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MessagePosté: 17 Juin 2016, 19:34 
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Sir Flashball
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Film Freak a écrit:
Ça change rien à ce que je reproche au scénario.


Non, ça ne change rien, mais si à la fin du film, tu as l'impression d'avoir vu une comédie, c'est que tu es passé à côté de quelque chose. Il y a un vrai sens de l'absurde ici, c'est vrai, mais l'absurde ne fait en rien la comédie.

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MessagePosté: 17 Juin 2016, 19:36 
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Ah non, comme je le disais, ce que je préfère dans le film, ce sont davantage les passages dramatiques, mélancoliques, Christof qui caresse l'image de Truman sur l'écran, Truman qui tape contre le mur à la fin...

Mais le vrai truc qui m'empêche de me laisser prendre par le film, ce n'est pas une question de ton mais son déroulé prévisible.

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MessagePosté: 01 Juil 2016, 14:06 
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Revu hier à la télé, et entièrement d'accord avec Film Freak. Une comédie dramatique admirable par l'originalité du sujet, la qualité de la distribution (aussi bien Jim Carrey que les seconds rôles), la mélancolie de la musique, la forcé évocatrice et satirique de certaines scènes. Le thème de la manipulation est particulièrement bien traité lors de mises en abyme bien senties (le spectateur devient spectateur de son propre voyeurisme et de sa propre connivence, ce qui peut rappeler, dans un tout autre genre, Funny games de Haneke). Par exemple lorsque le prétendu ami de Truman lui explique qu'il n'y a "pas de coup", ou lors des retrouvailles factices avec son "père" et le travelling sur le visage bouleversé de Truman. Mais l'ensemble souffre d'un traitement trop plat. On est rarement surpris, la fin est cousue de fil blanc. Un très bon film cependant.


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MessagePosté: 01 Juil 2016, 14:47 
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Le film est prévisible, mais ça ne gène en rien l'appréciation, car le film joue sur notre espoir de voir le perso de Jim Carrey se libérer. De un, le film s'intéresse à un personnage qui découvre peu à peu que sa vie n'est que contrôle et supercherie. De deux, il constate la souffrance d'un "père" qui doit laisser aller son "fils" hors de son controle. Je ne vois pas comment on peut en faire quelque chose d'imprévisible dans sa structure. C'est un film "fataliste", mais positif.

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MessagePosté: 27 Avr 2020, 13:26 
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j'espère secrètement que ce topic réconciliera Arnotte et Castorp

Je l'avais pas revu depuis 20 ans. Avec la multiplicité des caméras, j'ai pensé à ce qu'un De Palma en aurait fait, et j'apprends par wikipedia que le projet lui aurait été proposé un temps.

Anyway, j'avais peur de trouver ça un peu désuet et factice, mais j'ai marché à fond. C'est simple, ça ne perd pas de temps, il y a une certaine épure dans le récit qui fait que ça passe tout seul tout en allant à l'essentiel, c'est ultra efficace. Et il y la quintessence du thème Weirien, à l'état de conte: l'individu qui appréhende le monde, ses codes, ses limites, jusqu'à ce dénouement magnifique, symboliquement et visuellement, du héros qui arrive littéralement au bord du monde, aux frontières de son univers, que les autres ont définis pour lui, et qui décide de s'en extraire... par la porte de sortie !

Il y a un côté très premier degré (le nom du héros quoi) et en même temps je trouve le film plus subtil qu'il n'y parait, je trouve que Weir le fait sans morale, sans jouer au petit malin, il ne se croit pas plus intelligent que le spectateur, en osant retourner la caméra pour filmer l'audience, qui se réjouit et s’enthousiasme de cette fin, pour une fois optimiste et où l'espoir ouvre de réelles perspectives.
Et je trouve l'humour (le film vendu comme une comédie n'en est pas vraiment une) bien placé et bien fait (la compil des gens qui se sont incrustés, c'est génial).
6/6


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MessagePosté: 27 Avr 2020, 22:27 
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Jerónimo a écrit:
Il y a un côté très premier degré (le nom du héros quoi) et en même temps je trouve le film plus subtil qu'il n'y parait, je trouve que Weir le fait sans morale, sans jouer au petit malin, il ne se croit pas plus intelligent que le spectateur, en osant retourner la caméra pour filmer l'audience, qui se réjouit et s’enthousiasme de cette fin, pour une fois optimiste et où l'espoir ouvre de réelles perspectives.

