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MessagePosté: 03 Sep 2010, 14:17 
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Inscription: 15 Juil 2009, 21:22
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Dans son approche du fantastique.
Aujourd'hui la plupart des films de genre, pourtant souvent réalisés par des réalisateurs défenseurs du genre et voulant le réhabiliter, sont régressifs et potaches. L'ajout de petits éléments de critique sociale n'arrange souvent pas les choses.
Attention, j'aime beaucoup plusieurs de ces films, mais les films de fantastique, d'horreur ou de SF que je préfère sont ceux qui me touchent au plus profond de mon âme. J'aime quand il y a une proximité avec les personnages à l'écran, et en cela je dois dire que je regarde les films de genre que j'apprécie et j'admire comme je regarde un film de Bresson ou Pialat.

Dans "Ne te retourne pas", je ne m'identifie pas au personnage de Marceau, mais je le comprends et je le sens vivre, ce qui est déjà beaucoup.


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MessagePosté: 03 Sep 2010, 14:32 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Si une bonne âme pouvait m'expliquer ce film, ce serait sympa.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 03 Sep 2010, 14:46 
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Inscription: 15 Juil 2009, 21:22
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Pour être franc, je m'en souviens plus trop. J'avais cependant trouvé le film assez clair à l'époque.

C'est une histoire d'adoption non ? Et Marceau a ses souvenirs qui ressurgissent, et ce nouveau visage est le symbole de son passé. C'est pas un truc du genre ? Enfin bon, je dis ça mais je n'en suis absolument pas sûr, ma mémoire me fait défaut.


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MessagePosté: 03 Sep 2010, 22:20 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Je fais partie aussi de ceux qui trouvent ce film très beau. Il y a quelque chose de Cronenberg où une affection psychologique se transforme en une transformation physique monstrueuse. Et chez De Van c'est assez troublant car le film est souvent proche du mélodrame, il porte une douleur et une mélancolie terrible qui s'exprime très bien dans sa dernière partie en Italie et surtout dans la toute fin et l'explication (pour Arnotte voilà ce dont je me souviens
une histoire de transfert de personnalité d'une enfant (Belucci) qui rêvait la vie d'une autre (Marceau)
.
Je trouve qu'il y a chez cette réalisatrice un souci de cinéma extrêmement rare dans le cinéma français actuel et une ambition étonnante (même si pas toujours récompensée).
Après il y a effectivement un énormissime problème avec l'acteur qui joue le mari de Marceau au début (en même temps j'avais fini par croire que son mauvais jeu était presque volontaire pour créer un décalage, une espèce de réalité déjà bancale et inquiétante j'en veux pour preuve la scène totalement fausse du psy) mais c'est un très beau film, très mal compris à mon avis.

4.5/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 03 Fév 2013, 13:04 
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Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
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Bon c'est un cran en dessous de Dans ma peau, mais je trouve ça triste de massacrer un tel film à ce point, surtout vu le paysage du cinéma français et l'état de son cinéma de genre en particulier. Pour moi le problème essentiel vient de certaines raideurs dans le jeu d'acteurs (pas spécialement les deux vedettes plutôt bonnes mais des seconds rôles commes Neuvic ou les
deux mamans
), il y a une manière de composer ses personnages assez insupportables parfois dans l'héxagone, est-ce une affaire de formation? Beaucoup d'acteurs ne savent pas être juste ce que leur propose le scénario, ils veulent composer à tout prix. La photo ne m'a pas toujours emballé non plus et les effets numériques desservent aussi un peu tout ce que tente De Van sur la représentation physique du dérèglement de l'héroïne, même si concernant les visages, dans quelque chose d'ordre plus pictural, le film s'en sort beaucoup mieux.
Pour tout le reste, les dérèglements du quotidien à l'écran, cet inconnu qui surgit de toute part dans l'environnement et le corps, pour remettre en cause graduellement une personnalité de fond en comble, c'est trés fort, et j'adore les développements du film, chose pas aisé quand on va vers la révélation.
Même le truc roegien de la gamine qui surgit par moments pour entrainer l'héroïne qui me faisait peur va vers quelque chose d'assez différent...
(toute une partie de cet enfance reste bien en sourdine d'ailleurs au final, tout ce qui est suggéré sur le transfert incestueux sur le personnage du frère par exemple, la nature de la relation entre les deux gamines... Le film crée quelque chose de très beau avec ce choc, ce transfert d'une vie à l'autre qui à l'écran conserve sa part de surnaturel au delà du psychologique. Et je trouve ça peut-être plus fort que dans La double vie de Véronique par exemple, on verra comment ça vieillit).
.
Il y a de vrais beaux moments dans la mise en scène, je pense à cette scène de danse ou une fille inconnue en robe rouge prend soudainement la place de l'héroïne, perdue dans son nouvel univers, nouveau pays... D'ailleurs toute cette partie italienne a vraiment un côté déboussolant, parce que De Van fait débarquer son personnage sans trop de transition. Et le dernier plan, on pourrait craindre le symbolique et c'est juste très beau, intime, assez léger... Bref à lui redonner sa chance vraiment, son malheur ça aura sans doute été en grande partie aussi une présentation à Cannes. On peut choisir par principe de prendre tout ça à la rigolade, ou de lui coller comme ça une étiquette sous Cronenberg dés qu'on voit de la peau abimée ou un corps qui se dérègle, mais ça n'a vraiment pas grand chose à voir.


