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MessagePosté: 27 Sep 2015, 19:28 
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Comme souvent chez Guillermo del Toro, une voix off ouvre le film et donne le ton par une réplique qui reviendra fermer le film. Dans Crimson Peak, la citation fait figure de profession de foi. "Ghosts are real. This much I know."

Si les fantômes existent, ils sont une donnée de notre monde et ne nécessitent pas d'être au coeur de l'action. Et comme l'affirme la jeune protagoniste à propos de son livre dans une déclaration méta qui donne la clé du film, cette histoire n'est pas une histoire de fantômes mais une histoire avec (aussi) des fantômes. D'autant plus que chez Del Toro, les véritables monstres ne sont pas les créatures surnaturelles mais les humains. Ce faisant, le nouvel opus du cinéaste mexicain est le cousin américain de ses oeuvres hispaniques (L'Échine du Diable et Le Labyrinthe de Pan) qui sont avant tout affaire de personnages et non de fantastique.

En réalité, Crimson Peak est principalement une romance gothique. Mais à la sauce Del Toro. Ainsi le metteur en scène organise-t-il la rencontre entre Edith Wharton et les films de la Hammer, union symbolisée par le nom de son héroïne - Edith Cushing - qui voyage du comté de New York du "temps de l'innocence" jusqu'en Angleterre dans les landes chères aux soeurs Brontë, vivant son conte de fée vicié dans une maison hantée.

Jeune fille vierge qui incruste un bal auquel elle n'est pas invitée et danse avec le Prince Charmant à la place d'une femme de la société qui aurait tout aussi bien pu être sa méchante belle-soeur, notre Cendrillon va basculer dans un autre célèbre conte, autrement plus macabre.
Barbe Bleue
Influence littéraire déjà ouvertement affichée auparavant dans la filmographie de l'auteur (Le Labyrinthe de Pan évidemment mais également Hellboy II), le conte est toutefois détourné ici par Del Toro afin d'en subvertir la morale habituelle. Le sexe n'est plus un danger mais un acte d'amour, transformatif. Et la métamorphose a toujours été un thème récurrent du cinéma de Guillermo del Toro.

Dans ses premiers films, les protagonistes humains passaient à un état de mort-vivant (immortels, fantômes, vampires) dont ils ne pouvaient se libérer que par le biais de la vengeance. Depuis Hellboy, ce sont davantage les choix que font les protagonistes qui les changent (Hellboy refuse sa destinée de héraut de l'apocalypse puis d'instrument du gouvernement, Ofelia réfute le fascisme, annihilation du choix). Dans le cas présent, la transformation est autre. Et double.
D'un côté, Edith, énième orpheline deltoroienne et encore dans l'âge d'or de l'innocence (la lumière ambrée des scènes à New York, la robe dorée qu'elle porte) mais vite rattrapée par la couleur du sang ("crimson" signifie "pourpre" ou "cramoisi"), de la mort et du dépucelage, passe à l'âge adulte. De l'autre, Thomas Sharpe, héros byronien par excellence et être arrêté dans le temps, mort-vivant, est obsédé par une machine qu'il ne parvient pas à faire fonctionner (rappelant le général franquiste obsédé par la réparation de la montre de son père dans Le Labyrinthe de Pan).
Chacun sort de sa chrysalide un être nouveau. Les papillons, motifs récurrents du film témoignant une fois de plus de la fascination de l'auteur pour les insectes, sont évidemment les symboles de cette métamorphose.

En plus de subvertir le conte de fée, Del Toro en fait de même avec la romance gothique, réintroduisant le fantastique dans un genre qui ne s'en sert que pour le décorum. L'écrivain Ann Radcliffe avait recours au "surnaturel expliqué" pour apporter de la respectabilité au genre. Les héroïnes de romances gothiques se retrouvant souvent en terre inconnue, effrayante et fantastique en apparence mais l'explication intervenait toujours en fin de récit en lieu et place des fantômes attendus.
Les locataires de la maison de Crimson Peak, fondée sur une mine d'argile rouge, passent leur temps à donner les raisons scientifiques expliquant pourquoi cette demeure morte, avec ses blessures béantes, semblent saigner par tous ses pores et pourquoi la neige devient rouge sang mais les spectres du film sont bel et bien réels.
Tout en respectant ses codes, explorant l'enfermement d'une femme au sein d'un espace domestique où elle est sujette à l'autorité patriarcale et aux risques qu'elle encourt si elle ose transgresser ces restrictions, Guillermo del Toro confère une littéralité aux démons qui hantent ses protagonistes, tout autant de figures tragiques.

