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MessagePosté: 29 Déc 2017, 01:39 
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J'avais été agréablement surpris par le relativement hypé Tangerine et sa folle énergie transcendant l'anecdote du "film tourné à l'iPhone" pour une proposition plutôt originale avec pour protagonistes deux transexuelles.

L'accueil critique de celui-ci était encore plus dithyrambiques et j'ai du mal à saisir ce qui justifie l'engouement pour ce qui débute comme une chronique assez mignonne, parce que souvent vue du point de vue de garnements attachants, mais overstays son welcome de ouf et s'avère au bout du compte un film indépendant sur les galères de pauvres white trash comme j'ai l'impression d'en avoir déjà vu mille.

La toute fin est jolie mais l'ensemble m'a paru être une régression très conventionnelle après Tangerine.

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MessagePosté: 29 Déc 2017, 09:43 
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Film Freak a écrit:
La toute fin est jolie mais l'ensemble m'a paru être une régression très conventionnelle après Tangerine.

Pourtant, dans le genre "comment bien appuyer la métaphore faute de pouvoir conclure", ça se pose là.


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MessagePosté: 29 Déc 2017, 09:45 
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Robot in Disguise
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L’avis de Freak confirme mes craintes. En plus je sens une tentative de cultification de la gamine en mode "une nouvelle Hushpuppy" (au passage: Benh Zeitlin, le réalisateur oublié).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 29 Déc 2017, 18:19 
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J'ai surtout regretté certaines longueurs, mais les acteurs sont très bons (même les gamins, ce qui est quand même rare) et le réal parvient à ne pas juger ses personnages sans non plus botter en touche sur leurs travers. C'est typiquement le genre de film qui peut laisser froid ou saisir dès le départ par sa violence sous-jacente (et parfois bien réelle). Willen Dafoe est top. En fait je ne sais pas trop comment faire mieux avec un scénario comme celui-ci, après il est permis de penser que le scénario ne vaut pas un film. Sur la toute fin,
j'aurais préféré qu'il s'arrête sur le plan de la gamine qui chiale pour la première fois, comme une gamine qu'elle est, ce qu'on avait un peu oublié. Sa pote qui l'embarque chez Mickey, ça stabilote un peu le bouzin de manière pas très utile.

4.5/6


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MessagePosté: 30 Déc 2017, 15:14 
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boultan a écrit:
C'est typiquement le genre de film qui peut laisser froid ou saisir dès le départ par sa violence sous-jacente (et parfois bien réelle)
Je n'ai pas vu son film précédent, la bande annonce de celui-ci ne m'avait pas spécialement accrochée, et j'ai bien cru que j'allais détester The Florida Project après une intro repoussoir où je n'avais qu'une envie, baffer ces sales gosses. Mais j'ai trouvé le film très malin, comme tu le dis il ne juge jamais, ne s'apitoie pas pas plus qu'il ne dédouane quiconque de ses responsabilités. Il joue aussi très bien du contraste entre le soleil floridien, cet hôtel à la périphérie de Disneyland tout en couleur éclatante, sa piscine où on peut aller plonger en pleine nuit, et le quotidien de ces paumés dont les gosses sont laissés en liberté à accumuler les conneries. Par ailleurs je ne vois aucune faute de goûts dans ce que Baker met en scène (hormis une peut-être, la seule scène que je n'aime pas avec le vieux pédophile), ne serait-ce que les séquences de passes de sa mère ce sont des scènes très intelligemment filmées, tout en retenue, ça n'a l'air de rien mais ce sont des idées vraiment géniales qu'ils distillent comme cela sur toute la longueur du film. Et j'abonde également sur la performance de Dafoe, l'air de rien il tient son motel comme il tient son rôle, sans faire de vague, tout en intériorité, il est vraiment excellent.

boultan a écrit:
Sur la toute fin,
j'aurais préféré qu'il s'arrête sur le plan de la gamine qui chiale pour la première fois, comme une gamine qu'elle est, ce qu'on avait un peu oublié. Sa pote qui l'embarque chez Mickey, ça stabilote un peu le bouzin de manière pas très utile.
Ça ne serait pas la même fin. Finir sur le fait de la voir pleurer (scène par ailleurs nécessaire afin de voir cette gamine être enfin une enfant, même si les scènes dans la baignoire tiennent également de cela) signifierait un renoncement. Avec cette course vers Disneyland elle refuse justement de renoncer à ce que sa mère lui a inculqué (en mal ou en bien), un doigt d'honneur à sa manière.

