Art Core a écrit:
Les monades urbaines. Lecture plaisante mais quand même assez gêné par cette impression tenace que l'auteur a écrit la bite à la main tellement chaque chapitre bifurque un moment vers le sexe alors que c'est pas forcément le sujet de départ et que ça en devient littéralement comique tellement tu sens que ça le démange en permanence. Plus profondément ce qui me gêne n'est pas tant le sexe en lui-même que cette vision qui en est faite d'une société où la sexualité est totalement libérée et où les hommes peuvent se promener, rentrer chez qui ils veulent et faire l'amour (horrible "défoncer" dans la traduction) à n'importe quelle femme qui n'a pas le droit de refuser mais qui au contraire semble en permanence excitée et heureuse d'être prise par un inconnu. Mais pire que tout ça, on parle de personnages qui ont entre 14 et 18 ans et on te parle d'expériences sexuelles d'enfants de 9 ans. Le livre reflète parfaitement lalibération sexuelle 70s mais je ne peux m'empêcher de trouver ça un peu gênant et limite.
Dommage parce que l'univers est absolument génial, j'adroe tout le "world building", tous les détails, les règles que tu découvres au fur et à mesure. La meilleure partie c'est évidemment celle où l'un des personnages décide de sortir, impression que le roman aurait pu se concentrer sur cette partie au lieu de tenter ce simili recueil de nouvelles un peu inégales (celle nulle avec le musicion qui prend de la drogue, là encore tellement symptomatique de son époque). Ca pourrait faire une excellente série de SF (en vieillissant les persos et en adoucissant ce côté cul patriarcal). Ca m'a donné envie de lire d'autres Silverberg en tout cas.
C'est un livre de SF ! C'est de la fiction !
Mais oui, c'est à la fois gênant et amusant de voir comment la société décrite fait fi du consentement féminin, et c'est sans doute lié à un fonds arriéré de l'auteur plutôt qu'à un choix conscient de sa part. Cela dit, le chapitre avec le type qui sort aborde de front la question, avec une scène de viol des plus perturbantes (car il n'a pas conscience de mal faire).
L'idée de faire advenir la maturité bien plus tôt (à tous égards, sexuelle, professionnelle, familiale) semble être un choix clair de world building et ne pas vraiment refléter quelque chose qui avait trait à l'époque.
Celle-ci est surtout reflétée dans le chapitre avec le musicien, que j'ai bien aimé pour cette raison, la description complètement délirante du concert rend probablement mieux compte de l'esprit hippie façon Grateful Dead qui sévissait à l'ouest des USA qu'aucune chronique de Rolling Stones...