Art Core a écrit:
Et la description amusée et incroyablement précise des différents stades de tortures subies est plutôt jubilatoire même si on doit se taper de temps en temps de la théorie sadienne où il nous explique pourquoi il faut être un débauché et pourquoi le meurtre devrait être encouragé plutôt que puni (je l'ai toujours trouvé lourd quand il se fait prosélyte, sa fiction n'en a besoin).
Au contraire je trouve que ça rend les situations encore plus horribles, et je dirais même que si ses personnages étaient juste des fous sanguinaires ça n'aurait aucun intérêt. Les voir dénués de remords, justifier leurs actes par des raisonnements froids ça rend leurs actions plus effrayantes encore car l'auteur n'offre ainsi aucune échappatoire possible. C'est d'ailleurs en ça qu'il est
sadique.
Bon perso j'ai lu la première partie et autant je trouve ça intéressant et j'irai au bout, autant s'infliger toutes ces scènes horribles de viol et de torture ça reste une souffrance, et je me lancerai donc pas dans la seconde partie avec un enthousiasme débordant.
Dans le même genre "l'histoire de l'oeil" de Bataille m'avait profondément dégoutté, dans Justine je n'en suis pas à ce point (peut être simplement parce que je suis averti désormais) et justement j'aime bien voir Sade déballer ses argumentaires et sa philosophie dépravée, même si ça commence à devenir un peu redondant cela dit. Il y'a aussi un certain génie à trouver des personnages si bien définis, ayant chacun des vices qui les caractérisent, et à parvenir à distiller la violence de telle sorte à toujours garder une certaine gradation, ça tient le récit dans un cauchemar constant sans s'endormir pour autant, c'est d'une certaine manière fascinant.
Après ça reste pas non plus une immense partie de plaisir quoi.
Allez j'y retourne