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MessagePosté: 15 Fév 2022, 19:32 
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Inscription: 25 Déc 2008, 02:29
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J’ai compris l’allusion grâce au film de la fille de Mann, Texas Killing Fields.


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MessagePosté: 16 Fév 2022, 07:58 
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Vidéo-club de Konbini avec Sean Baker : https://youtu.be/urrIftBhvdI


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MessagePosté: 16 Fév 2022, 08:37 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 87075
Localisation: Fortress of Précarité
Où il dit que Tenet défonce.

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MessagePosté: 16 Fév 2022, 12:37 
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Inscription: 18 Mar 2021, 18:00
Messages: 29
Salut à tous,

Je suis de retour après un long temps de pause dû à des évènements personnels. J'ai publié une analyse de Red Rocket sur ma chaîne dont voici le lien: https://youtu.be/LI6lPz4igRo

N'hésitez pas à me contacter ici ou ailleurs.

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Ma chaîne Youtube de critique et d'analyse cinématographique :
https://www.youtube.com/channel/UCP9XfP ... YJAazYqAig


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MessagePosté: 10 Mai 2022, 09:12 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28532
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Trouvé ça bien mais pas non plus dingue. J'aime beaucoup l'approche de Baker qui fait vraiment un cinéma "à la cool" dans le sens où on a l'impression de chiller avec ses personnages qui sont presque tous dans une espèce d'oisiveté permanente (mais quand Strawberry bosse au Donut Hole - ce nom putain). J'aime beaucoup toutes les scènes avec Lonnie, le voisin sympa/chelou qui se fait passer pour un vétéran. Baker trouve vraiment une voix personnelle dans cette manière de manier la chronique d'un territoire en déshérence et de personnages en marge sans que ça devienne un film purement sociologique et catastrophiste. Au contraire même, j'aime beaucoup l'énergie qu'amène le perso principal, espèce de grand gamin paumé à la vie totalement dissolue. Vous l'avez dit, le parallèle avec la carrière de l'acteur est assez génial, tu regardes son IMDB c'est 100% de daubes et de série Z. Et il est génial dans ce rôle de beau parleur mythomane qui se rêve un succès qui le fuit. Et il ne pose jamais de regard trop marqué sur les choses sans juger, sans explosion de violence ou évidemment de misérabilisme. J'aime bien l'espèce de candeur de la mère et de sa fille qui passent leur journée dans leur canapé à fumer des clopes et dont le grand moment va être d'être interviewé à la télé pour un fait-divers.

Après je trouve ça franchement un peu long et surtout j'ai été déçu par cette dernière partie plus artificielle où j'ai eu le sentiment que Baker ne savait plus trop comment finir. J'avais eu exactement la même impression avec The Florida Project. Entre ce carambolage improbable (et dont on se demande un peu l'intérêt dramaturgique) et les toutes dernières minutes un peu "oniriques", ça m'a laissé un peu sur le côté. J'aime bien l'idée que le film est un cercle vicieux et que le perso se retrouve exactement dans la situation où il était au début mais il m'a manqué un truc. Sympa mais j'attends encore de Baker qu'il me convainque totalement. Et dommage que Simon Rex n'ait pas eu le prix à Cannes, ça aurait été assez ironique (et mérité).

4/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 18 Nov 2022, 09:29 
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Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5911
Marrant à quel point on peut se faire une idée faussée d'un film en survolant quelques avis. Non, comme le fait remarquer Déjà-Vu, le film n'est pas "survitaminé" et ne consiste pas en une cascade de plans qui se déversent à un rythme effrénée : il respire plutôt même, ce qui d'ailleurs se répercute sur la longueur excessive encore une fois. Remarques justes une nouvelle fois de Déjà-Vu. Par ailleurs, j'avais prévu de le voir, mais c'est l'avis que je croyais positif et sa comparaison, tout à fait pertinente, avec la comédie italienne de skip mccoy qui m'a décidé à appuyer sur play. Le relisant à la moitié du film (je l'ai vu en deux fois), je me rends compte qu'il était beaucoup moins positifs que ce que j'avais cru.
Pour les qualités, elles ont été énoncées, ancrage géographique (un brin superficiel quand même) via les lieux et le parler local, le misérabilisme est tenu à une distance respectable, un acteur épatant dans un rôle de minable mais qui en a tellement peu conscience qu'on est prêt à l'absoudre. C'est un peu le prototype de l'Américain : il veut percer, il rêve de gloire et de succès rapide, toujours imminent, il se meut dans un espace bizarre entre puritanisme (toutes les scènes où sa nudité suscite les réactions outrées de ses colocataires) et liberté décomplexée (le porno). L'espèce de torture morale qu'il subit après l'accident, qui pourrait presque passer pour de la culpabilité, et qui n'est que la peur de se faire pincer résume bien l'égoïsme de ce personnage, avec ce qu'il peut avoir d'ambivalent parfois (le côté branleur qui le justifierait presque). Le portrait et le personnage sont intéressants, la pente qu'il suit moins, manquait juste des personnages un poil plus antagonistes (Leondria est censé remplir ce rôle) pour donner un peu de poids au film.
La référence à Pleasure, comme le fait Lohmann, aussi s'impose en faveur de Red Rocket et en dit sans doute plus long sur le porno.