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MessagePosté: 13 Fév 2014, 23:48 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Bon, avant tout, j'ai un gros blocage sur le rejet qu'a subi le film. Je comprends juste pas du tout de quoi on parle. Les acteurs jouent parfois faux ou blanc, oui certes, bon... Pour moi c'est pas spécialement plus traumatisant qu'un acteur français au jeu psychologique lambda qui s'entraîne à savoir combien il va pouvoir chialer et haleter en une prise. Et la présence de ces deux actrices (le caractère marqué de leur jeu - qu'il soit subtil ou pas -, leur visage chargé déjà d'une histoire dans le ciné français... bref, une certaine pesanteur) me semble plus bénéfique que n'importe quel perfectionnisme de jeu pointilleux. Quant à la photo, c'est certes pas la folie, mais ce contrasté-jauni-patiné, c'est juste l'image de 99,99 % des films sortant au ciné, films US compris, et je pige pas pourquoi on ressort cette carte-là pour ce film-ci. Enfin bref, incompréhension totale sur le rejet.

Après, une fois cela mis à part, je trouve ça assez décevant.

Il y a UN truc qui fait vivre le film, c'est la transformation progressive de ce visage connu à un autre, d'une star à une autre, qui est un processus vraiment captivant. J'aime aussi bien comment la transformation du monde nous file presque entre les doigts : la plupart du temps, quand Marceau se rend compte d'un changement, on ne comprend pas immédiatement ce qui l'interpelle, tant c'est progressif. La métamorphose tient vraiment du glissé, du long fondu enchaîné, plus que d'une succession de découvertes à la lignes. Et le film nous fait du coup assez efficacement passer d'une atmosphère à une autre, de la France à l'Italie... on a l'impression qu'on pourrait muter la forme du film continuellement, sans souci.

Le gros problème est que toute cette histoire reste un peu crispée sur l'originalité de son pitch. Le trouble, je le ressens rarement, voire jamais : tout est théorique, appliqué, recopiant sagement ses lignes de Cronenberg ou de Roeg, tout le travail de Marina de Van réalisatrice se concentrant sur le collectage d'indices, plutôt que de relever d'un réel point de vue sur ce qui se passe, d'une réelle narration (il suffit de voir l'utilisation de la musique, qui ne sait pas quoi faire à part faire dissoner ses violons à chaque transformation : bref, qui n'a rien à dire). De Van est au service de son idée, de la même façon que son histoire de trouble psychologique est au service de sa résolution (voilà la clé de l'énigme, voilà l'explication, tout ça pour ça). Je veux dire que par la manière dont elle filme tout ça, cette réalisatrice me parle surtout de son idée de scénar, et non profondément du deuil, de la mémoire (ou de quoique ce soit d'autre), autant de choses dont elle semble au final se ficher pas mal - ou dont elle n'arrive en tout cas jamais à me communiquer le parfum, la substance.

Le film reste une entreprise qui, assez inexplicablement, appelle un vrai élan de sympathie (et pas simplement parce que c'est une tentative-de-ciné-de-genre-français, c'est plus que ça). Mais on m'avait pas mal vendu le cinéma de De Van (surtout concernant Dans ma peau), et je suis un peu déçu, une fois passé l'idée je trouve ça très sage, y a très peu de moments ou même de plans qui m'interpellent, où il se passe quelque chose, où on me raconte un truc (celui mis en capture est l'un des rares à faire exception).


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