4.5/6


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MessagePosté: 02 Jan 2018, 10:09 
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Plutôt déçu. J'aime pourtant les chroniques enfantines je trouve même que ça peut donner de grands chefs d'oeuvre (Cria Cuervos), cependant là ça n'a pas totalement pris tout simplement parce que le film manque de vision globale. On enchaîne les séquences un peu en mode random avec des trucs réussis, une vraie fraîcheur, une sensibilité qui fait mouche, une énergie émouvante (cette nouvelle amie) mais d'autres moments relous ou un peu hors-sujet dont on se demande l'utilité (le truc avec le pédo, Willem Dafoe qui déplace des meubles avec son fils). Le basculement de l'insouciance estivale vers la cruauté de la misère est pas mal (ces scènes dans le bain dont on comprend plus tard le hors-champ) mais ça reste trop dilué rythmiquement pour vraiment bouleverser ou interpeller. Quant à la toute fin si j'aime l'idée j'ai détesté sa mise en scène
cette rupture super moche dans le montage avec le changement de format de tournage (tourné à l'iPhone comme son précédent non ?) et surtout la musique horrible j'ai pas compris.
Un peu l'impression d'avoir assisté à un American Honey soft et beaucoup moins fort. Et pas trop aimé le rôle fadasse de Dafoe dont on a le sentiment à un moment qu'il va s'épaissir (on devine des problèmes de famille de son côté) et finalement non. Mec overcasté pou rien.
Finalement je me suis dit que j'aimerais bien voir un documentaire sur ces motels en bordure de Disneyland où on vivote en attendant mieux. Bref le buzz immérité de cette fin d'année (et ça marche en salles hier séance complète au Cinéma des Cinéastes, j'ai du me rabattre sur le Louxor lui aussi quasiment complet).

3/6

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Dernière édition par Art Core le 02 Jan 2018, 10:17, édité 1 fois.

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MessagePosté: 02 Jan 2018, 10:15 
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Art Core a écrit:
cette rupture super moche dans le montage avec le changement de format de tournage (tourné à l'iPhone comme son précédent non ?
Avec une gopro et sans autorisation


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MessagePosté: 02 Jan 2018, 10:18 
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Oui c'est ce que je me suis dit.

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MessagePosté: 02 Jan 2018, 10:25 
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Art Core a écrit:
(et ça marche en salles hier séance complète au Cinéma des Cinéastes, j'ai du me rabattre sur le Louxor lui aussi quasiment complet)
J'avais pas vu ce détail, ça m'étonne que tu privilégies le premier (salles vétustes) au 2nd (où j'essaie d'aller le plus souvent possible, belles salles rarement pleine)


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MessagePosté: 02 Jan 2018, 10:30 
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J'aime beaucoup le Cinéma des Cinéastes et je crois que les salles ont été refaites récemment (en tout cas la grande salle est excellente). Le Louxor c'est un beau ciné mais la grande salle a un écran de merde et la petite est pas terrible. Mais je vais plus au premier simplement parce qu'il est à 15mn de chez moi.

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MessagePosté: 02 Jan 2018, 10:33 
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Art Core a écrit:
J'aime beaucoup le Cinéma des Cinéastes et je crois que les salles ont été refaites récemment (en tout cas la grande salle est excellente).
Faudrait que je lui redonne sa chance alors, les dernières fois où j'y suis allé c'était dans les salles 2 ou 3 et elles étaient bien pourries.


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MessagePosté: 31 Jan 2018, 15:16 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Je rejoins Art core.
Un peu déçu aussi, pas vraiment par rapport à l'OVNI assez dingue qu'était Tangerine, mais par rapport à la hype et les dithyrambes de la presse..
J'ai moi aussi beaucoup pensé à American Honey, en moins emballant, en moins touchant, en moins gracieux, bref en moins fort. Pourtant le film est pas dégueu, sa mise en scène naturaliste est assez réussie, les acteurs sont assez irréprochables (même si Moonee est non stop dans le même registre), d'ailleurs Dafoe reste un acteur passionnant à regarder, il est juste parfait. Le hic c'est que, malgré quelques belles idées de mise en scène ou de narration/montage, je n'ai jamais vraiment été transporté.. Ca met un peu trois plombes à décoller, c'est limite boring par moments, et quand dans la dernière demi-heure les arcs narratifs sont au bord du climax, j'ai eu le sentiment de ne pas m'être assez attaché aux personnages et d'avoir raté le train émotionnel, notamment sur ce fameux plan à la fin
de la fille qui craque enfin
, plan qui d'habitude devrait ouvrir les vannes chez moi
#Eté 93
. Pas non plus fan de l'ultime séquence, moins par sa rupture esthétique que par son gros surlignage de ce qu'on a compris en long et en large durant tout le film..

Bref. Je suis content de l'avoir vu et j'y vois vraiment des qualités, mais ça me semble quand même surcoté, en tout cas pas aussi abouti qu'il aurait pu être.

