Forum de FilmDeCulte

La conquête acharnée du pouvoir par Bonaparte à travers le prisme de ses rapports passionnels et tourmentés avec Joséphine, le grand amour de sa vie.

A la vue de la bande-annonce, les suspects habituels roulaient des yeux à l'idée que l'on fasse "encore un biopic sur un connard blanc" ou je ne sais quel autre jugement à l'emporte-pièce et certains retweetaient même un détournement de l'affiche où la tagline "Il est parti de rien, il a tout conquis" était remplacée par "Il est parti de rien, il a massacré x personnes" ou un truc du genre.

Comme si un anglais, même aussi retors que Ridley Scott, allait signer une hagiographie de Napoléon...

A la vue du film, il est évident que la figure de l'empereur, et notamment l'image qui en a été construite à travers les siècles, intéresse particulièrement le cinéaste mais c'est justement dans la confrontation entre le mythe public et la personne dans l'intimité que réside le coeur du projet de Scott.

A propos des libertés prises par ses scénarios inspirés de faits réels, Aaron Sorkin expliquait qu'un film n'était "pas une photographie mais un tableau". Il ne s'agit pas de rendre état de la réalité mais d'une vérité. Tout au long de sa filmographie, Ridley Scott a régulièrement tiré son inspiration de célèbres tableaux, et ce dès son premier long métrage, Les Duellistes, dont le dernier plan faisait justement référence à la toile Napoléon Bonaparte de Benjamin Robert Haydon. S'attaquant cette fois-ci frontalement au bonhomme, Scott surenchérit en rejouant Bonaparte devant le Sphinx de Jean-Louis Gérôme mais paraît appliquer la définition de Sorkin en osant porter à l'écran non pas nécessairement la réalité historique des célèbres batailles de Napoléon mais les textes apocryphes. En voyant les images de boulets de canons français explosant la glace sous les pieds des fantassins à Austerlitz, les historiens ont levé les boucliers. Et Scott, 85 ans, leur a répondu "Get a life". Mais derrière la bougonnerie blasée du boomer il y a, outre la liberté de l'artiste, la volonté délibérée "d'imprimer la légende" pour mieux la subvertir au travers de toutes les autres scènes du film, qui ne se déroulent pas sur les champs de batailles mais demeurent le théâtre de la guerre entre Bonaparte et son épouse Joséphine.

Aussi grand que puisse être le général dans ses faits d'armes et ses incontestables victoires, Scott le montre comme un homme tout petit - et non pas en stature pour une fois - dans tout ce qu'il a de plus veule (sa panique lors de l'assaut à Toulon, sa fuite lors de la tentative du coup d'état) et soumis, à ses plus bas instincts mais parfois également à sa femme. Leur couple, complexe à tendance toxique, constitue à n'en pas douter ce que le film propose de plus intéressant, tranchant avec les canevas de maîtres ayant immortalisé le personnage historique, pour peindre le portrait d'un gros gamin, d'un ado mal dégrossi, dans les jupons de sa mère corse.

Il est donc regrettable que cette relation semble pâtir des coupes nécessaires (?) à une exploitation du film en salles, Scott ayant déjà annoncé la venue d'un Director's Cut, et pas une simple version plus longue d'une quinzaine de vaniteuses minutes comme pour la plupart de ses films, mais une épopée de plus de quatre heures (contre 2h37 pour la version cinéma). Quand on sait les modifications profondes que 45 minutes supplémentaires apportaient à Kingdom of Heaven, on ne peut négliger ce que cette durée autrement plus expansive permettrait de développer pour ce Napoléon dont certaines ellipses se font un peu maladroites (le passage au sacre notamment).

En l'état, le film demeure tout de même fort, dans son dégommage en règle de l'aristocratie, caricaturée comme à son habitude par Scott (et c'est souvent drôle), dans la violence de la Révolution et ses conséquences (je ne repenserai plus jamais à Marie-Antoinette ou Robespierre de la même manière), dans la puissance des batailles (Austerlitz et même la Bérézina comme livres d'images indélébiles) et dans cette romance, parfois vécue et souvent épistolaire, entre deux forces qui s'aiment vraisemblablement mais ne peuvent être ensemble, la mort de l'une entraînant la défaite de l'autre.

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Les taglines, de toute façon, sont connes à 99%, et celle-ci ne fait pas exception. J'attends le prochain biopic de Jeanne d'Arc avec marqué dessus "Elle a frit, elle a tout compris".
J'aime bien l'affiche littéralement manspreading, difficile de croire qu'ils n'y ont pas pensé en choisissant la pose, de même qu'à la signature en rouge sang sur un mur délabré.

Ils ont juste refait ce tableau en fait:

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Sympa ce tableau de Danny De Vito en pingouin

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Netflix les gars, Netflix.

Sur l'affiche dans le premier post, marrante la mention visible du scénariste, qui n'a rien fait de terrible (effet ChatGpt grève des scénaristes?).

L'affiche date d'avant et c'est comme ça depuis longtemps, sans doute décidé contractuellement.

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J'espérai retrouver l'emphase de Gladiator et je me retrouve avec une impression très bizarre.

