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MessagePosté: 20 Sep 2012, 10:07 
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A 48 ans, Alain Evrard est obligé de retourner habiter chez sa mère. Cohabitation forcée qui fait ressurgir toute la violence de leur relation passée. Il découvre alors que sa mère est condamnée par la maladie. Dans ces derniers mois de vie, seront-ils enfin capables de faire un pas l'un vers l'autre ?

Je n'avais pas prévu de voir le film au départ. J'avais moyennement aimé Je ne suis pas là pour être aimé et la bande-annonce de celui là m'avait laissé indifférent. Mais un pote m'en a dit le plus grand bien me disant que ça mettait à l'amende la Haneke sur un sujet similaire. Du coup j'ai tenté le coup.

Bien m'en a pris car c'est un très beau film. Brizé traite son sujet avec une distance et une dignité exemplaire sans jamais tomber dans la complaisance de la douleur et de tristesse. A travers ces deux personnages revêches, durs, qui ne savent pas exprimer de sentiments, qui ne savent pas se parler au delà des banalités quotidiennes il raconte comment accompagner vers la mort de la meilleure façon possible.

Et tout l'art du film est dans cette relation entre une mère et son fils, dans l'espace entre les deux qui ne passe ni par la parole, ni par les gestes mais qui indiciblement décrit l'amour qui peut exister de l'un vers l'autre. C'est ce qui rend le film aussi déchirant d'ailleurs, dans l'art qu'à Brizé de jouer avec les silences, avec les plans qui durent juste ce qu'il faut, avec des scènes d'une totale banalité mais qui racontent indéniablement quelque chose. J'aime beaucoup cette manière de ne jamais élever les personnages au delà de ce qu'ils sont. Lindon est un cinquantenaire paumé, isolé et qui a une certaine violence contenue et Hélène Vincent est une vieille dame (pas si vieille d'ailleurs) maniaque, dure, sèche qui a une vie très vide entre la confection de compote, la télé et un puzzle. Malgré cette apparente médiocrité Brizé a pourtant un regard plein de tendresse et d'amour pour eux, il les laisse exister, il les laisse vivre devant sa caméra et ça suffit souvent à faire naître l'empathie. Admirable également le personnage du voisin (immense Olivier Perrier), personnage secondaire et qui pourtant en quelques scènes déploie avec trois fois rien toute l'humanité du monde.

Et quand vient cette dernière partie, je dois l'avouer ça a été le torrent de larmes en ce qui me concerne, je ne crois pas avoir autant pleuré au cinéma depuis des années (j'ai la larme facile j'avoue), c'est vraiment très beau, très digne, sans une parole ou un geste en trop. On reste dans cette contenance qu'à tout le film mais il se passe quelque chose d'essentiel entre ces deux personnages malmenés par la vie, soudain le lien filial est visible, il n'est plus caché dans les interstices et explose, lumineux. Et c'est infiniment beau.

Dommage que le film ait un petit creux au milieu et s'égare un peu (la sous-intrigue Emmanuelle Seignier notamment) mais c'est pas grand chose en comparaison de ses qualités. On parlera beaucoup du Haneke quand il sortira et qui sur un sujet similaire est pourtant d'une froideur absolue là où le film de Brizé terrasse d'émotions. Si les deux acteurs principaux ne sont pas nominés au César, j'y comprendrai décidément plus rien.

Un très beau film (qu'il faut être en forme pour aller voir si on veut pas en ressortir traumatisé).

5/6

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MessagePosté: 20 Sep 2012, 10:20 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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En fait Art Core c'est le Arnotte charal.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 28 Sep 2012, 00:25 
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Successful superfucker
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C'est énervant parce qu'au jeu du What would Stephane Brizé do, le cinéaste français des petits riens et du récit gratté à l'os, tu gagnes toujours. Cette dernière scène, j'étais sûr qu'ils allaient se dire ça à ce moment-là, et pourtant tu chiales, c'est pas possible. Les performances d'Hélène Vincent et de Vincent Lindon avec leurs dialogues a minima (ils doivent se dire genre pas plus de cent mots pendant tout le film) méritent tous les éloges, ils sont bouleversants. Seigner a plus de mal à se greffer à cette histoire d'éraflures filiales parce qu'elle a trois scènes pour exister, mais avec le Ozon, je trouve que c'est une actrice assez intéressante, poupée de cire dont on se demande si elle est vraiment là, même pendant des scènes de cul, genre milf hébétée.

Sinon je ne m'imaginais absolument pas ses maisons de suicide assisté en Suisse comme ça, on dirait un bed and breakfast catho avec jus d'orange à volonté.

4/6


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MessagePosté: 02 Oct 2012, 23:44 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Ah Léo n'a pas de coeur!


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MessagePosté: 03 Oct 2012, 11:46 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Je suis pas du tout d'accord avec toi mais j'aime bien ta critique, ça m'a donné envie de voir le film de Sautet.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 03 Oct 2012, 12:11 
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Inscription: 04 Juil 2005, 14:47
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Art Core a écrit:
ça m'a donné envie de voir le film de Sautet.


Chouette film assez délicat, malgré certains aspects qui ont un peu vieilli
Entre la relation père/fils et celle mère/fils,ça doit pas mal changer la nature du film (j'ai pas vu le film de Brizé).


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MessagePosté: 29 Juil 2014, 20:35 
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Sir Flashball
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Putain, cette manie française de parler de la mort comme d'un espèce de voyage sinistre, sans aucune énergie, sentant les produits de thanatopraxie et les émotions empesées...
Ces longs plans silencieux qui nous hurlent leur tristesse, qui nous beuglent leur mal-être, c'est juste insupportable.

Lindon et Vincent sont bons, mais qu'est-ce que c'est lymphatique, ce truc...

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
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MessagePosté: 29 Juil 2014, 21:21 
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Castorp a écrit:
Lindon et Vincent sont bons

J'imagine l'affiche : LINDON VINCENT


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MessagePosté: 29 Juil 2014, 21:48 
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L'impertinent pertinent
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Inscription: 14 Juil 2005, 01:55
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Art Core a écrit:
Je suis pas du tout d'accord avec toi mais j'aime bien ta critique, ça m'a donné envie de voir le film de Sautet.


Un mauvais fils, l'un de mes films préférés.

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MessagePosté: 29 Juil 2014, 22:25 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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Qui-Gon Jinn a écrit:
En fait Art Core c'est le Arnotte charal.

:D

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