Forum de FilmDeCulte

Je ne suis pas du tout un "fanboy" de Batman (et des comics en général) mais je suis très client de Batman en général, au cinéma j'entends. Mais bon, comme tout le monde: j'adore les Burton et j'adore les Nolan (et c'est tout). En tout cas j'étais tout à fait partant, 10 ans après TDKR, pour une nouvelle franchise. Tout à fait confiant, d'ailleurs, tant en Robert Pattinson qu'en Matt Reeves (dont j'adore son War for the Planet of the Apes). Bref.

Je fais partie des conquis.
Je le concède tout de go: c'est, effectivement, trop long. L'heure "centrale" patine trop, et on s'enlise un peu dans cette enquête finalement pas très intéressante, d'ailleurs tout ce qui touche à la "mafia", à Falcone, tout ça, c'est un peu zzzzz... J'avoue. Je suis étonné que le script n'ait pas été plus abouti à ce niveau-là.
Pour le reste, j'ai pris vraiment mon pied.
Un pied esthétique, d'abord, et à tous les niveaux. Une Gotham contemporaine mais poisseuse à souhait, une photo "moite" qui travaille l'obscurité à merveille, un Giacchino en toute grande forme (j'étais curieux de son "thème" et j'étais surpris d'entendre qu'il ne tient que sur deux notes - et ça claque), une mise en scène solide (bordel cette course-poursuite en bagnole!! ), un casting quasi-parfait (ils sont tous géniaux - sauf Serkis, en effet miscast), des SFX "invisibles"... Bref, tout ça envoie du bois.
Mais pour moi la grande réussite du film c'est tout simplement Batman lui-même. Reeves a vraiment réussi à imposer "sa version de Batman" - pétrie d'influences certes, mais ce Batman-là se démarque, et il est passionnant. Son parcours, son discours, son rôle, sa place, son arc, sa démarche, sa dégaine, sa relation avec Selina Kyle... Respect à Pattinson d'avoir su incarner tout ça, quel talent ce mec.

Film imparfait donc, mais qui au final arrive à s'imposer, solidement.

Vivement la suite!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Tiens, marrant, je l'ai trouvée peu lisible, moi, la poursuite.

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There is no such thing in life as normal

Ah ouais? Au contraire, le découpage est puissant et les plans durent... J'ai bien décroché ma mâchoire!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pareil totalement illisible pour moi (mais j'ai l'impression que c'est le but).

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CroqAnimement votre

Euh non, même si on aurait dû pour ne pas perdre 3h de notre vie.

Euh si, plusieurs parents ont quitté la salle avec leur enfant au cours de la séance à laquelle j'ai assisté et vu le début du film, je ne puis que leur donner raison.

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There is no such thing in life as normal

Mais grave, en dessous de 12 ans c'est quand même déconseillé...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Merde, 9 et 11 ans les miens, j'aurais dû sortir. Bon, en même temps, après la tétralogie alien, ils étaient parés.

Pour le coup les attaques du Riddler sont plutôt tendues. Une classification moins 12 ne me gênerait pas.

Il est pas mauvais, c'est juste qu'on comprend pas trop son perso, sa dynamique avec Wayne... Il lui manque facile une scène.

Sinon la poursuite n'est objectivement pas lisible (trop sombre) mais elle envoie du lourd de chez lourd.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Positivement impressionné, malgré la faiblesse de certains aspects de l'enquête (qui démarre par contre très bien) et la débandade du plan du méchant : tout ça pour

En fait, tant que le cheminement du Riddler reste à la fois mystérieux et parano, le jeu de piste tient en haleine. Et son délire n'a rien de complotiste : toutes ses victimes sont coupables, corrompues et dangereuses pour la société et les institutions. L'ensemble commence d'ailleurs à battre de l'aile dès qu'il J'aime son côté Theodore Kaczinsky, où finalement le mec a raison, quelque part... Sauf que Reeves préfère malheureusement freiner la prise de risque politique et morale autour de la vengeance violente comme juste (et seule) rétribution dans un système dont les dès sont pipés, pour embrayer vers de la "folie" finalement très convenue. Dommage, car la rentrée dans le rang après toute cette ambivalence est underwhelming en mode : "ouais, non, c'est un taré en fait, c'est bon, c'est un méchant safe.".

Malgré tout ça, je ne peux que saluer la célébration généreuse (et inédite au cinéma) de Batman en tant que gothic detective, une tradition purement américaine qui remonte à Edgar Allan Poe : très intéressant d'ailleurs qu'un des points d'ancrage qui lie Batman à Catwoman soit le sort de Le sort de cette victime poeienne donne lieu à la scène la plus glaçante du film (le message audio), qui vient alimenter la faillibilité tragique de ces héros, et l'inhumanité de leurs adversaires.

Les Nolan ont certaines qualités, mais aussi d'énormes défauts : antagonistes ratés sauf pour le Joker, fautes de goût atroces (la raideur constante de Bale en costume, sa voix ridicule, la scène de charge médiévale des flics pourtant armés, Marion Cotillard etc.), Gotham inexistante et générique, population absente, persos principaux en vase clos, circonvolutions bavardes, trop d'ellipses, unique tentative d'humour cringissime (le sidekick dans le fourgon de police, putain...). Et à chaque revisionnage, ces trucs me sortent un peu plus des films, m'en désolidarisent. The Batman ne contient rien d'aussi plombant que tout ça. Surtout, malgré sa longueur, je ne l'ai jamais trouvé chiant.



Miscast je sais pas, il est pas assez présent pour en juger. Par contre Turturro complètement, avec sa dégaine d'épicier kabyle complètement à côté de la plaque. Cela dit c'est rien comparé à l'accident ferroviaire de Tom Wilkinson dans le même rôle.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Il y a aussi un parallèle entre ce qu'on entend et ce qu'ils étaient en train de faire : extorquer des aveux par la violence. Donc on est toujours dans cette ambiguïté timide mais sympathique du film, avec laquelle on polit un peu le miroir dans lequel se reflète tous les protagonistes (problèmes avec l'absence du père, avec la thune ou le manque de, avec l'état de la situation de Gotham : qui veut rester, qui veut partir, qui veut y être enfermé à jamais...).



Emporté par le film et les débats et comparaisons qu'il suscitait, j'ai retenté Batman Begins, et à mon grand étonnement (sénilité ou illumination, VOUS serez juges), j'ai trouvé ça très bien, malgré des scènes d'action un poil foirées et un parcours campbellien plus que scolaire qui fait qu'on a parfois l'impression d'un robot qui tente de recracher un spectacle hollywoodien (le vieux qui commente la progression du métro, en avait-on vraiment besoin ?)

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Mais... mais... le film a toujours plu. Certes pas autant que TDK, et il y avait quelques pisse-froid à l'époque, mais le consensus est depuis longtemps en faveur de ce film (génial).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Sénilité ou illumination de ma part, vu que je n'accrochais pas au film jusqu'ici : je sais que c'est un classique aujourd'hui (ce n'est pas mon premier rodéo)
En revanche, j'ai pas eu l'effet escompté avec la suite.

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Pisse-froid... Tristes sires... L'amour de la différence.