Forum de FilmDeCulte

Sans doute car le dvdrip est partout depuis une semaine.
Ca te laissera du temps pour aller voir No!

Agréable ce GVS, au classicisme humble et fin, quand bien même il fleurit sur le scénario le plus balisé du monde (ou peut-être aussi, justement, parce qu'il part d'un scénario aussi clair, limpide, schématique, et que tout le plaisir qu'on y trouve ne peut plus tenir que dans la délicatesse de sa mise en œuvre).

J'ai été un peu surpris (je dois être le seul) que la fin arrive si tôt dans le récit : je pensais, peut-être par le côté vaguement Capra-esque de l'ensemble, suivre l'histoire de l'affrontement entre cette communauté et Global via ce personnage de Damon, qui n'aurait été qu'un intermédiaire. La fin se clôt au moment où le personnage a arrêté sa course, faisant de lui l'essentiel de toute cette histoire, et je trouve ça du coup assez petit. De manière générale, plutôt que d'essayer de retourner les archétypes par des surprises de scénar, j'aurais aimé que le film garde l’ambiguïté qui est la sienne un temps (celle de nous mettre du côté des "méchants") : c'est à dire de nous poser dans la situation comme la ressent Damon, dans ce dilemme entre mort économique de la petite ville et mort de la terre. Je trouvais ça plus intéressant, plus fertile en tout cas que de distribuer au final bons et mauvais points.

Quelques spoilers...

Moi qui avait même été totalement charmé par son dernier tout petit film, je suis terriblement déçu.

Tout le long j'ai trouvé ça assez juste, bien joué, avec un humour diffus qui fonctionne bien. Je trouvais que les personnages étaient bien travaillés, notamment celui de Damon qui était le plus ambivalent, jamais vraiment réduits à des vignettes. La seule chose qui me déplaisait dans le fond c'était la faiblesse d'un type supposé être un des plus gros commerciaux d'une entreprise qui génère des milliards de CA, et qui se fait écraser par un vieux prof à la retraite et par le lobbying d'un mec tout seul représentant un mouvement écologique sorti de nulle part. Cela dit GVS ne s'en servant pas pour le rendre antipathique (contrairement aux opposants nazes d'un Thank you for smoking par exemple), ça restait acceptable.

Par contre je sais pas ce qui lui a pris de faire ces 20 dernières minutes et de démolir tout ce qui avait été entrepris brillament auparavant. Je comprends pas le besoin de replacer tous ses personnages bien distinctement sur l'échelle de la moralité, avec ce sacrifice inopiné, cette fin miévreuse, tout ça pour plonger la tête la première dans les écueils qu'il avait su éviter avec intelligence pendant tout le reste du film.

Faudrait que je revois Milk mais je trouve que GVS se plante pas mal dès qu'il tombe dans l'idéologie un peu trop forcée.

2/6 de l'incompréhension.