Exact. Je trouve que c'est un des rares films que l'on pourrait qualifier de "cristallin" ou "pur". Très, très bien écrit, excellemment dirigé et joué.
On peut voir la fin comme de l'optimisme, je pense plutôt (je ne suis pas expert de Weir cependant) que c'est doux-amer, même si on peut détester ce qualificatif : au fond, nous les hommes, sommes programmés pour vivre une vie de pacotille, vers de terre dans une bulle de Terre. L’échappatoire : prendre le réel en pleine face, littéralement (le décor).
On compare souvent l'effondrement qui vient à un mur vers lequel on se dirige à toute vitesse. Weir et Carrey ont mis cela en image, avec un sens de l'absurde-gag qui donne ce plan magnifique de la rencontre avec le réel. Rien que pour ce plan (et tout ce qu'il y a derrière pour l'amener), ce film vaut dix mille autres films sur le thème de l'"humanité".


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MessagePosté: 28 Avr 2020, 08:52 
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Je parlais d'optimisme en comparaison à ces films précédents, où même si la fin n'est pas forcément dénuée d'espoir, il y a un fond sombre qui prédomine. Mais oui, c'est ce qui fait la force des films de Weir je trouve, il y a toujours une nuance dans l'expression des sentiments, et même si la fin de The Truman Show est plutôt "joyeuse" (il reste pas enfermé quoi), c'est fait sans surenchère, c'est presque une fin ouverte (l'avenir est une possibilité, il reste à construire, mais le personnage a réussi à se créer cette possibilité).

Après sur la thématique du "réel en pleine face", je sais pas, peut-être. Mais en l'état l'explication de la "frontière du monde" à dépasser, ça me semble suffisamment fort et cohérent dans le film et son oeuvre, mais il y a sans doute plusieurs degrés de lecture.


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MessagePosté: 28 Avr 2020, 09:14 
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La richesse de ce film est incroyable, et tout ça en à peine 1h30, ça m'a toujours sidéré. L'efficacité pure.

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Netflix les gars, Netflix.


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MessagePosté: 28 Avr 2020, 14:24 
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Jerónimo a écrit:
Après sur la thématique du "réel en pleine face", je sais pas, peut-être. Mais en l'état l'explication de la "frontière du monde" à dépasser, ça me semble suffisamment fort et cohérent dans le film et son oeuvre, mais il y a sans doute plusieurs degrés de lecture.

Oui, Truman, c'est nous. C'est ce qui fait que ce film est sujet à différentes lectures et intemporel. D'ailleurs, dans une vraiment moindre mesure (le film n'est pas aussi fort), ça me fait penser à Murray dans Un jour sans fin, qui est aussi un peu nous.


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MessagePosté: 15 Mai 2024, 23:23 
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Film Freak a écrit:
Revu ce soir parce que ça passait à la télé et que Madame ne l'avait jamais vu.

Moi-même, je ne l'avais revu depuis des années et je l'avais complètement oublié.
J'avais suffisamment aimé le film au cinéma pour l'acheter ensuite en VHS mais je crois que je ne l'ai revu qu'une ou deux fois après et je ne l'ai pas racheté en DVD ni en Blu-ray.

Et ce soir, j'ai saisi pourquoi.

Je trouve ça plutôt bien écrit, dans le sens où ça couvre tout ce qui doit être couvert et ça exploite pas la situation exactement comme je l'attendais...mais c'est justement ça le souci. À l'instar de Simone et Lord of War, c'est très carré, c'est sans fautes mais c'est aussi sans surprises.
J'ai l'impression que le film abat le catalogues des scènes évidentes qui découlent du postulat de départ (il va tomber sur un faux décor, il va capter des figurants tourner en boucle, il va voir son chemin barré par des excuses type "feu de forêt/accident de la centrale d'à côté") mais je retrouve assez peu d'idées qui me surprennent et les rares exemples de ce genre sont les plus "parodiques" (les placements produits, la pluie qui merde) pour ne pas dire les plus poussifs (la femme qui fait une pub pour le cacao en pleine crise). D'ailleurs, je pourrais pinailler sur la non-préparation de l'équipe face à ce désir soudain de Truman de partir alors que ça fait 30 ans qu'ils le filment et qu'ils ont a priori des moyens illimités vu qu'ils font 1,7 milliard de spectateurs.

