Vieux-Gontrand a écrit:
Là où je te rejoins un peu c'est que la question de la fragmentation des habitats par la pression anthropique, l'étalement urbain et les infrastructures (les autoroutes sont une catastrophes) est la question écologique majeure, qui détermine toutes les autres (y compris le réchauffement, la disparition des pollenisateurs), mais ce n'est pas forcément "la forêt" (à l'échlle de la France le rétablissement du bocage est sans doute un meilleure idée que planter des baobabs parce que c'est sympa), et est extrêment complexe...
Tout ce que tu listes là, sur le territoire français, s'est fait au détriment majoritairement de la forêt, la France n'était pas un pays qui présentait des écarts radicaux en termes de paysages, types de sols etc. On n'y passait pas jadis de la toundra au désert aux marécages etc. La France est de fait un pays incroyablement déboisé, au même titre que Haïti et l'entiereté des îles Antillaises qui, à part pour quelques poches de verdure """"protégées"""", ne sont quasiment plus que des cailloux chauves écrasés par le soleil. Je ne suis jamais allé à La Réunion, j'ai dans l'idée que c'est moins catastrophique là-bas.
Bien sûr je force le trait, et je pense que vous commencez à me connaître. L'idée centrale que j'avance c'est que "l'écologie" gesticule dans tous les sens, et de manière de plus en plus absurde et pitoyable, tout en étant capable de lamenter l'exploitation brutale de la forêt amazonienne (le Brésil a pourtant encore beaucoup, beaucoup de marge avant d'arriver au niveau de destruction forrestière dans lequel on vit aujourd'hui en France), tout en éludant cette question au profit de propositions strictement toutes soumises à des technologies complexes (voitures electriques, éoliennes etc.) et dépendantes, et c'est assez drôle, de l'exploitation forestière et des sols de pays qui ont encore des forêts de batards comme la République Démocratique du Congo.
Citation:
Sauf ton respect, mon Muller, tu commets encore un américanisme, et que je sache, des séquoias, en Europe, ça n'existe pas.
J'ai une grosse reproduction d'un paysage d'Albert Bierstadt chez moi, oui. En attendant, le séquoia est disponible à la vente chez la majorité des pépiniéristes en ligne en tant qu'arbre d'ornement et pourrait très bien s'épanouir sous nos latitudes (contrairement au Baobab qui, de toutes façons, est un nid à punaises). Sans aller jusque là, sur le terrain où se trouve mon lieu de travail, il y a plusieurs grands conifères centenaires que je soupçonne d'être de vulgaires thuyas qui n'ont jamais été taillés et qui sont tout à fait impressionnants (plus de 30 mètres de haut, avec des troncs stupéfiants).
Sur la photo que tu as posté, j'ai l'impression vu l'écorce qu'il s'agit de charmes qui sont des arbres très présents en forêt mais qui ont une durée de vie très courte (environ 150 ans si je ne m'abuse) et n'atteignent de fait jamais de gabarit délirant. Si on laissait pousser de simples pins, par exemple, ils pourraient tout à fait développer des troncs hallucinants... Tout est une question d'essences. Il n'est pas inimaginable qu'un jour sur le sol Français il puisse y avoir des arbres géants, oui, qui pourraient faire partie d'une vaste forêt de vieille croissance.
Citation:
Ensuite, l'ONF a bon dos : la grande majorité de la forêt française est privée.
Oui, et comme tout ce qui est """privé""" en France, les propriétaires sont sûrement soumis à des obligations de gestion et de régulation qui étendent les pratiques de l'ONF à leur terrain.
Bref, j'ai pour ma part fait le tour de la question ici, je ne vous embêterai pas d'avantage à ce sujet.