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Disposant de la technologie, d'informateurs et de taupes, Haghi mène une secrète activité à la tête d'une organisation internationale d'espionnage. L'agent No. 326 a pour mission de mettre à jour ce cercle, mais il tombe sous le charme de l'espionne russe, Sonya.


Tourné après la gamelle financière qu'est Metropolis pour le studio UFA, Les espions est un peu le retour de Lang dans un cinéma grand public. D'ailleurs, le cinéaste allemand le qualifiait de petit film avec beaucoup d'action et le film était surtout destiné aux marchés anglais et américain qui étaient à l'époque les plus importants. Même si ce n'est pas le meilleur Lang muet, le film contient des longueurs, il faut reconnaitre qu'il a son lot de moments d'anthologie. Les courses poursuites haletantes, le crash d'un train, le film est assez spectaculaire et c'est dans ses moments qu'on voit tout le génie de la mise en scène de Lang.

Surtout quand on connait le budget, 10 fois inférieur à celui de Metropolis, le film est à tomber par terre d'un point de vue esthétique. Mention pour le plan magnifique de l'escalier métallique ou de la danse près du ring de boxe, le film est souvent un régal pour les yeux. Après, le côté espionnage du film est traité de manière assez classique mais très efficace. Et c'est assez intéressant de voir comment cela fait penser à du Hitchcock avant l'heure. Après même si je reste admiratif, j'ai du mal à être passionné par le résultat. Mais ça c'est plus personnel, je crois que j'accroche beaucoup plus à la période parlante de Lang qu'à ses oeuvres muettes. Vous pouvez préparer le bûcher mais Metropolis m'avait un peu laissé froid et comme dans les espions je trouve la durée injustifiée. Là, j'ai vu la version courte de 2H25 alors que la version originale est de 2H58.

3-4/6

Les longueurs me dérangent pas trop, parce qu'on nage en plein feuilleton. J'adore comment Lang te fait bien sentir le contexte "compliqué" en Allemagne avant que tout part en couillasse. C'est un peu comme s'il avait compressé les deux Mabuse et avait rajouté une louche d'hystérie pour un film qui ne peut finir qu'avec .
Mais comme déjà dans les Nibelungen ça finit limite avec un bunke... un palais en flammes, on peut dire qu'il prenait bien le pouls de la société.

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C'est effectivement un des grands intérêts de ce Lang. Dans les bonus du DVD, il y a un documentaire passionnant avec des ponts jetés avec le contexte de l'époque. Tu vois d'ailleurs que certaines scènes, comme l'assassinat du ministre au début, sont des reproductions assez proches d'évènements réels. J'ai des réserves sur le résultat final mais ça fourmille d'idées et c'est fucking generous. On en a pour notre argent quoi (même si j'ai pas déboursé un deutsche mark).

Entre l'assassinat de Rathenau l'émergence des corps francs qui faisait de l'extrême droite un courant encore plus large que le nazisme, l'inflation qui décroche la classe moyenne de la gauche et un peu avant la répression sanglante des Spartakistes et des Republiques conseillistes, notamment à Munich (il est vrai génereuses mais politiquement peu structurées et peu représentatives) par l'alliance des socialistes et des gradés militaires frustrés par la défaite, ainsi que l'antisémitisme déjà déterminant dans l'élimination des politiciens du centre et de gauche, le marasme était quand-même visible pour tout le monde. Hitler n'est pas arrivé comme une météorite. Krakauer conteste sévèrement le caractère visionnaire et prémonitoire du cinéma de Lang, qui apparait pour lui dès l'époque comme une mystification. Pour lui la vraie inquiétude politique est plutôt à chercher de la pseudo-idylle pastorale et érotique, confinée à l'intérieur du Wansee (où face à la perspective de la défaite, les nazis ont choisi d'accélérer la Shoah) et de la ville que l'on ne quitte jamais, des Hommes le Dimanche

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

C'est... c'est un peu ce qu'on dit, non ?

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