Forum de FilmDeCulte

Véritable plongée dans les arcanes de l'empire américain, The Apprentice retrace l'ascension vers le pouvoir du jeune Donald Trump grâce à un pacte faustien avec l'avocat conservateur et entremetteur politique Roy Cohn.

Au vu de la bande-annonce speed avec son remix de musique classique, je craignais vraiment une farce fastoche à la Adam McKay, à grands renforts de surjeu grimaçant et de postiches et avec le gimmick superficiel de filmer une partie du film avec une image vidéo renvoyant aux images télé dans lesquelles Trump a commencé à fleurir au cours des années 70-80, son image savamment construite notamment via les médias.

A l'arrivée, si ce choix formel ne dépasse jamais le stade de l'intention, l'écriture se fait tout de même plus sérieuse, loin de la satire attendue...et donc dans les rails du biopic qui parvient à trouver de l'humain (sans appeler l'empathie néanmoins) chez les connards et à expliquer comment Donald est devenu Trump. Néanmoins, le film n'a strictement aucune insight à donner sur ces personnages, ne nous apprend rien, au-delà d'une histoire balisée de création de Frankenstein (et la figure du créateur, Roy Cohn, déjà l'un des protagonistes d'Angels in America, est autrement plus intéressante et aurait sans doute été un sujet plus riche).

Sebastian Stan assure bien la transition et Jeremy Strong campe à merveille le vampire, à deux doigts du too much, mais sinon c'est moyen.

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Freak a un peu tout dit mais j'ai quand même aimé le voir.

Pas le meilleur Abbasi mais j'ai trouvé le film bon. La grande réussite du film est de montrer le glissement du Trump jeune un peu naif vers le monstre plus mature aux principes (a)moraux egocentriques. En cela, la dernière demi-heure est assez cash quand on voit la manière dont il traite comme de la merde sa femme, ses parents et son mentor. Cruelle scène du repas et j'adore l'ellipse qui annonce sa fin. Biopic assez réussi car, meme si le film adopte une chronologie, elle est finalement assez flottante et peu importante, et Abbasi se concentre sur l'esprit de Trump et arrive bien à le retranscrire à l'écran.

Et le film n'oublie pas d'etre divertissant. J'aime bien le début où on découvre les méthodes de Roy Cohn. Ca a déjà été vu ailleurs mais le coté cynique et écrase-tout du personnage emporte le morceau. Et mention pour Strong et Stan, très bons qui se délectent à camper des connards. Après, la trame est classique style "Padawan et son maitre" mais le film est incarné et percutant. Et pas besoin pour Abbasi d'en rajouter à gros traits dans la farce, vu le coté clownesque du personnage. Coté clownesque d'autant plus inquiétant, qu'il débouche sur un capitaliste qui ne se gene pas à relèguer constamment l'humain au second plan.