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MessagePosté: 21 Mai 2007, 16:06 
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ce ne serait pas la première de ce forum. Cela dit ce n'est pas grave


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MessagePosté: 21 Mai 2007, 18:43 
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Chlochette a écrit:
Moi aussi j'aime bien Gerry, sinon.


Arrêtez un peu, à la fin... :oops:


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MessagePosté: 14 Jan 2009, 10:39 
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J'adore. Dès le début jusqu'au dernier plan, j'ai été subjugué par le film qui a par contre laissé tout mon entourage ou presque sur le carreau.

Le résumé est vite fait : deux types, Casey Affleck et Matt Damon, se perdent dans le désert et cherchent la sortie. Vous avez une heure trente.
Gerry est un film vraiment dicté par sa mise en scène en ce que son pitsh est totalement minimaliste et que son histoire passe plus dans ce qu'on ressent en voyant les personnages évoluer que par leurs actes. Au fond, il ne s'y passe pas grand chose, mais Van Sant parvient tellement à mettre le spectateur à la place des deux personnages que chacun de leurs faits et gestes en est transcendé.
Par exemple, la folie qui commence à se faire ressentir sur Casey Affleck, jamais explicitée dans le film, que le spectateur ne perçoit réellement qu'après un long mouvement de caméra autour du visage de celui-ci, brulé par le soleil et vidé de sa lucidité.
Magnifique musique minimaliste d'Arvo Part. Acteurs impeccables, et implication absolue pour ma part.

5.5/6

Edit : et tout ça sur petit écran :P


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MessagePosté: 14 Jan 2009, 21:07 
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Un de mes films préférés qui supporte très bien les révisions sur télé pour ma part. Elephant pareil, il me rescotche si je tombe dessus. Last days, vu deux fois au ciné mais sur Arte récemment j'avais pas pu.

Et donc Gerry, ça demande une certaine disposition d'esprit sans doute, si vous lâchez au bout de 11min30, pas de regret à avoir c'est que le film n'est pas pour vous. On y rentre tout de suite comme une évidence ou on n'y rentre pas. Peut-être faut-il avoir marché droit devant soi, abruti de fatigue pendant que le jour se lève pour bien apprécier

C'est pourtant un film assez ludique avec ses minis suspenses, la dynamique des deux personnages, il y a un fort et un faible, mais lequel domine l'autre ? Quand ils parlent, on comprend les mots mais on se demande bien ce qu'ils racontent, ils parlent comme deux personnes qui font corps et qui ont développé leur langage. Des plans qui durent plus de raison, avant de trouver un sens terrible et fascinant, la lente marche côte à côte qui les désynchronise irrémédiablement leur symbiose. C'est fichtrement sublime et certainement "autre" par rapport à un film classique, mais on n'est pas dans de l'expérimentation pensante, c'est parfaitement accessible.

6/6, le meilleur de la trilogie.


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MessagePosté: 14 Jan 2009, 21:10 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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Pour info l'année c'est 2002, si un "modo" peut changer ça.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 14 Jan 2009, 21:34 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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Bien parlé, Oeil-de-lynx. Tout à fait d'accord avec toi.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 14 Jan 2009, 21:35 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Ma critique de l'époque

PLEIN SOLEIL

Une voiture roule lentement accompagnée du piano mélancolique d’Arvo Pärt. Un soleil omniprésent qui berce l’image d’un halo de lumière. Ainsi débute Gerry, la nouvelle merveille signée Gus Van Sant, une heure et demie d’une expérience contemplative unique. Né d’un voyage en Argentine avec deux acteurs, Matt Damon et Casey Affleck également co-scénaristes du film, Gerry prend la pensée actuellement en cours à Hollywood à contre-courant. Ici, pas de narration implacable, pas de psychologie appuyée, peu de dialogues: tout s'établit par le visuel, les sensations, les non-dits, les silences... Deux hommes et le désert suffisent pour raconter l’humanité. Gus Van Sant étire de sublimes plan-séquences jusqu’à l’hypnose, jouant divinement sur la dilatation du temps pour nous faire ressentir les doutes des deux personnages, perdus dans une nature immense et magnifique. L’amitié cède peu à peu au malaise, la balade vire au cauchemar.

JE MARCHE SEUL

Les points de repères s'effacent: une montagne de pierre devient une dune de sable, ciel et terre se confondent à l’infini. Pris dans un labyrinthe aussi bien physique que mental, les deux amis deviennent de simples pions indissociables d’un décor soudain trop vaste. La parole est de plus en plus rare. Seules les respirations rythment leur marche. La fatigue transforme les êtres en robots pathétiques, qui marchent mécaniquement vers une mort certaine. Le film confine alors au sublime et devient une oeuvre abstraite d’une beauté inouïe, assemblage de tableaux qui se mue en un trip sensoriel. On pense aux toiles de David Hockney, au début et à la fin de 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. La divine musique de l’Estonien Arvo Pärt et l’image somptueusement composée par le chef-opérateur Harris Savides ne font plus qu’une, jusqu’au final dénué de toute explication superflue. Gus Van Sant ne livre pas de clé. Sa trame reste volontairement minimaliste. Chaque spectateur peut ainsi se raconter sa propre histoire, construire son récit personnel, n’envisager Gerry qu’au premier degré ou fantasmer sur une quelconque interprétation.

