Forum de FilmDeCulte

Fais gaffe ça chante tout le temps hein.

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Netflix les gars, Netflix.

Ced a tout dit.

Et c'est vraiment une excellente surprise. Depuis des années, les films de superhéros me bassinent mais là j'ai vraiment pris mon pied. J'aime beaucoup l'approche de Gunn. Naive et premier degré, il y a un coté innocent dans ce superman qui lui va à ravir. Presqu'old school et démodé, comme le montre le moment où il compare ses méthodes à Justice gang. Et ça fait plaisir de voir des scènes de combat aussi bien fichues. On est clairement dans la fourchette haute du genre. Et puis c'est blindé de bonnes idées. Il y a évidemment le chien Krypto bien exploité. Son caractère de merde et rigolo. La Justice league avec Green lantern et Nicholas Hoult qui est vraiment excellent en génie machiavélique, tete rasée. Le film est classique mais paradoxalement rafraichissant, tellement il se détourne de toutes les dernières merdes. Très divertissant.

Film Freak a déjà globalement tout dit.

Le début est étonnant. Au moins on perd pas de temps et c'est même pas pour nous teaser avec un aperçu du troisième acte en mode "Comment en sont-ils arrivés là ?", non c'est juste un début in medias res qui ne s'embarrasse guère de backstory. Le film comprend bien que le spectateur n'a pas besoin qu'on ressasse certains aspects de la mythologie Superman et j'ai apprécié que Gunn ait l'intelligence de faire de Lois une complice de Clark.

Après la comparaison avec les autres adaptations fait quand même mal. Tout ceci manque terriblement de finesse, trop de choses se font à la truelle. Quand j'ai vu Ma et Pa Kent pour la première fois ça m'a glacé le sang. Bon, on pourrait arguer que pour une fois ils ressemblent vraiment à des fermiers du Kansas mais bon.

Ce qui gêne vraiment c'est qu'on a l'impression d'un film raconté n'importe comment. Alors certes, ça rend le tout étonnamment imprévisible dans le rythme, ce qui est rare pour un blockbuster. Mais je trouve que ça manque graaave de fluidité, le récit est hyper haché et y a des missions parallèles qui font vraiment remplissage (en l'espèce, le kaiju, scène grotesque).

J'entends et j'apprécie dans une certaine mesure la volonté de Gunn de rompre avec le Sturm and Drang des précédentes incarnations du héros, mais je trouve que Singer il y a vingt ans amenait le même optimisme mais avec finesse et élégance. Ici tout paraît à la fois trop lourd et trop léger: visuellement c'est une indigestion, un CGI fuckfest de premier ordre ; et thématiquement c'est quand même pas très solide, souvent méga-convenu. Concernant la mise en image hyper éclairée, avec le grand angle 1.85, je trouve que ça apporte une certaine pêche à l'image, mais c'est souvent non-classe au possible.

Après David Corenswet est franchement pas mal dans le rôle-titre, super énergie j'ai trouvé. Et je dois bien reconnaître que, comme dans LES GARDIENS..., y a toujours un moment où Gunn finit par me cueillir avec sa sincérité débordante recouverte sous les tonnes de blagues. Notamment tout le discours sur le fait qu'être punk aujourd'hui c'est peut-être simplement être premier degré et positif.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

De Man of Steel et BvS, je retiens Zod et Batman dont les rages respectives d’écorchés vifs se répondaient par échos d’un film à l’autre — Zod rendu ivre de colère et de douleur de n’avoir pu sauver son monde, tyran trahi et déraciné revanchard, utilisant in fine l’humanité acquise de Superman pour un suicide by cop — Wayne, déjà radicalisé puis défié par la destruction suivant l’affrontement entre deux monstres volants en miroir l’un de l’autre, finalement frappé de plein fouet par cette même humanité révélée in extremis dans la défaite de son adversaire. Bons souvenirs dans des films inégaux.

Là, tout ce que je trouvais à me dire c'était "pire film de James Gunn" — pas dramatique non plus comme réflexion. La barre n’est pas non plus au plus haut. Gunn n’est ni plus ni moins qu’une des quelques v.2 de Joss Whedon à traîner aux abords de son créneau « c’est l’histoire d’une équipe » laissé vacant par sa placardisation amplement méritée (Whedon est littéralement le ur-féministe donneur de leçons qui s’avérait surtout être un opportuniste avec des casseroles à cacher, le mètre-étalon de ce genre de ce profil si spécifique qui se voit comme le nez au milieu de la figure (j’attends les bails sur Pedro Pascal)). Très bons souvenirs de Slither et son riff post-Troma, les GoTG sont sympas (surtout le 3), Suicide Squad marrant et inventif par moments, pas vu Super qui ne m’attire pas, vu quelques extraits amusants de la série sur Peacemaker…

