Forum de FilmDeCulte

Autant j'ai trouvé ce film faible autant je trouve un peu facile de lui reprocher tout et son contraire. Qu'il essaie volontairement de s'affranchir d'une lecture partisane entre trumpisme et démocrates est plutôt une de ses forces.

On glose beaucoup sur cette alliance Texas-Californie qui serait si improbable, mais elle peut, face à un Etat fédéral dans un putsch autoritaire, se fonder sur des critères très pragmatiques et pas idéologiques : quels sont les Etats américains les plus indépendants de l'Etat fédéral? Quels sont les Etats américains avec les plus importants stocks d'armes? Quels sont les Etats américains les plus riches? Etc.

Est-ce que faire un film qui devrait beaucoup montrer le rôle d'internet serait si formidable? Et puis aussi les Etats en cas d'insurrection se donnent les moyens de couper au moins partiellement les réseaux, on le voit par exemple avec TikTok en Nouvelle-Calédonie.

Le focus sur l'argentique me paraît un peu artificiel

Team Baptiste et de loin le meilleur Garland (qui est un cinéaste médiocre certes). J'aime bien le coté cash du truc, on nous transporte directement dans le guerre civile, sans beaucoup d'explication géopolitique. Ca facilite l'immersion et la proximité avec la troupe de reporters de guerre et surtout ça colle parfaitement au sujet. Il y a un moment où le reporter dit que leur role c'est d'etre témoin, de prendre les évènements en directs et grosso modo après aux personnes de juger et d'analyser l'histoire. C'est ce que fait très bien le film. Pour le coup, le fond colle parfaitement à la forme. Il y a un coté viscéral bien mené. Alors, sur le sujet, c'est moins fort que l'excellent Sympathie pour le diable (baptiste tu vas adorer) mais ça tire son épingle du jeu. Outre la bonne séquence finale de la prise de la maison blanche - il faut avouer que la dystopie US en feu est assez plaisante à voir - si il y a une scène à retenir c'est la scène géniale du charnier avec le face à face militaires/ reporters qui résume bien le projet et en quelques minutes le dilemne et la délicatesse de la position des journalistes.

Je pense que dans cet exemple la grande différence c'est qu'on adopte le point de vue des soldats, on est avec eux et on les connait un minimum.



Elle change mon implication. Si c'est pas le sujet du film de savoir qui se tire dessus (et je suis ok là-dessus) il me faut autre chose pour ne pas regarder cette scène (ou d'autres) de façon totalement détaché (même si factuellement la vie d'un personnage est en jeu, mais c'est un personnage que le film n'a fait exister à aucun moment), et du coup le problème c'est que:



Agreed.

Incroyablement décevant.
L’idée est pourtant bonne, mais Garland n’en fait rien. Il sait filmer et produire des images fortes, mais au niveau du fond le film semble démissionnaire - un comble quand on a comme décor et contexte une guerre civile et donc un pur déchirement politique. Totalement creux à ce niveau-là, et super flou sur les enjeux politico-militaires (on ne comprend rien à qui fait la guerre à qui, comment et pourquoi), le film prend des airs de road-movie aux étapes assez ronflantes (sauf la scène avec le toujours génial Jesse Plemons), jusqu’à ce final à Washington, qui ne sait pas résonner en nous faute de contenu suffisant. Les personnages sont à l’avenant, assez creux. Et ce qui m’afflige peut-être le plus c’est son traitement du photojournalisme, ou plutôt son non-traitement. À quoi bon faire de ses protagonistes des photographes de guerre si ce n’est pour rien en faire d'intéressant ou interpellant ?
Bref, film en soi bien réalisé mais assez vain, creux et même poseur - cette BO qui joue constamment la carte du décalage, ça avait le don de m’agacer…

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"