Bizarrement le thème du sacrifice est super central chez Godard (déjà dans, A Bout de Souffle, Bande à Part, mais aussi For Ever Mozart où les personnages sont forcés de se sacrifier pour la Yougoslavie, Eloge de l'Amour sur la résistance catholique comme prisme pour aborder le devoir de mémoire comme un paradoxe ou même son dernier film où il parle du chien comme ennobli par sa disposition au sacrifice). C'est aussi l'angle déconstruit d'Ici et d'Ailleurs pour parler de la lutte des Palestiniens : ce n'est pas la cause qui est l'objet de doute,mais le procédé. Alors que ce n'est pas du tout le cas chez les autres cinéastes français de sa génération (La Guerre est Finie ou le Combat dans l'île decrivent le sacrifice comme politiquement et moralement inutiles et esthétiquement de mauvais goût, à comparer au Petit Soldat). Cela vient peut-être de son background protestant (calviniste, car Luther n'était pas non plus porté au sacrifice, Febvre en explique bien les conséquences politiques) quand Truffaut, Resnais, Rivette, Rohmer ou plus explicitement Cavalier voire les Straub restent fondamentalement catholiques. C'est le seul bressonien de la Nouvelle Vague (mais il transfére au plan moral, laïc et desexualisé ce qui est érotique est lié à l'image de Marie chez Bresson)
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