Forum de FilmDeCulte

aka Le Massacre de Fort Apache (paye ton spoiler)



Envoyé dans le désert de l'Arizona pour prendre le commandement de Fort Apache, le lieutenant-colonel Owen Thursday espère retrouver son grade de général. Mais au Fort, ses hommes n'apprécient pas sa discipline stricte.

Suite aux dithyrambes de Lohmann dont c'est le préféré, je dois m'avouer être un peu déçu. Du moins, j'ai été désarçonné par un film qui prend bien son temps avant une deuxième moitié où l'histoire semble enfin démarrer et surtout un dernier tiers qui vient remettre ce qui a précédé en perspective et lui donner davantage de sens.

En effet, il faut pas moins de 50 minutes (sur 125) pour que le problème indien du film se déclare. Avant cela, le film se préoccupe avant tout de l'arrivée de Thursday (Fonda, encore une fois impérial, mais cette fois en pète-sec) dans un campement d'ivrognes et d'officiers brillants de la guerre désormais relégués à un trou paumé (très bon Wayne dans un rôle de second où je ne l'attendais pas) et la façon dont son adhésion rigoureuse aux codes militaire détonne avec l'ambiance (littéralement) familiale de l'endroit.

J'ai apprécié la critique des apparats de l'armée, qui réfutent bêtement la réalité du lieu (l'accoutrement des officiers, leur manière de porter leur chapeau) et vont jusqu'à contaminer le bal (la première "danse" toute rigide qui s'apparente davantage à un défilé de soldats), mais je me demandais quand même un peu où ça allait et trouvais ça longuet, surtout lors des digressions romantiques. Ce n'est vraiment que le seconde partie du film (spoilers à partir d'ici) et notamment son climax, inspiré de l'assaut de triste mémoire du Général Custer, qui m'ont permis de saisir ce que Ford cherchait à raconter en montrant cet homme vexé par sa perte en grade se draper du décorum militaire pour se donner une importance avant de carrément vriller dans sa quête d'une victoire, quitte à trahir les indiens (je lis que c'était un des tout premiers westerns à montrer les indiens comme honorables, à leur être empathiques)...et à se rétamer vénère.

Et la toute fin, qui annonçait déjà l'adage de L'Homme qui tua Liberty Valence sur la légende à imprimer plutôt que la vérité, achève d'en faire un constat amer sur les dérives de la conquête de l'ouest.

Donc voilà, j'en garde un beau portrait d'un homme dans une certaine complexité (le fait d'écarter York et de lui dire de se retirer avec le jeune O'Rourke sans avoir à verbaliser qu'il le fait pour protéger un homme qu'il respecte et surtout le potentiel fiancé de sa fille, c'est une superbe idée) mais je trouve ça tout de même trop long et, dans l'ensemble, moins impressionnant du point de vue de la mise en scène que les autres Ford que j'ai vu.

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Après mes échanges avec latique, il faut que je le revoie pour répondre plus précisément à ses remarques oui. Mais je trouve Fonda exceptionnel, avec une performance quasi keatonesque. L’amour qu’il a pour sa fille sans jamais le verbaliser, pour moi c’était vraiment le noeud du film la dernière fois que je l’ai vu.