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MessagePosté: 21 Nov 2022, 14:31 
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Je suis en train de lire les bouquins de Gabriel Chevallier. Dans l'excellent Mascarades, après un récit d'un vif humour noir sur la guerre des tranchées, il y a, coïncidence curieuse, une nouvelle où le portrait du père m'a fait beaucoup penser au personnage principal de Red Rocket.. En voici des extraits :

Citation:
Notre père, je ne sais comment le dépeindre. C’était une sorte de condottiere en disponibilité, de vagabond sédentaire, de fantaisiste absurde. Nous avons tous, ses enfants, passé notre jeunesse à essayer de résoudre les problèmes que nous posait le monstre d’inconséquence qui évoluait parmi nous, accumulant ruines et désastres, le plus insoucieusement du monde, et qui mourut soudain quand notre dénuement fut consommé. Sa mort a été, en somme, la seule sécurité qu’il nous ait procurée, comme elle a été la seule échéance à laquelle il ait fait face complètement. Mais notre mère, la sainte femme, continua d’honorer pieusement, jusqu’à sa propre mort, le souvenir de ce désastreux chef de famille.

Gérante d’un désordre inouï (nous vivions de crédits douteux et d’expédients humiliants, parmi des rebuffades certaines), notre mère s’est usée prématurément à nos chevets, veillant sur notre repos en y sacrifiant le sien, avec un air si simple pour affirmer que c’était naturel que nous avions fini par le croire. Elle eut une existence de sœur de charité avec, en plus de ses maternités, le poids de nos humeurs et de nos sottises, que devait supporter seule cette consolatrice frêle. Ses craintes pour nous étaient encore dominées par les angoisses que lui donnait la tête la plus folle du logis, celle de notre père. Sans compter les trahisons qui meurtrissaient certainement sa nature tendre. Et pourtant, devant cette mère des douleurs, il nous arrivait de ne pas cacher notre ennui, de montrer notre préférence pour le bâtisseur de fantasmagories, pour l’illusionniste étourdi et menteur, jouisseur et hâbleur, mais charmant malgré tout, dont nous portions le nom.
Plus tard, nous avons mieux compris. Gilles Seringal était de ces êtres qui sont peut-être bons pour les activités excessives et périlleuses, mais que la vie rend fous si elle ne leur propose que des tâches calmes et de tranquilles devoirs. Placé pour cela, peut-être eût-il fait un héros, un splendide aventurier ou un entraîneur d’hommes. Au fond, nous n’en savons rien. C’est la pieuse excuse que nous avons parfois donnée à une conduite dont l’incohérence stupéfiait. Certains jours, nous surprenions sur le visage de notre mère les signes d’une grande tristesse. – Qu’as-tu ? lui demandions-nous. Te sens-tu mal ? – Oh ! non, disait-elle doucement, comme elle disait toutes choses. Mais je trouve que votre père est bien gai. Elle avait lieu de craindre. La gaieté de notre père préludait aux catastrophes. Quand il se mettait à chanter pendant une semaine, nous vivions dans l’inquiétude.
(…)
Gilles Seringal avait au-dehors une vie assez scandaleuse.
Ses prouesses de galanterie se savaient à M…, où nous habitions. Je crois que notre mère fermait les yeux, car certainement les tantes, bonnes âmes, devaient faire allusion aux frasques de notre père, sous couleur de veiller à la réputation de la famille et à la bonne éducation de leurs neveux. Elles ne pardonnaient pas à notre mère d’avoir épousé cet excentrique et ce païen, de tenir à lui et de le défendre. Notre père était beau et séduisant, il avait de l’aisance et du charme. On ne pouvait lui contester cela. C’était ce charme enjôleur que les tantes lui pardonnaient le moins. Elles plaignaient notre mère, comme si les échecs qui accablaient son foyer fussent le châtiment de troubles concupiscences. Elles tenaient à prouver que le mariage, pour une femme, était de toute façon une horreur, dont il fallait offrir à Dieu les souffrances pour en racheter l’impureté.


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