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MessagePosté: 10 Jan 2025, 15:14 
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aka Un parfait inconnu

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New York, début des années 60. Au cœur de l’effervescente scène musicale et culturelle de l’époque, un énigmatique jeune homme de 19 ans arrive dans le West Village depuis son Minnesota natal, avec sa guitare et un talent hors normes qui changeront à jamais le cours de la musique américaine. Alors qu’il noue d’intimes relations durant son ascension vers la gloire, il finit par se sentir étouffé par le mouvement folk et, refusant d’être mis dans une case, fait un choix controversé qui aura des répercussions à l’échelle mondiale…

Si Walk the Line était tout à fait solide quoiqu'académique, il s'est surtout avéré le modèle de bien des biopics musicaux formatés et lisses et l'on pourrait imaginer James Mangold comme le meme reprenant le plan de fin d'Oppenheimer. Cela étant dit, parmi les rares tentatives du genre ayant évité les pièges de la formule, il y avait l'audacieux et fascinant I'm Not There de Todd Haynes dont le parti-pris témoignait à lui seul de l'impossibilité à faire entrer dans les cases un artiste comme Bob Dylan.

En un sens, la démarche du film de Mangold, comme son titre directement tiré des paroles de "Like a Rolling Stone" l'indique, n'est pas si différente même si la forme demeure plus conventionnelle. Si A Complete Unknown a une ligne directrice, c'est cette idée d'une personne qui s'est créée son identité et ce, à plusieurs reprises, toujours soucieux d'échapper aux catégories dans lesquelles on voudrait l'enfermer, qu'elles soient artistiques ou personnelles. Néanmoins, pour dérouler ce programme, le récit, qui a tout de même la jugeote de se cantonner à une période relativement restreinte de la carrière du chanteur, s'éparpille un peu, semblablement toujours engoncé par moments dans le carcan des codes et par conséquent plus ou moins léger sur les différentes thématiques qu'il a la prétention d'aborder.

Autant la relation condamnée à être mise à l'épreuve entre Dylan (Chalamet en parfaite imitation) et son simili-mentor Pete Seeger (un Edward Norton incroyablement touchant de bienveillance) est franchement bien servie, notamment dans le suivi des aspirations de ce dernier quant à la popularité de la folk, autant les histoires sentimentales sont traitées avec une approche parcellaire(Barbaro est top en Joan Baez mais Fanning écope d'un rôle ingrat), elliptique à dessein, sans doute pour illustrer le caractère distant et impénétrable que pouvait avoir ce Dylan parfois ouvertement antipathique, mais tout de même dommageable. En outre, la manière dont le scénario cherche à articuler l'insondabilité de l'âme de Dylan par ses proches en balance avec ses velléités de révolution artistique, censément inspirée en partie par le climat politique, paraît parfois malaisé.

Mais il est indéniable que l'ouvrage est ambitieux dans sa tentative de conjuguer toutes ces dimensions - sociale, musicale et intime - et donc intéressant (en tout cas, pour un néophyte total comme moi) et, malgré son protagoniste au traitement parfois opaque, relativement engageant tout au long de ses 2h20 alors même que Mangold adopte un rythme assuré dans son refus d'une simple structure en trois actes et dans le temps qu'il laisse aux chansons, transpirant d'un amour sincère pour son sujet même s'il est peut-être un metteur en scène trop classique, notamment dans son découpage (par contre, j'ai vraiment cru que c'était de la pellicule!) pour réussir à le cerner.

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MessagePosté: 10 Jan 2025, 15:19 
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Dans Walk the Line, c'est l'histoire d'amour qui était le plus réussie. Et Johnny cash avait plein de zones sombres intéressantes à explorer.

Bob Dylan, tout aussi extraordinaire compositeur qu'il soit, a t' in une vie suffisamment intéressante pour un film à part la progression de l'anonymat vers le succès. Je suppose que le plaisir d'entendre ses morceaux ne suffit pas.

Véritable interrogation ?


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MessagePosté: 10 Jan 2025, 15:41 
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Mr Degryse a écrit:
Bob Dylan, tout aussi extraordinaire compositeur qu'il soit, a t' in une vie suffisamment intéressante pour un film à part la progression de l'anonymat vers le succès. Je suppose que le plaisir d'entendre ses morceaux ne suffit pas.