L'intérêt du film, c'est clairement la relation Napoléon/Joséphine, pour le reste, Ridley Scott est tellement obligé de survoler l'action que rien ne se passe. Pas sur l'écran, mais dans mes sentiments de spectateurs. J'ai trouvé cela fouillis, sans réel direction, comme si le vrai film, c'est celui qui dure 4 heures et on m'offre là une très grosse bande annonce.

Bref, pas emballé du tout, Ridley Scott sait mieux faire. Mais, comme le fait remarquer Victor Hugo dans Les Misérables, les vieux généraux se font défèrent par ceux qui ont étudié leurs batailles, la vieillesse les rend moins bons. J'ai souvent cette impression avec la majorité des bons cinéastes. Sans parler de génie, il est dur de garder un certains niveau dans la réalisation de film. Napoléon en est pour moi un bon exemple.

2/6

Joaquin Phoenix est juste parfait en petit garçon colérique, rancunier, mais aussi audacieux, assuré. Foin du fait qu'il soit trop vieux (et encore plus foin de sa différence d'âge avec Kirby), il "délivre" une performance super, navigant à travers toutes les complexités du perso. C'est vraiment "Monsieur Déni", à tous les niveaux. Top. Et il est constamment surprenant, parfois tu sais pas ce qui est prévu et ce qui est de l'impro. Y a un petit côté presque "Film de Doug Liman".

Autour de lui, tout le monde est au top. Kirby un peu trop vénéneuse mais la relation est dense et prometteuse pour la version longue. Et le casting de gueules autour est super. Les tronches des gars... D'ailleurs j'ai mis un temps fou à reconnaître Rupert Everett, la roue du temps lui est passé dessus c'est chaud, par contre son accent plein de morgue est génial.

Bref comme d'hab avec Scott c'est du world building absolument génial tout du long. Mais t'as aussi cette sensation d'un bout à bout de scènes certes géniales (toutes les scènes prises individuellement sont bien), mais le parcours est flou. Tu ne comprends pas la charnière entre chaque époque, ça va trop vite. Version longue, fissa. Idem avec l'adhésion de ses hommes que t'as du mal à comprendre tant le film joue la carte du mec qui shakes in his boots, se bouche les oreilles lors des tirs de canon... Il manque clairement quelque chose dans cette version pour nous faire ressentir cette ferveur. Heureusement d'ailleurs que le film ne s'appelle plus KITBAG...

En tous cas on ressent comme d'hab ce côté un peu bat-les-couilles de Scott. Il fait des gigantic swings à chaque fois, parfois ça passe, parfois ça casse, tu sens que lui il est sur une autre sphère, à créer ses mondes, sa DA, son univers. S'il a un super scénar comme GLADIATOR bah ça prend, et c'est top. Et puis parfois c'est un génial bordel comme KINGDOM OF HEAVEN, et parfois c'est un petit peu moins bien que ça comme ici, mais lui est déjà passé à autre chose.

Concernant les accents, j'imagine que Phoenix parle avec l'accent US car c'est un prolo corse, mais les autres ont un ton british car issus de la haute ? Admettons.
Par contre les textes à l'image en anglais, c'est non. Genre quand il lit le journal et que le titre est écrit en anglais moi ça me sort du film. Ca rompt le pacte. Il aurait fallu des articles en français avec un ST anglais pour la version sortie aux US.
Sinon en ce qui concerne les ST de la version française, j'ai apprécié que lorsque les anglais disent "miles" ce soit gardé en miles (alors que les persos français disent miles mais c'est évidemment traduit en kilomètres).

Enfin petit nitpick: ils vont de France en Russie mais ils se déplacent de droite à gauche de l'image, horrible.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

ChatGPT, écris-moi une critique du film Napoléon de Ridley Scott à la manière de Liam Engle.

Tain j'arrive pas à me motiver tellement les échos sont bif bof.. En même temps, faut voir ça sur grand écran.. Mais si on suit la règle du "un sur deux" chez Scott, c'est une mauvaise pioche. Argh.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Bah non. Son précédent House of Guci était pas top en étant gentil.

C’est une blague ? Pire interprétation de Joaquin Phoenix ever.

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There is no such thing in life as normal

lol, je l'avais oublié.. Le mec tourne trop! Je pensais à The Last Duel bien sûr.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'avais oublié que c'était un film de Ridley Scott, Le dernier Duel.

En repensant au film, je pense que tout est là, comme le dit FF:



Même le meilleur réalisateur du monde ne peut pas sortir un bon film si il doit en enlever 1h30 au presque dernier moment. J'aimerai bien voir la version de 4h. Je pense que l'approche des personnages et de la petite et grande histoire doit bien évolué entre les deux versions.

Oubli: la musique est géniale. Surtout l'utilisation de morceaux inattendus, genre "Ah ça ira" en mode Edith Piaf, La Carmagnole, ou bien les polyphonies corses, les chants russes...

Et j'ai joui au générique de fin en voyant le nombre de caméras: 8.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Entre le matraquage, le fait que TOUS mes collègues m'en parlent sans l'avoir vu, les avis mitigés, la future sortie d'une version longue, et la connerie de Sir Ridley, j'ai déjà abandonné l'idée d'aller le voir.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
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