mar 2010, 08:14 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22702
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Exactly!

Tu fais plaiz! Que ton avis puisse en encourager d'autres. (oui je suis d'accord avec Zad donc je fête ça..)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 24 Mar 2010, 16:59 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36630
Localisation: Paris
Hé ben c'est "très sympa".

"On passe un bon moment".

Non oui bien filmé, c'est un film tout simple finalement, qui ose des trucs de premier film bien casse-gueule (l'étalonnage qui change lorsque George est "touché par la vie") mais qui fonctionnent parce que c'est attachant.

Le problème est surtout dans la 2e partie, où, après une 1ere heure qui prend bien, on passe un peu sur des rails de prévisibilité un peu dommage.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 25 Mar 2010, 09:07 
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Inscription: 04 Juil 2005, 17:56
Messages: 8569
Localisation: Caché avec Charlie
Moi, un peu déçu à la sortie, j'y repense beaucoup, c'est curieusement un des films qui m'a accroché, quand d'autres s'effacent plus vite que le temps de sortir de la salle.

Du coup, un gros 5/6 pour le film.


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MessagePosté: 26 Mar 2010, 01:04 
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Inscription: 25 Oct 2009, 11:34
Messages: 655
.


Dernière édition par latique le 11 Avr 2010, 00:02, édité 1 fois.

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MessagePosté: 26 Mar 2010, 07:52 
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Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
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:lol:

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MessagePosté: 23 Déc 2010, 23:08 
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Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Ou comment il aurait fallu attendre avant de faire son top 2010...


Je m'attendais à une bonne surprise, ca ne m'a pas déçu. Comme tout le monde, je suis ébahi de voir qu'on peut sortir d'une esthétique aussi publicitaire (dans les principes, en tout cas) quelque chose d'aussi franc, d'aussi simple, d'aussi honnête.

Le film, au-delà de sa fraicheur de premier long, a une capacité attendrissante à ne pas se soucier des situations formelles catastrophes dans lesquelles il se jette bras ouverts. Cette absence de peur, de doute, le sauve de tout faux pas. Image sur-stylisée et sur-léchée, cadres géométriques et lumière de cire ? Qu'importe, cela épure les plans, clarifie les choix de cadre (ce qu'on veut filmer, quand et pourquoi), simplifie les intentions. Imagerie gay fantasmée qui envahit le film de toute part, du vieux qui se fait draguer par 36 apollons au plans lyriques de tennisman dans l'effort ? Le film y gagne une innocence improbable, une candeur lunaire qui lui sied bien, dans un espèce de parfait tableau de fin du monde. Et ainsi de suite... Il apparaît vite que cette esthétique érotique sur-travaillée n'est pas le but, le truc hype à nous vendre, mais simplement le bain dans lequel ce réal se sent bien pour parler du monde - tout comme elle est pour ce héros le cocon idéal, chaleur du deuil et des souvenirs idéalisés où se réfugier. En devenant moyen et non plus fin, tout ce que cette forme peut traîner de casseroles se désamorce automatiquement

Rarement un film ne m'avait d'ailleurs donné l'impression non pas de plonger dans le passé, mais de m'y installer comme au présent, avec l'impression que là est le summum de la modernité atteinte, avec le sentiment de ne pas savoir ce qui va suivre. Les années 60 ne sont pas idéalisées, elle sont juste ici un aboutissement évident. Une certaine idée de la perfection. Ford mène ce film (plutôt court) à son bout sans encombre, sur une histoire on ne peut plus linéaire et très bêtement émouvante. En arriver à des choses aussi touchantes que
l'ado qui s'est endormi en gardant le pistolet
, je trouve ça admirable.

Reste quelques effets maladroits (des problèmes au montage notamment, mais c'est des broutilles), un milieu et une fin un peu prévisibles, quelques scènes moins bien tenues (des dialogues, notamment - effectivement le film est mieux dans les silences) qui font soudain voir ce que le film pourrait être, une sorte de monument maniéré insupportable. Ca ne dure jamais.

Faut voir si c'est pas un coup de chance, à quoi ressemblera le deuxième long. Mais dans une année aussi confuse et morose, ce petit film modeste fait un bien fou.


5/6

(et heureux de voir Colin Firth enfin dans un grand rôle, au passage)


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