En parallèle, ça fait un moment que Batman a droit à ses hot takes déconstructionnistes façon « Bruce Wayne est un milliardaire qui se déguise le soir pour aller tabasser des pauvres plutôt que de mettre à contribution sa fortune démesurée pour rendre la société meilleure. » Comprendre : se la faire saisir au nom du peuple par des kommissars spécialement sélectionnés dans les mêmes milieux criminels qui se faisaient tabasser la nuit, façon potes d’Alex devenus flics dans Orange Mécanique (spoilers : le trou de la sécu ne sera pas comblé par ces milliards confisqués qui financeront agitprop, goulags, répressions et famines dans les campagnes). Superman est moins ciblé par ça, mais on voit de temps en temps passer un truc style « il traverse le ciel à pleine vitesse mais ne s’arrête jamais pour nourrir les Africains ou mettre fin aux guerres injustes qui rythment l’actualité. » Un des points d’honneur de Superman semble être de répondre à ça. Bon.

Presque tout ce qui essaye d’être sérieux dans le film est donc à cette image, d’une immaturité proprement stupéfiante : Superman lui-même et son rapport à la guerre qui se résume à brailler « des gens allaient mourir » ; Lois la trentenaire carriériste qui gère la moindre conversation tendue par du tournage de dos et le fameux « je t’avais prévenu que j’étais nulle en relations » (sans déconner !) comme toute bonne cintrée toxique ; Luthor le rageux à la rancœur aussi emphatique que désincarnée ; la cousine alcoolique et mal élevée en mode insta bitch qui donne mal au crâne en un coup de vent ; le kamoulox géopolitique tiersmondiste avec son combo ersatz de Palestine (Superman n’est plus une figure christique mais Allah auquel les petits enfants opprimés prient, le Hamas va adorer) + ersatz de Russie + annexion + collusion avec le milliardaire (chauve, pas blond) dans sa tour qui ouvre une faille dimensionnelle qui « divise » (vous l’avez ?) Metropolis ; la presse en mode contre-pouvoir hautement moral qui fait triompher la vérité jusqu’à unir les différents camps idéologiques (mdrrrrrr) ; Green Lantern qui dézingue les chars de l’envahisseur avec des doigts d’honneur géants…

Pas mal en revanche que ce soit l’assimilation la plus totale de l’alien Kent qui œuvre (comme il se doit) en tant qu’antidote naturel ET à la propagande de Luthor ET au déterminisme du héros Superman (acquis vs. inné via Ma & Pa Kent et leurs valeurs vs. les parents biologiques et leur apologie d’outre-tombe de la conquête et de la fécondation de masse au nom de la supériorité raciale). C’est la seule idée que je sauve, c’est aussi la plus élémentaire et impardonnable à rater. Surtout vu le contexte actuel.

Sinon c’est le cas d’école de la différence entre ce qui est simple et enfantin, ce qui est très bien, pas du tout une antithèse de « sérieux », et l’immaturité quasi-totale sous couvert de bienveillance éclairée mais factice. Sorte de pari cynique porté sans prise de risque sur le plus bas dénominateur commun de l’actualité (d’où le côté compilation, ou plutôt foutoir de thématiques supposément brûlantes traitées comme allant de soi, autrement dit par-dessus la jambe). Pas grand-chose n’y sonne authentique. Encore moins ça (non mais pitié) :



Après il y a peut-être aussi le contexte d’une sorte de réponse à The Boys qui semble se vautrer dans l’excès inverse (jamais regardé) ?

Enfin bref, le plus réussi à mes yeux c’est tout ce qui relève du registre que Gunn maîtrise encore le mieux, à savoir les personnages secondaires cools et drôles aux personnalités marquées : le trio de justiciers, Jimmy Olsen la crevette qui subit son statut de pussy magnet inexplicable, le collègue reporter arrogant (j’ai ri à son chouinage assis par terre dans le vaisseau)... Registre terni par d’autres personnages moroses (Metamorpho) voire carrément nuls (les deux sidekicks de Luthor) et l’absence de gradation ou même tout simplement de variation dans les obstacles auxquels Superman fait face. D’où un ennui certain face à une action largement dépourvue d’enjeux (moins quand d’autres se battent) : abus systématique du in extremis, c’est d’une putain de lourdeur presque désagréable physiquement passé un certain stade.

Les éléments les plus vaguement sympas et marrants se trouvent presque tous au-delà de la première heure. La bouillie numérique est accablante. Équivalent visuel d’un voisin de bus en surpoids à l’heure de pointe qui s’est bombardé d’Eros de Versace plutôt que de se laver les plis. Pas déçu car mes attentes étaient neutres, juste désagréablement surpris. Mais encore une fois la barre n’était pas très haute. Immenses carences en matière de réécriture et de concentration. Nathan Fillion ok, toujours impeccable dans ce registre-là, vivement Michael Rooker et Gregg Henry.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Lui aussi associé à Buffy (le temps d'un petit rôle secondaire).

Un vampire un peu charmeur si je me souviens bien, dans les dernières saisons.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Je comprends toujours pas comment on peut voir une allusion au conflit israelo-palestinien. Alors que ça a été démenti par Gunn himself. Ce sont quelles scènes qui t'y font penser?

