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The Year of Living Dangerously en VO

Le film raconte l'histoire d'un correspondant australien, Guy Hamilton (Mel Gibson), en Indonésie juste avant la tentative de putsch du 30 septembre 1965 et les gigantesques massacres qui l'ont suivie. Il met également en scène son histoire d'amour avec une assistante anglaise d'ambassade, Jill Bryant (Sigourney Weaver).


Mel Gibson dégage une putain de classe, acte 2. Après les Mad Max qui l'avaient révélé, il confirme ici dans un registre totalement différent. Son duo avec Sigourney Weaver marche à fond, les deux sont vraiment au top, il y a un vrai truc truc physique, charnel, qui nous est transmis. Au passage j'aime beaucoup comment est construit le perso de Weaver, de la présenter comme une femme indépendante, il y a un côté moderne vraiment rafraîchissant dans la relation.

Après Gallipoli, Weir nous raconte encore une fois la grande histoire par le petite. Cette romance au milieu de l'effervescence mortifère qui annonce le chaos à venir sert de contre point et de respiration à tous ces à-côtés qui nous sont montrés. Le film ne traite d'ailleurs pas tant de la situation politique de l'Indonésie, assez confuse et dont on ne perçoit que peu les ressorts, que de la posture des occidentaux et de leur presse, et la force du film est de savoir faire ces pas de côté, avec le personnage de Billy Kwan, dans une interprétation culte de Linda Hunt, relais des aspirations de changements de la société par la population.
5/6

Je pensais que c'était un film sur un photographe de guerre qui allait témoigner de massacres au Cambodge alors qu'en fait c'est sur un journaliste radio en Indonésie. Bon.

J'ai pas grand chose à reprocher au film. On retrouve l'humanité et le regard de Weir avec ses éternelles thématiques de l'étranger qui découvre un monde méconnu, etc. C'est bien interprété, c'est incarné, y a rien à dire. Mais j'ai du mal à rentrer dans l'histoire, je trouve pas de vraie accroche. Je ne comprends pas grand chose à la situation politique et vu qu'on a finalement peu de massacres ou d'exactions à se mettre sous la dent on reste dans un entre deux certes intéressant, peuplé de personnages comme le dit Jeronimo qui apportent un regard décalé (le premier d'entre eux le fameux Billy Kwan joué par... Linda Hunt) et une ambiance coloniale et gentiment parano à la John Le Carré, mais au final guère passionnant.

J'ai revu récemment SALVADOR, un Oliver Stone certes mineur perclus de facilités que Weir ne se permet pas, mais que finalement je préfère à ce film-là.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le film de reporter de guerre est assez difficile à réussir à mon avis et j'ai le souvenir que celui-ci est assez ringard, notamment dans le traitement de la romance. Killing Fields, Salvador, Welcome to Sarajevo, Under Fire, ça me fait penser à cette remarque de Robert Fisk récemment décédé parlant de ses collègues qui écrivaient de leur chambre d'hôtel. J'aimerais bien voir Boat People de Ann Hui. Sa position par rapport à Assad et le fait qu'il ne sache pas l'arabe lui ont été reprochés par ailleurs en fin de carrière. Il y a un très bon roman de Evelyn Waugh, Scoop, qui est une satire de la profession qui mériterait une adaptation.

Sokarno, Soeharto, l'ingérence de la CIA, 600.000 communistes tués, tout cela ne te dit rien?

Si c'est le cas je te conseille fortement l'incontournable de Chosmky

Franchement, non.

Mais je n'attendais pas du film une leçon d'histoire, tout comme Gallipoli n'est pas vraiment un film sur la futile Bataille du Nek, et la situation qui sert de contexte au film est tristement semblable à mille autres et finalement peu importante. Le sujet du film est ailleurs, sur le regard de ceux qui doivent la commenter, la rapporter, les journalistes et leur potentielle implication.

La promesse est plutôt forte et l'entrée en matière très réussie, témoignant une nouvelle fois de l'approche quasi-anthropologique du cinéaste, suivant un protagoniste débarquer dans un monde qui lui est résolument étranger, ainsi que de son goût pour une atmosphère héritée du cinéma fantastique, la découverte de la ville nocturne revêtant une nature pas loin d'être cauchemardesque.

Même s'il m'a été tout bonnement impossible de me défaire de la réalité que Billy Kwan était interprété par une femme (Linda Hunt qui joue non seulement un homme mais aussi un chinois à l'époque où le problématisme était récompensé par des Oscars), cela ne fait que rendre le personnage encore plus intéressant. Un nain androgyne qui ne peut être que le témoin et le biographe de la vie des autres, qu'il s'agisse des indonésiens qui meurent de faim ou bien du couple qu'il arrange entre celle qu'il ne peut pas avoir et celui qu'il aimerait être, les comparant à des figures mythiques (de manière certes un peu didactique, au même titre que le propos qu'il ressasse sans cesse sur l'importance de trouver quelque chose ou quelqu'un à aimer pour aider son prochain).

Le souci, c'est que l'écriture peine à incarner cette idée au-delà de ces dialogues, la romance au cœur du film étant précipitée et peu parlante alors qu'elle prend beaucoup de place durant le ventre bien mou du film. Je trouve le film plus engageant lorsqu'il peint son portrait du journalisme occidental à l'étranger, avec son américain pourri, son anglais blasé et installé, ses trahisons pour un scoop et le danger que cela fait encourir à tout le monde...mais tout cela ne revient que tardivement et un peu faiblement, la tension s'éveillant enfin sur les dernières minutes avant que le film ne s'achève sur un dénouement un peu tone deaf. Ça aurait pu être un commentaire justement sur la façon dont l'Ouest s'en sort toujours comparé au Tiers Monde mais Weir préfère conclure sa trame "amour à trouver" et comme je ne crois pas à cette histoire...

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Mais quel vendu à l'hégémonie culturelle américaine...

Tu blâmes la victime, c'est pas jojo.

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Il a bon dos le syndrome de Stockholm.

On vit dans une sociéter.

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Tu t'en tires à peu de frais en citant le livre de Chomsky, dont je doute qu'il explique de manière éclairante le film ou la situation évoquée par le film, et en disant "Sokarno, Soeharto, l'ingérence de la CIA, 600.000 communistes tués"

Les USA ont fait de la merde un peu partout mais régler la question avec autant de désinvolture, c'est pour le moins léger.

Nan mais surtout, même si je reconnais ma relative inculture en Histoire, là je n'en avais vraiment jamais entendu parler.

Mais comme je le dis, cela importe peu.

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Fukushima, Chomsky, je vois que tu as décidé de me chercher des poux dans la tête aujourd'hui.

Je ne personnalisais pas mais oui, tu te rends coupable aujourd'hui de plusieurs approximations qu'il me semble correct de rectifier pour une part - no offense ! (sans rentrer dans un débat sur le nucléaire, que Jancovici, dont je me méfie également, règle de la manière suivante : ça fait moins de mort que l'obésité ou les kinders).

Mon post sur Chomsky date de 2021. Mais soit, il n’est jamais trop tard pour corriger une approximation. Lisez ce livre tout de même.

C'est vrai, à mon tour d'avoir manqué de discernement.