3,5/6

EDIT: j'ai du mal à piger le titre, on dirait un titre de travail du scénario v1...

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MessagePosté: 04 Juin 2018, 22:23 
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Antichrist
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J'avais beaucoup aimé Tangerine, surtout dans le contexte du Festival de Deauville où les célèbres mamies normandes manquaient de s'évanouir à chaque passe... On retrouve ici le même regard bienveillant de Sean Baker pour les marginaux, même si le film est peut-être un moins "libre". Je trouve la première partie bien meilleure, quand il filme juste la vie des enfants et cette communauté qui survit à l'ombre du rêve américain. La suite est plus appuyée. Sinon le (presque) dernier plan m'a grave rappelé Capharnaüm de Nadine Labaki.

4/6


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MessagePosté: 03 Sep 2024, 15:20 
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Grâce aux ressorties, j'ai pu rattraper Tangerine, Florida Project et Red Rocket en une semaine. Ça faisait une paie qu'un réalisateur américain m'avait pas autant enthousiasmé, et il était temps que le cinéma étatsunien (le MEILLEUR de la TERRE) ne retrouve la patate et sache faire ce qu'il fait de mieux : un melting pot d'influences mondiales allié à une mécanique narrative impeccablement huilée avec des personnages hauts en couleur et attachants.

Baker arrive à cuisiner tout ça avec une méthode qui est à la fois bien pensée et pas péteuse. Dans les trois films, on retrouve trois personnages aux points de vue à la fois contradictoires et complémentaires sur la même situation et l'un d'entre eux est plus manipulateur que les autres sans qu'on le réalise vraiment avant la fin. Fin qui apparaît au fur et à mesure que les films avancent comme un précipice inévitable du fait des agissements du baratineur en question. Le tout est rythmé par un compte-à-rebours qui se dévoile par les allers-retours entre les protagonistes.
J'allais écrire ensuite une phrase du type "Red Rocket est le plus drôle du lot"... avant de me souvenir du lapsus qui ouvre Tangerine et met le feu aux poudres, et de m'apercevoir que je me suis marré aux trois sans distinction.

The Florida Project est mon favori sans doute du fait des influences revendiquées par le réalisateur (merci la vidéo Konbini citée dans le sujet Red Rocket). Si Tangerine est ce que Cassavetes aurait pondu avec un iPhone et si Red Rocket ressemble à un sitcom de la fox détourné par le Lars Von Trier de Breaking the Waves, The Florida Project lorgne du côté de Verhoeven et on traverse tous ce territoire périphérique de Disneyworld avec la même énergie que Paulo et Jost Vacano pour un Mini-Showgirls sur ce qui peut être l'enfance d'une future Nomi.

Baker arrive à alterner ses trois sujets sans que ça se marche sur les pieds mais en les alimentant là encore via trois figures. Les intrigues sont très simples (Hallee doit payer son loyer, Bobby doit régler les problèmes du motel, Moonee vit sa meilleure vie et se fait une nouvelle amie pour la vie) et délimitées autant sur le plan géographique que temporels avec cet été qu'on craint de voir finir car on sent poindre la catastrophe. Un peu comme cette scène avec le pédophile où Bobby sent les emmerdes arriver et lâche un gros seau de peinture : même en tentant de faire au mieux, la bérézina n'est jamais loin.

Et peut-être est-ce là que The Florida Project tire son épingle du jeu : la question centrale et insoluble qui revient lancinante, "Peut-on bien bien traiter sa gosse tout en l'élevant comme de la merde ?" s’inscrivant totalement dans le discours de son auteur qui aime retourner comme un pancake les positionnements moraux. Mais elle est aussi constamment dopée par les couleurs et les architectures improbables qui défilent devant nos yeux : le summum étant la visite des gamins dans une ville fantôme, cimetière des espoirs de propriété pré-crash de 2008. Forme et fond qui interrogent également sur ce qui crée des générations principalement motivées par la célébrité et le cash faciles. Est-ce l'environnement social et économique ultralibéral ou bien la nature humaine qui fait qu'on préfère glander sur son téléphone tandis que tout crame (et qu'on en fait un spectacle) ?

Tout ça pour dire merci Greta, donc merci Barbie et merci la vie.

Sur le final
j'ai trouvé aussi sur le coup que c'était moche et décevant même si totalement justifié au niveau du sujet, avant de m'apercevoir que c'était surtout parce que je devais dire adieu à la petite, Bobby et le reste.
Et puis, même Sean Baker se moque de ce petit effet arty sur Letterbox, donc ça prouve que c'est pas un mauvais bougre.

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MessagePosté: 03 Sep 2024, 15:30 
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Lui met 1/5 à son film sur Letterboxd.


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