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Ce dont souffre Rambo, c'est que le sacrifice de ses amis morts au combat ait été "vain". Il n'y a aucune dénonciation de la guerre, et encore moins une ouverture quelconque à "l'altérité" (comme on aime à dire) du Vietnamien (comme dab, réduit à une pure abstraction dont on se fout éperdument): l'enjeu est clairement des probs de conscience d'américains entre eux sur fond de psychodrame collectif "internaliste". Ici, un traumatisme d'échec et d'impopularité militaires, et non cet échec de "l'humanisme" (que feindront hypocritement de dénoncer les films soi-disant anti-guerre du Vietnam qui commencent à fleurir à la même époque, de A.N. à Platoon).
Je connais aucun ancien combattant qui se soucie d'autre chose que de son propre sort, celui de ses camarades et finalement des populations civiles (et ça dépend là du degré d'implication à leur encontre, des fois il y a rien de spécial). De ce point de vue, la focalisation de
Rambo là-dessus est très sensible à la vraisemblance de son personnage principal, même si le film lui-même dépeint une suite d'évènements de plus en plus excessifs. John Rambo est dans le coin pour retrouver un de ses camarades, noir qui plus est, foudroyé par les conséquences de l'usage des produits chimiques américains sur le théâtre des affrontements. A travers le sort de ce fantôme, le film dit tout ce qu'il y a à dire sur les abus de l'état major US.
Une armée fonctionne en partie par le lien de camaraderie qui se forge entre soldats, envers et contre tout. Tolkien, Ernst Jünger, Remarque et tous les auteurs qui ont connu l'engagement militaire frontal où que ce soit en font état, dans leurs oeuvres et leur correspondance, peu importe les leçons politiques, morales et esthétiques qu'ils tirent de leur expérience. Même chez Céline il y a ça. L'enjeu auquel fait face un ancien soldat est ainsi très bien illustré dans le film, et détestable ou non, entièrement justifié.
Platoon je ne saurai en parler, c'est un des rares films que je n'ai jamais réussi à regarder en entier. Mais
Apocalypse Now n'est en effet, à aucun moment, anti-guerre (de même que
Heart of Darkness n'est pas anti-colonisation, mais c'est un autre débat). Contrairement à
Rambo, qui se focalise (et bien) sur l'expérience individuelle de la guerre,
AN porte en son coeur, et malgré ses méandres narratives et intellectuelles, un message très simple : on a perdu parce qu'on a envoyé des gamins, alors qu'il fallait plus de Kurtz (ou Rambo).
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Bel effort de la part de Müller, plus intéressant et moins flemmard que mon mash-up d'extraits de critiques glanées sur allocine pour L'Humanité. J'ai apprécié et ça donnait envie de réécouter un peu de Zao.
Essaye la reprise de Léotard pour voir...