Forum de FilmDeCulte

Jake Portman est un adolescent de 16 ans vivant en Floride en 2016. Lorsque son grand-père Abe décède, il découvre que toutes les histoires qu'il lui racontait enfant étaient vraies. Jake et son père se rendent alors sur la mystérieuse île de Cairnholm, au Pays de Galles. Jake y découvre les ruines d'un orphelinat qui appartenait à une certaine mystérieuse Miss Peregrine et qui abritait dans les années 1940 des enfants « particuliers ».


Comme nombreux sur le forum, je considère que le cinéaste Burton est devenu sénile depuis plus de 15 ans à l'exception d'un Sweeney Todd qui m'avait beaucoup plu et j'avais trouvé que son Dark Shadows malgré de débuts prometteurs puait la naphtaline et faisait plus pitié qu'autre chose. Force est de reconnaitre la bonne surprise qu'est son dernier film qui, même si il n'atteint pas le niveau de ses pépites des années 90, marque un retour en forme et vers l'inspiration du cinéaste.

Pourtant, le film ne manque pas de défauts : un tempo un peu lent et le statut du film qui expose l'univers d'une saga. Je n'ai pas lu les bouquins mais globalement on est dans un univers fantastique qui vise le public d'Harry Potter et donc on aura le droit à moins de noirceur ou d'humour macabre de la part de Burton. Même si il s'autorise une scène de combat réjouissante avec des squelettes dont l'animation est un pur hommage au maitre des effets spéciaux Ray Harryhausen.

Pour le reste, c'est étonnant de voir à quel point le livre convient parfaitement à l'univers Burtonien comme si c'était le cinéaste adéquat pour le porter à l'écran. On y retrouve plein de thématiques et points communs entre le grand-père qui raconte des histoires abracadabrantesques, l'importance de l'imaginaire pour affronter ses peurs, cette phobie de la réalité, l'acceptation de la différence et bien évidemment ces monstres que sont ces "particuliers".

Bref, le livre offre un terrain de jeu parfait pour Burton qui retrouve son inspiration et offre un film charmant. Le cinéaste a ici retrouvé sa poésie et enterre ici tous les Harry Potter ou autres films du genre réalisé par des Yes-men sans envergure (excepté évidemment le HP de Cuaron). Ca fait plaisir de le voir renouer avec son imaginaire

Malgré tout, comme dit au début de mon texte le film souffre un peu de son statut d'exposition et on aurait aimé que tout soit aussi nerveux que cette dernière demi-heure. On se met alors à rêver d'une suite du même tonneau qui pourrait signer le définitif come-back de Burton au niveau de ses glorieuses années. Car il est (enfin) sur la bonne voie.

4/6

Entre les échos catastrophiques et l'avis positif d'Abyssin, je perds le peu d'espoir que j'avais eu en voyant la bande-annonce.

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Pas vu la bande-annonce. Peut-être que je surnote à cause de l'enthousiasme à la sortie de la salle (ça vaut plus un 4) mais je suis le premier surpris alors que j'en attendais pas grand chose. Franchement, ça vaut tellement mieux que tout ce qu'il fait depuis 2000 (hormis Sweeney Todd pour moi). Et puis les échos sont pas catastrophiques, la presse est très bonne au contraire. Ce qui fait plaisir c'est de retrouver l'univers Burtonien de ses meilleures années, se sentir un peu revenu en terrain connu qu'on a pas pu arpenter depuis longtemps.

La bande-annonce n'était vraiment pas terrible, et laissait entrevoir un Burton tournant à vide, déshumanisant son bestiaire à l'aide du numérique. Donc, cette critique est quand même rassurante, venant d'un Abyssin qui considérait Burton mort.

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Pas senti de déshumanisation du numérique. Au contraire, tu ne penses pas aux multiples fonds verts qui ont du être utilisés durant le tournage. Je l'opposerais à un Dark Shadows où tu avais aussi l'impression que Burton retrouvait son univers mais ça puait le "musée" tellement c'était figé et que ça tournait à vide. Là c'est vivant et ça fonctionne bien. Bon après vous attendez pas à être au niveau des meilleurs Burtons mais c'est un progrès encourageant. Comme sur la mise en scène, on le sent retrouver de l'allant, être aussi bon que lors des ses glorieuses années mais pas sur toute la durée du film. Ce Miss Peregrine ça peut être autant qu'un coup d'épée dans l'eau qu'un premier pas marquant vers le retour de l'inspiration.


