Film Freak a écrit:
Enfin fini (je suis très mauvais lecteur) et j'ai trouvé ça très bon.
Ca va, ça commence bien
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Déjà, je suis admiratif de la différence entre les trois livres de Sitruk. Un roman plutôt classique sur le destin d'un acteur X vieillissant, un mélange de bio et d'autobio (autofiction?) politique et ce récit semblablement hors réalité, hors temporalité mais un voyage en totale subjectivité.
On m'en parle beaucoup en ce moment, et notamment de la fameuse "zone de confort" dont je serais sorti. Pour moi, les trois livres se suivent d'une certaine manière, ce que tu pointes très justement plus bas. Il n'y a pas de zone de confort. A la rigueur il y a des genres qui ne m'intéressent pas (la SF, la fantasy), mais je reste dans des thèmes similaires.
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Mon rythme de lecture a pu faire que je me suis vaguement perdu dans les détails des historiques de chaque personnage
On a d'ailleurs choisi d'ajouter en ouverture une présentation des personnages, en mode théâtre.
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Et c'est là (entre autres) que ses trois ouvrages trouvent également une cohérence, dans leur narration à la première personne, dans leur plongée dans la psyché du protagoniste. Sitruk n'invente rien mais nous emmène, de gré ou de force, dans les méandres de son cerveau et cela n'a jamais été aussi vrai que pour celui-ci.
Oui, c'est vraiment ça. Avec dans les trois cas un regard particulier sur le monde, le flou quant à l'identité (représenté notamment par la question du nom), etc.
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Là où il y avait de l'empathie pour son acteur porno et évidemment de l'identification pour les passages au présent du livre sur Palach, ici c'est plus retors. Tout en étant sans doute compréhensif dans une certaine mesure du désarroi de son personnage sans nom, de cet homme d'avant dépassé par l'ascendant que les femmes peuvent avoir, il compose toutefois un personnage souvent mal-aimable, peut-être détestable (même sans tenir compte de sa culpabilité dans la mort de sa femme) mais parvient à le rendre charismatique et "suivable" par ce décalage dans le ton, dans le surréalisme de la situation.
Un être dépassé, misérable par moments selon moi. Mais dont le regard n'est pas forcément dénué d'intérêt. Le premier titre était "Les Hommes perdus", et c'est ce qu'il est à mes yeux.
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On est quelque part entre Patrick Bateman, notamment pour cette écriture stream of consciousness mâtinée de références d'une certaine époque (et la situation tellement improbable qu'elle pourrait tout aussi bien être fantasmée), et le Nick Dunne de Gone Girl dont la terreur est de ne jamais pouvoir savoir ce qu'il y a dans la tête de sa femme.
On m'a déjà parlé de American Psycho, ce qui m'a fait rudement plaisir, forcément. Mais c'est la première fois qu'on cite Gone Girl. Ca me va très bien aussi !
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Quant à la galerie de mâles annexes, je n'ai pu m'empêcher de penser aux anecdotes pathétiques relatées par Sitruk ici même concernant ses collègues. Sans les reproduire dans le texte, il a su transformer ses observations en caractérisation.
Il y a de mes collègues... et de moi. Comme je l'ai toujours dit, j'ai été éduqué, non pas par mes parents mais par l'univers qui m'entourait, dans le sexisme, le racisme, l'homophobie, etc. J'avais pas mal de choses à extirper. Beaucoup de répliques sont authentiques !
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Et je retrouve également Anthony dans la relation entre le narrateur et son beau-fils, jusque dans une réplique on ne peut plus personnelle, retranscrite telle quelle pour le coup, qui finit de faire de ce portrait un portrait entier, forcément intéressant.
Si on pense à la même réplique, ce qui est amusant c'est que l'écriture de la première moitié de ce livre et la réécriture de Palach datent à peu près de la même période (2016-2017). Pensant que Palach ne serait jamais édité, j'ai repris une phrase à l'identique. Et finalement, j'ai choisi de la laisser...
En tout cas, merci beaucoup ! Pour la lecture, et pour ce long avis (que tu peux même copier / coller sur Amazon et Fnac) !
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PS : non, pas dispo pour le sport aujourd'hui.
Tout est pardonné.