LABORATOIRE

Avec Gerry, Gus Van Sant entamait sa trilogie expérimentale qui sera couronnée d'une Palme d'or au Festival de Cannes 2003 pour le sublime Elephant. Déjà avec le remake plan par plan de Psychose d'Alfred Hitchcock, il avait bousculé les conventions du cinéma contemporain en portant sur grand écran un projet d'art conceptuel grand public, hélas boudé par celui-ci. Gerry et Elephant comportent évidemment de nombreux points communs: même désir de filmer au plus près des corps et des affects, absence de justification psychologique, liberté narrative et improvisation lors du tournage. Le cinéaste de Portland réfléchit à l'avenir de la mise en scène. De son propre aveu, Gerry emprunte sa gestion de l'espace aux jeux vidéos. Les deux personnages sont souvent dans le même plan mais à des hauteurs différentes. L'une des scènes marquantes du film -Casey Affleck obligé de sauter dans le vide- rappelle étrangement un jeu de plate-forme. Elephant adoptera un principe différent, la vue quasi-subjective qu'ont les joueurs de Quake ou de Tomb Raider. Et ce n'est pas un hasard si justement un des tueurs d'Elephant flingue Gerry lors d'une partie de console...


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MessagePosté: 14 Jan 2009, 22:24 
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Karloff a écrit:
De son propre aveu, Gerry emprunte sa gestion de l'espace aux jeux vidéos. Les deux personnages sont souvent dans le même plan mais à des hauteurs différentes. L'une des scènes marquantes du film -Casey Affleck obligé de sauter dans le vide- rappelle étrangement un jeu de plate-forme. Elephant adoptera un principe différent, la vue quasi-subjective qu'ont les joueurs de Quake ou de Tomb Raider. Et ce n'est pas un hasard si justement un des tueurs d'Elephant flingue Gerry lors d'une partie de console...


Y'a aussi cette discussion au coin du feu où Affleck commence un récit par un truc du genre "j'étais à 2 doigts d'envahir Carthage", et d'expliquer très sérieusement, avec gravité, qu'à une cavalerie près, et s'il avait su contenter les dieux, ils aurait réussi son coup.

J'ai mis un temps avant de comprendre qu'il parlait d'un jeux vidéo. J'ai trouvé ce dialogue très beau.

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Pré Carré


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MessagePosté: 14 Jan 2009, 22:42 
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Antichrist
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J'avais jamais fait le rapprochement


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MessagePosté: 14 Jan 2009, 22:58 
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Bien parlé Karloff, et de la part d'un fanatique ce compliment n'est pas rien.

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MessagePosté: 05 Mai 2016, 17:02 
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Karloff a écrit:
De son propre aveu, Gerry emprunte sa gestion de l'espace aux jeux vidéos. Les deux personnages sont souvent dans le même plan mais à des hauteurs différentes. L'une des scènes marquantes du film -Casey Affleck obligé de sauter dans le vide- rappelle étrangement un jeu de plate-forme. Elephant adoptera un principe différent, la vue quasi-subjective qu'ont les joueurs de Quake ou de Tomb Raider. Et ce n'est pas un hasard si justement un des tueurs d'Elephant flingue Gerry lors d'une partie de console...

Les références au jeu vidéo sont partout dans ce film, les 360° pour reconnaître les paysages (ou à l'inverse pour scruter Gerry), les enchaînements plans de dos/côté comme si un joueur décidait de changer l'angle de prise de vue, les changements radicaux de paysages (on passe sans sourciller de la plaine à la montagne, en suivant les pas des animaux on déboule dans le désert (de sable) pour finir dans un désert de sel), ce double Gerry qui utilise l'une de ses vies pour sortir du désert. A ce titre la scène qui m'a le plus marqué est cette scène de nuit, filmé de dos, où Casey Affleck marche à une certaine distance de Matt Damon. Le bruit des pas sourds s'écrasant sur la croute de sel est identique à ce qu'il serait dans un jeu vidéo, Damon/Affleck avancent tels des pantins vers un but inconnu, j'ai trouvé ça totalement envoutant.

jiko a écrit:
Y'a aussi cette discussion au coin du feu où Affleck commence un récit par un truc du genre "j'étais à 2 doigts d'envahir Carthage", et d'expliquer très sérieusement, avec gravité, qu'à une cavalerie près, et s'il avait su contenter les dieux, ils aurait réussi son coup.

C'est la référence la plus explicite au jeu vidéo qui est faite dans le film. Au demeurant ce n'est pas Carthage mais Thèbes (un jeu centré sur la Grèce antique j'imagine, Affleck perd la partie à cause d'une révolte de Knossos).

Sinon, j'ai vraiment été étonné par le côté très expérimental du film. Je ne m'attendais pas du tout à ça, c'est clairement exigeant, même à la cinémathèque (et ses copies de merde) tous les spectateurs n'en sont pas friands (bon ce sont des vieux qui sont sortis, ce qui n'est pas non plus trop étonnant vu les référence du film). L'expérience est à vivre, même si les évolutions de nuage en accéléré ça me laisse plutôt de marbre. Grosse préférence pour Gerry Affleck, Gerry Damon est plus monolithique, mais c'est pas vraiment une surprise. Si je devais le noter je pense que je lui mettrais 5/6, Elephant me semble lui être supérieur.


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MessagePosté: 08 Mai 2016, 13:37 
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Gerry m'a beaucoup marqué, alors que je suis passé (presque) totalement à travers des références vidéoludiques. Ca me donne encore plus envie de le revoir tiens.
J'avais kiffé le coup de maître de maintenir l'attention du spectateur alors que c'est l'histoire de deux (?) mecs qui marchent dans le désert.
Avec le recul, et après avoir absorbé des doses létales de Linklater, je trouve qu'il y a une parenté entre Gerry et les "before...", dans cette fluidité d'un dialogue (presque) continu, cette évidence des rapports de "couple". Mais faut que je revoie Gerry.
Elephant m'a moins surpris, moins remué, moins épaté.

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-I failed.
-Good. Now go fail again.


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