Même au niveau de la mise en scène, au niveau des placements des caméras diégétiques (avec d'ailleurs ce dispositif un peu lourdingue, dans le fond comme la forme, de l'iris légère autour de l'image), surtout sur la fin, je trouve que ça manque de rigueur et donc de crédibilité...

Alors on va me répondre que c'est une comédie, OK.

D'ailleurs, je trouve les passages dramatiques plus réussis. Ce sont d'ailleurs ceux où la caméra n'est plus diégétique.
Je trouve que le film aurait gagné à aller davantage dans la noirceur (comme avec la mort du père pour créer une phobie de l'eau et donc le garder sur l'île) et je trouve le personnage de Christof, le démiurge, bien plus intéressant que l'innocent Truman.

Enfin bref, j'avais pas le souvenir d'un film aussi "simple" pour ne pas dire "facile". Mais je comprends mieux pourquoi ça ne m'avait pas marqué en fin de compte.

Je trouve terrorisant le fait de pouvoir changer de perception aussi radicalement en huit ans.

Parce que j'ai complètement redécouvert le film ce soir. Et je ne pense pas que ce soit dû au contexte de la rétrospective.

Je suis toujours peu client des aspects les plus grossiers dans la forme (les iris, les grands angles...aujourd'hui, j'imagine que ça aurait été totalement rigoureux en se cantonnant aux caméras diégétiques exclusivement, et de façon moins esthétiquement grotesque), tout comme le jeu de Carrey un peu trop Ned Flanders, mais le déroulé quelque peu "catalogue" de situations découlant naturellement du postulat ne m'a pas du tout gêné cette fois-ci. Sans en avoir oublié certains, je regardais ça en me disant que j'avais été bien présomptueux dans mon avis précédent, comme si le scénario était à la portée de quiconque avec un peu de jugeote alors que c'est assez brillant dans la succession des événements. Un peu poussif pour certaines gaffes de l'équipe, oui, mais tu comprends a posteriori, après la bascule, pourquoi la première moitié force autant le trait, dans l'écriture comme dans l'esthétique. C'est pour mieux opérer le virage de la comédie (j'insiste même si, en effet, la musique ne joue pas du tout sur ce registre, et la nature tragique est déjà là) vers le drame existentiel. On change de point de vue de façon inattendue, Truman devient quasi-muet voire absent et le rapport du démiurge à sa création, et la rébellion de l'individu contre son créateur, ont résonné en moi plus fortement que jamais dans le dernier tiers, où c'est vraiment la colère de l'Homme contre Dieu.

La façon qu'a Weir de continuer à creuser ce sillon par des prismes différents à chaque fois, chapeau. Encore une histoire de protagonistes qui se confrontent (ici littéralement) aux limites du monde qui leur est imposé, de réfutation d'un système.

En vrai, c'est peut-être son meilleur film.

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MessagePosté: 16 Mai 2024, 08:04 
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Robot in Disguise
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Film Freak a écrit:
En vrai, c'est peut-être son meilleur film.
Just you wait que tu redécouvres le suivant.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 16 Mai 2024, 08:06 
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May you speak the truth.

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MessagePosté: 19 Mai 2024, 19:22 
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J'ai du le voir 3-4 fois, toujours plus fasciné. La scène où il la menace pendant qu'elle récite sa pub m'a marqué à jamais.


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MessagePosté: 19 Mai 2024, 21:37 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Qui-Gon Jinn a écrit:
Film Freak a écrit:
En vrai, c'est peut-être son meilleur film.
Just you wait que tu redécouvres le suivant.

Bah ce sont les deux meilleurs, en vrai.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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