EDIT : Et puis c'est tout bête mais quand on compare ce Burton aux Harry Potter ou films ados tournant autour de cet imaginaire, Burton les met grave à l'amende. Quand le côté calibré fait place à un cinéaste avec une vraie personnalité.

Ouais alors ça j'en doute grave.

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Ben disons qu'entre un film qui respecte le cahier des charges et un Burton qui essaie de mettre sa patte, j'ai vite fais mon choix. L'un a plus de personnalité que les autres. Et je vais être cash mais pour moi les Harry Potter c'est super moyen, voir de la daube, alors quand tu as un vrai cinéaste qui s'y met alors, même à moitié, oui ça le mets grave à l'amende (exception faite du Cuaron bien sur).

Je jugerai sur pièce mais la dernière fois qu'il s'est adonné à l'exercice (La Planète des singes), c'était tout sauf personnel.

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Ah mais je suis d'accord sur la Planète des singes que j'avais trouvé efficace mais lisse. Là c'est quand-même mieux même si c'est compliqué de comparer tellement c'est éloigné. Perso, je le préfère à La planète des singes. Et on peut pas m'accuser de vendu je rentrais dans la salle plutôt pessimiste. Bon allez je baisse ma note, un peu surnoté suite à l'enthousiasme mais ça fait plaisir de voir Burton sortir du statut de cinéaste has been.

Maintenant tu me suces.

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Lol non t'inquiètes on a juste des avis similaires sur la carrière de Burton.

Je trouve que le film fonctionne jusqu'à son dernier tiers. Les enfants sont assez inégaux (genre le bougon, là, c'est pas possible) mais l'histoire est plutôt bien amenée et on se laisse gentiment faire, avec même quelques scènes de poésie sincère assez réussies (généralement celles avec Ella Purnell). Malheureusement la fin est très embarrassante quand même.
2/6

C'est marrant, je pensais justement que cette fin à Blackpool serait ce qui est le plus apprécié par les spectateurs. Les goûts, les couleurs. Pour te dire, la scène avec les squelettes est ce qui m'a le plus plu.
Moi je veux une suite, sans la période d'exposition et commençant tambour battant il y a un bon potentiel.

Ouais bah non hein.

L'entrée en matière a quelque chose de vaguement intrigant mais la mollesse point déjà le bout de son nez et ce malgré ce montage qui multiplie les coupes et écourte chaque plan dans le vain espoir de dynamiser le tout.

Il y a quelques images inspirées par moments, notamment à chaque apparition d'un Creux, mais le film s'inscrit clairement dans la faiblesse de la carrière récente de Burton. Ce n'est jamais nul à chier comme Alice au pays des merveilles ou ridicule comme Dark Shadows (quoique, la performance de Samuel Jackson a de quoi faire rire si elle n'était aussi horripilante) mais c'est à peu près aussi chiant que Big Eyes.

Le rythme neurasthénique et l'étirage de la découverte de l'école de Miss Peregrine (qui donne son nom au film mais s'avère un personnage somme toute inexistant), tartinant un non-mystère sur une trop longue durée, n'aident en rien un récit mille fois vu d'outsider incompris par ses parents qui cherche sa place. C'est d'ailleurs à ça que se limite la patte, superficielle, du cinéaste dans cette énième adaptation d'une série de romans Young Adult qui est plus proche qualitativement de tous les wannabe Harry Potter que de Harry Potter lui-même.

Parce qu'à part un tout petit peu d'univers post-X-Men, ça ne propose rien. Ça ne RACONTE rien.

Là où l'on reconnaît le plus Burton, c'est dans l'incroyable platitude des scènes "d'action". Le mec est juste incapable de mettre en scène un set-piece, c'est effrayant. Le climax, aussi fade que le héros, en est un bon exemple. Rien n'a changé depuis Batman (1989).

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A ma grande surprise, j'ai trouvé ça très sympa, et c'est le premier Burton à me faire quelque chose depuis Big Fish.

Derrière son héros mou, son recyclage plan-plan de thématiques qui ont fait leur temps (nullité abyssale du personnage de Chris O'Dowd), j'ai aimé l'incursion d'une horreur un peu crado (les yeux) et implacable dans un univers lisse de carton-pâte assumé (la Floride, le manoir, la foire, l'île).

4/6

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."