Mon message ne parle pas d'allusion au conflit israelo-palestinien, mais de kamouloux, de tiersmondisme et plus loin de foutoir. Ce sont tous des synonymes de "bordel qui n'a aucun sens".

La population agressée dans le film est un agrégat de diverses images d'Epinal : bronzés, barbus, pauvres, brandissant des objets face aux tanks et militaires de l'envahisseur, hommes, femmes et enfants rassemblés en première ligne... Palestine, Irak, Afghanistan, Syrie, le spectateur est ainsi "libre" d'y projeter ce qu'il veut, et James Gunn himself de démentir tout rapprochement trop étroit avec telle ou telle réalité. C'est la victime universelle.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Oui, surtout que pendant le film je me demandais s'il existait quelque part dans ce coin du monde une frontière avec une différence de couleur de peau aussi marquée.

En fait ça marche avec les grands pays (la Russie, la Chine...) qui touchent plein de frontières mais ont une relative homogénéité dans leur couleur de peau. Mais puisque le Borovia sur la carte semble tout petit, ça n'a aucun sens qu'il soit peuplé de babtous et jouxte ce qui est essentiellement le village d'Apu.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Globalement d'accord, mais c'est le cas de beaucoup de films. Après, ce sont plus les débats twitter qui comme d'habitude sont exagérés où il y en a plein qui te tweetent que c'est explicite le coté anti-israel du film et que c'est pas un film pour droitards. Bref, twitter comme d'hab.

Israel.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

C'était bien moyen. J'ai beaucoup aimé le début, la très bonne idée du texte avec l'anaphore du 3 puis l'introduction in media res avec un Superman défait. Vraiment très réussi, l'enchaînement forteresse de solitude, parents biologiques, tout va très vite et ça fonctionne bien, c'est joli, c''est lumineux, le ton est léger mais pas sans gravitas... Puis la suite se fait à la fois terriblement conventionnelle et en même temps assez bordélique avec des personnages qui arrivent de nulle part et des passages qui paraissent totalement superflues (le passage Kaiju est totalement nul). Il y a de belles idées comme toujours chez Gunn comme l'excellent Element Man, l'idée du Pocket Universe, Luthor qui a inventé des combos de jeu vidéo pour battre Superman mais dans l'ensemble j'ai trouvé ça finalement assez anecdotique. Et puis tout le monde est trop puissant, impression qu'ils sont tous indestructibles donc tu vibres pas vraiment pour les personnages (à la fin Green Lantern qui arrête la guerre en claquant des doigts, bon...). Et ça a déjà été dit mais cette espèce de caricature de peuple opprimé on dirait une mauvaise série B des années 80... Au final je retiens l'acteur principal vraiment pas mal et le ton général qui est bien trouvé, on en fait pas des turbo caisses dans l'émotion forcée ou dans l'humour. C'est léger et à l'image de la photo lumineuse (mais un peu télé). Sinon pas compris pourquoi reprendre du bout des lèvres le thème de Williams pour ne rien en faire, BO particulièrement insipide.

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CroqAnimement votre

Vu avec mon fils, et très content d'être aller voir CE film de supers héros. Et content d'avoir esquivé quasiment tout les trucs sortis depuis Endgame.

James Gunn réussit à garder le fait que nous soyons devant un comics. Même si j'aurai bien aimé un Krypto joué par un vraie chien.

Il y a des films ou à la fin ( et même pendant), tu te dis " je suis trop vieux pour ces conneries". Pourtant, je n'ai pas l'impression d'être réfractaire ni à James Gunn, ni au comics, ni à l'esprit bd ni aux films de divertissement vide cerveau. J'en aime des conneries mais là j'ai vraiment eu un mal fou à aller au bout. Peut être est ce parce que je n'ai jamais été fan de Superman? Le casting est bien mais il y a de gros problèmes de rythme, de tons et d'écritures. Là ou dans les gardiens de la galaxie, je riais, je m'accrochais aux persos, je vibrais avec eux, j'étais même ému par un lapin robotisé , ici je n'en rien à fiche de aucun personnages. Héros éponyme y compris. Je regarde cela en baillant et j'ai déjà tout oublié à peine fini.

Ca n'arrive pas si souvent mais je suis totalement d'accord avec toi.
"Trop vieux pour ces conneries", exactement ce que je me suis dit.
Tout cela est vaguement divertissant et certaines scènes arrivent à te donner l'illusion que tu passes un bon moment de samedi soir, mais en vrai je n'ai jamais réussi à raccrocher à quoique ce soit, et franchement, la deuxième moitié, j'ai attendu bravement que ça se termine. C'est pas que c'est nul, c'est que c'est pas pour moi. Je respecte et comprends la démarche, fidèle sans doute à une veine particulière de ces comics, mais voilà, ça ne m'intéresse pas beaucoup.

Mon vrai blâme c'est pour la BO, qui n'a qu'une seule idée, recycler ad nauseam le thème de John Williams.
Giacchino était pas dispo ou quoi...??

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"