Forum de FilmDeCulte

Le plus récent Woody Allen, sorti dans certains pays en 2020-2021, pas encore de date en France.

L'histoire de Mort Rifkin (Wallace Shawn), un prof de cinéma marié à une attachée de presse (Gina Gershon). Ils vont au festival de San Sebastian où l'épouse s'éprend du réalisateur français hype Philippe Germain (Louis Garrel), tandis que Rifkin drague une cardiologue espagnole (Elena Anaya).

Le plaisir vient en partie du lieu. L'ambiance d'un festival de ciné est bien retranscrite, c'est filmé avec douceur, et le film s'avère une pure carte postale pour la ville de San Sebastian. C'est LES COQUILLETTES mais en sexy.

Sinon c'est vraiment un squelette de film. Woody Allen ne fait quasiment aucun effort, il balance tout direct, il ne prend aucune pincette. La narration ? Une voix-off de Rifkin qui raconte la situation à son psy. Lorsque Rifkin a des soucis, il fait des rêves où les situations s'incarnent à la manière des grands maîtres dont Rifkin/Woody raffole: une séquence Godard, une Truffaut, trois séquence Bergman... Ces moments de pastiche sont marrants même si sacrément faciles. Pour le reste, on a quand même l'impression que Woody ne se fatigue pas, ça reste en surface sur à peu près tout: la satire, l'amour, le récit...

Cependant, il y a cette sorte de confort de l'efficacité et de la facilité, c'est quasiment de la caricature de Woody Allen tardif, on se glisse dans le film avec le plaisir de l'habitude, de la non-prise de risque. Inconséquent au possible, mais pas sans charme.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Wallace Shawn marié à Gina Gershon ?

Oui, c'est juste du fantasme allenien totalement assumé, surtout que Shawn est le double du réal le plus croutonnesque qu'on ait vu (finie l'époque où il prenait des jeunes genre John Cusack ou Owen Wilson).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Qu'est-ce que c'est mauvais. Dès les premières minutes j'ai subi ce protagoniste haïssable au possible, incarné par un acteur mollasson et sans aucun charisme. C'est certes le propos du film en partie que le personnage prenne conscience de la médiocrité qu'il a laissée s'installer dans sa vie, mais il n'y a aucune finesse de caractérisation et des situations. Certains détails sont même risibles (le mec est censé être un spécialiste du cinéma européen et parle de Truffaut et Godard comme un élève de lycée...).

Là où ça devient très gênant et même énervant, c'est qu'on est encore à suivre un vieux croûton sans intérêt qui se tape inexplicablement une meuf 15 ans plus jeune et en réussite, et un petit suspense existe sur sa romance potentielle avec une jeune et jolie médecin. Rajoutons à cela les clichés du peintre infidèle, du réalisateur embobineur, des bonnes images bien cartes postales, des pastiches sans intérêt de grands films et on obtient l'un des pires opus de la carrière du réalisateur.

N'écoutez pas QGJ, ça n'a aucun charme.

Ne l'ayant pas vu, je m'avance un peu mais n'est-ce pas fait à dessein?
Il aime bien tourner en ridicule des personnages qui s'auto-proclament spécialistes d'un auteur, courant artistique, domaine spécifique, etc...J'ai même l'impression qu'il fait ça à longueur de film.
Quant à Truffaut et Godard, je me demande bien ce qu'il peut en penser, officieusement s'entend...

Le personnage enseigne à la fac et a donné des cours à la Cinémathèque (des masterclasses?), donc le faire parler si basiquement de ces auteurs est juste pas du tout crédible. Dans le film, sa vraie vocation est justement de retourner donner des cours de cinéma plutôt que de s'entêter à écrire un roman.

Ça pique ma curiosité, tiens

Oui je crois que rien que Wallace Shawn marié à Gina Gershon ça flingue mon envie de voir le film.

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CroqAnimement votre

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Je ne sais pas si le personnage est tourné en ridicule sur ces points là (sur d'autres, clairement), c'est vraiment un double de Woody Allen concernant les gouts cinématographiques. Quand, au début du film, il parle avec sa femme de sa froideur devant des "classiques" comme L'impossible monsieur bébé, Certains l'aiment chaud ou La Vie est belle, c'est vraiment du copier/collé de ce qu'il dit dans son autobiographie (que j'ai lue, donc). Et les films pastichés correspondent vraiment à ses goûts.
On est d'accord qu'il y a un décalage assez voyant entre ce qu'il est et ce qu'il est sensé être dans le film : il est sensé être pédant et calé, alors que pour un public cinéphile, Bergman, Fellini, Truffaut, Godard, Buñuel, c'est un peu le b. a.-ba.
De toute façon WA a toujours radoté sur ses références, ici encore ça parle de Dostoïevski ou Joyce, c'est pas qu'il a mauvais goûts, mais c'est toujours des trucs estampillés "chef-d'œuvre" assez unanimement.
C'est ça le problème : un film de vieux radoteur, fatigué, sans inspiration. Comme le personnage principal du film donc, mais cette lucidité sur lui-même ne sauve pourtant pas le film du désastre.
Allez, j'ai un peu souri à la scène du jeu d'échec avec Christopher Waltz, où il retrouve un peu de sa verve comique.

Je suis assez étonné qu’il n’aime pas ce film d’Howard Hawks ou celui de Billy Wilder, ça fourmille de quiproquos et de chassés-croisés dont il a lui-même usé et abusé au cours de sa carrière. A contrario, s’il dit aimer Fellini, Godard, Bergman ou Buñuel, ses propres films me paraissent très éloignés de tout ça, certains en sont presque l’anti-thèse. Comme quoi!

Sinon je crois que c’est l’un (le?) Woody Allen le plus faiblard et pantouflard que j’ai vu. Difficile d’y trouver quoi que ce soit à sauver. C’est d’une pauvreté assez consternante, toutes les lignes de dialogues tombent à plat