Forum de FilmDeCulte

Quand Celia rencontre Mark, c'est le coup de foudre et un mariage dans la foulée. La jeune épouse va peu à peu s'apercevoir que son mari n'est peut-être pas celui qu'elle pensait. Que cache donc cette porte toujours fermée à clef


Etrange film noir de Lang qui pioche autant du côté du Rebecca d'Hitchcock, et a d'ailleurs un peu de mal à soutenir la comparaison, que du côté de la psychanalyse en vogue après-guerre. On devine dès les premiers instants que le mari a un secret caché, l'intérêt du film n'est pas dans son pitch prévisible de Barbe bleue, mais dans l'énigme psychanalytique que va mettre en place Lang. Portrait d'un homme tourmenté, le film est paradoxalement centré sur les femmes. Sans que ce soit misogyne à l'écran, Mark est un pantin tiré et manipulé par les différentes femmes de sa vie, que ce soit sa mère, sa soeur, sa secrétaire ou ses différentes femmes.

Le film est séduisant dans la manière dont il va montrer comment le couple va exorciser les fantômes du passé de Mark. La porte fermée de la chambre peut d'ailleurs être vue comme une métaphore de l'esprit qui ne veut pas s'ouvrir et tout ce qui a trait à son sujet va s'inscrire dans le parcours de thérapie psychanalytique du couple. Dans sa période américaine, c'est un des Lang avec les plus belles qualités formelles, une mention pour la scène dans le brouillard qui est magnifique. C'est sans doute un des Lang les plus oniriques. Une petite mention pour finir sur le très beau personnage de Miss Robey qui concentre en elle-même plusieurs obsessions du cinéaste.

4,5/6

Superbe capture d'écran.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Chopé sur je ne sais plus quelle site. Niveau formel, on est dans la fourchette haute des Fritz Lang.

Quitte à faire un rapprochement avec Hitchcock, le comparer à Spellbound fait plus de sens, bien plus psychanalytique que Rebecca. N'empêche, que ce soit l'un ou l'autre, je trouve que Lang tient parfaitement la comparaison, esthétiquement c'est probablement son film le plus chiadé de la période américaine, et Joan Bennett vaut largement Bergman ou Fontaine.

Vu il y a trop longtemps Spellbound pour en faire le rapprochement. Par contre, autant Benett est bien, autant l'acteur masculin est un peu falot.

Je le trouve au contraire très bon, mais il est très britannique dans son jeu, plus intériorisé que les états-uniens de la même époque

Bon après je ne le trouve pas non plus mauvais mais il souffre à mon sens de la comparaison avec Benett et du reste du casting féminin.

Le film tient en haleine de manière remarquable, un modèle de rythme bien aidé par des dialogues brillamment ciselés sans en faire trop. Fritz Lang se régale à créer une ambiguité permanente dans le personnage du mari et sa résolution est intelligente: .

Mais j'ai quand même moins aimé le dernier tiers. Pour prendre la séquence du brouillard dont parle Abyssin, j'ai justement un peu tiqué, elle est d'un coup hyper abstraite formellement et ça brise un peu le continuum formel du film, brillant dans sa façon d'articuler le réel et l'imaginaire menaçant dont suinte la maison. Là, les troncs d'arbre font toc comme sur une scène de théâtre. Et je n'ai pas aimé

D'une manière générale, j'ai eu un peu de mal à complètement croire en ce personnage de femme qui aime tellement son mari qu'elle prend le risque de se faire tuer.

Sur ton second spoiler, je trouve que Lang ne s'en sort pas si mal, alors que j'avais justement peur qu'il ne sache pas trop comment s'en tirer après cette fameuse scène dans le brouillard.

Tu as une scène où elle explique bien où en est sa vie, qu'elle est folle amoureuse et qu'elle préfère prendre ce risque et mourir. Sur le papier, c'est casse-gueule, il y a des chances que ça ne pas paraisse pas crédible mais personnellement à l'écran je suis convaincu uniquement grâce au talent de Benett.

Oui oui effectivement, la fille a repoussé l'idée d'un mariage car elle avait peur d'un manque d'intensité et là, elle est servie, donc elle décide de continuer. Benett est très bien oui. Je pense voir bientôt La Femme au portrait où elle officie également...