Véritable interrogation ?

En l'occurrence, c'est plutôt comment telle ou telle relation ont pu guider/inspirer son évolution artistique qui est intéressant.
Je ne trouve pas ça complètement réussi mais c'est là.

Mais après, je suis plutôt fan des films sur la création artistique.

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MessagePosté: 11 Jan 2025, 14:03 
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Tu m’as donné envie de voir Love & Mercy.


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MessagePosté: 11 Jan 2025, 14:54 
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L'autre biopic musical atypique.

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MessagePosté: 04 Fév 2025, 09:23 
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Bon, je ne m'attendais pas à I'm Not There, mais tout de même, qu'est ce que c'est balisé. Restent l'interprétation et la très légère observation que les conservateurs ne sont pas toujours ceux que l'on pense.

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MessagePosté: 04 Fév 2025, 10:02 
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Robot in Disguise
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La bande-annonce, par son classicisme efficace et parfait, m'avait fait peur. Je craignais le film ripoliné et superficiel qui ne ferait que gratter la surface de Dylan. L'objet protéiforme de Haynes était allé tellement loin, sorte de "Film sur Dylan fait par Dylan", que tout à côté me semblait destiné à paraître petit bras.

Et s'il y a en effet de ça dans ce film tout fluide, jamais abrasif, avec à chaque fois le petit travelling qui va bien, le flare qui pète, j'ai néanmoins été porté et charmé.

Il faut dire que je suis particulièrement client aussi bien de l'artiste que de l'époque donc forcément c'est du petit lait. J'ai trouvé Chalamet absolument épatant et fascinant, génial. Tout comme Ed Norton en Mister Rogers de la musique folk, attachant en diable (comment face à une telle performance peut-on soupçonner que l'acteur puisse être un connard ?). Boyd Holbrook super en Johnny Cash (même si en effet ça fait chieeeeer que ce soit pas Phoenix haha), et Monica Barbaro bouleversante.

Chapeau aussi aux performances musicales des acteurs, que Mangold met en scène sur la longueur, nous permettant d'apprécier (presque) pleinement les chansons. A plein de moments j'avais des frissons.

Concernant le portrait de Dylan, j'ai aimé comment, à rebours de l'image de biopic parfaitement exécuté que le film renvoie, le scénario d'une part n'évite pas son côté antipathique, d'autre part refuse toute forme de psychologisation casse-couille. On sait à peine d'où il vient, on n'évoque pas sa famille, on ne rentre pas dans les ressorts "d'explication" qui me lourdent profondément. Et j'ai adoré ce démontage en règle de la notion de "Se trouver soi-même", comme s'il y avait un "soi-même" absolu qu'il nous faudrait trouver alors qu'on ne fait tous que revêtir des masques successifs.

Enfin, j'ai été touché par la douceur du film, comment les conflits n'y sont guère explosifs, comment la déchéance y est toute relative, il y a quelque chose d'apaisé et d'apaisant qui m'a particulièrement touché. Pas loin d'avoir adoré par moment, si j'ai le temps je serai presque chaud pour le revoir.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 04 Fév 2025, 10:10 
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Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
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C'est du Wikipédia lissé à l'extrème, mais avec métier. La reconstitution, les acteurs, les dialogues, tout y est très bien... Sauf que concrètement, ça ne raconte rien, n'appuie sur rien, n'explique rien. Les relations et les comportements changent sans qu'on sache trop pourquoi, le succès arrive sans qu'on s'en rende bien compte... Concrètement, quel est le but, quel est l'angle, qu'est-ce que ça raconte ? Pas grand chose... Alors il reste, comme je l'ai dit, la reconstitution qui fait que le film nous emporte malgré tout : l'époque, on y est, on y plonge, via notamment quelques scènes extraordinaires (le fameux titre The Times They Are a-Changin'). Je crois avoir vu tous les films de Mangold et je ne sais toujours pas quoi en penser. Un bon faiseur, à l'ancienne, carré, droit dans ses bottes, qui sait enrober des scénarios basiques, mais dont les films plafonnent.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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