Plus proche de l'oeuvre de Daphné du Maurier que du film d'horreur classique, Crimson Peak est un film magnifiquement dense, d'une beauté aussi fragile que la flamme d'une bougie prise dans le vent d'une valse.

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MessagePosté: 29 Sep 2015, 09:04 
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Une petite déception en ce qui me concerne. C'est même sans doute son film que j'aime le moins avec Cronos (enfin celui-ci je m'en rappelle presque plus) et Mimic.

Pour faire court, le film est sublime visuellement. La direction artistique est géniale et que ce soit les décors (et notamment cette incroyable maison en Angleterre) ou les costumes tout est parfaitement cohérent et visuellement puissant. On retrouve cette ambiance de conte gothique vénéneux et fantastique qui ne réinvente rien mais qui le fait avec tellement de passion et de précision que ça imprime immédiatement l'oeil bien plus que par exemple le récent Woman in Black. Il y a ici une vraie personnalité derrière chaque choix et ça se sent. Les références pleuvent entre La chute de la maison Usher, Barbe Bleue, Dracula, Shining...

Cependant je trouve le film assez mou, il met un peu trois plombes à démarrer (jusqu'à l'arrivée en Angleterre en fait) et ce qu'il raconte ne m'a jamais vraiment passionné. Peut-être parce que la promesse du romantisme me semble assez raté. C'est pas son fort à Guillermo les histoires d'amour et force est de constater que là ça fonctionne très moyennement, je trouve qu'il n'arrive jamais à incarner émotionnellement ses personnages ou bien trop peu. A l'image du personnage principal, présenté comme une apprentie romancière avec beaucoup de personnalité, elle s'avère finalement une petite fille un peu transparente, transie d'amour pour son fiancée pourtant super chelou et qui passe le film à subir. Lui, parlons-en c'est un peu pareil il est assez mal défini ce personnage, avec une vraie noirceur d'un côté et une humanité saillante de l'autre. Ça fonctionne pas ou bien trop peu, peu aidé par un Tom Hiddleston que j'ai trouvé assez moyen. Seul le personnage de Jessica Chastain parvient à tirer son épingle du jeu.
C'est dommage du coup parce que la perversité du film s'en trouve un peu amoindri dans ces faiblesses d'écriture
notamment l'histoire d'amour frère/soeur.


Un peu déçu aussi par la gestion du fantastique avec des fantômes qui apparaissent, disparaissent sans vraiment d'impact sur le récit. C'est assez beau après parce que, comme dans L'échine du Diable, ils sont d'une profonde mélancolie et d'une poésie macabre assez géniale mais je m'attendais à plus (notamment lors du climax). Quelques jumpscares un peu faciles aussi dont on aurait très bien pu se passer (d'ailleurs j'ai également trouvé le sound design, du moins pour son penchant horrifique, assez banal).

Bon j'ai l'air de pas avoir aimé du tout alors que c'est quand même un chouette film avec une vraie personnalité notamment la violence bien cash de Del Toro et une multitude de petites idées qui font la différence. La photo est très belle, je trouve le premier plan absolument sublime et il y a plein de choses qui me restent en tête. Mais aussi des défauts assez évidents pour moi. Ceci étant dit, c'est un film que j'aurais du plaisir à revoir d'ici quelques mois.

4/6

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MessagePosté: 20 Oct 2015, 16:21 
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J'ai trouvé ça tout pété.
Après un début intriguant, il ne se passe RIEN, mais alors absolument rien, pendant 2 heures.
On a tout compris au bout des 30 minutes, et le fantastique ne sert à absolument que dalle. Ni à l'histoire, ni au formel (j'ai déjà vu ce genre de créatures 1000 fois), ni même à faire peur - c'est à se demander s'il essaie, on dirait que Del Toro s'en fout mais il balance quand même des jump-scares dans tout son film. L'héroïne est tarte, elle ne pige rien, difficile de s'attacher à elle. La zique est insupportable de classicisme. Je sauve évidemment le décor, sublime, et la photo incroyable. Le reste est un ennui très, très profond. Tout ce qui raconte là sur 2 heures aurait pu être fait en 1h30, et qu'on ne me dise pas "ouais faut poser l'ambiance", c'est bon, c'est chiant là.

Voilà, c'était l'un des derniers cinéastes qui ne m'avait jamais déçu, c'est donc chose faite.

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MessagePosté: 20 Oct 2015, 16:51 
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Le film souffre un peu des mêmes défauts que Pacific Rim, en fait. Deux films-hommages, deux scénarios au canevas super classique, très premier degré, plus intéressants dans ce qu'ils développent dans la forme et le fond que narrativement. Je peux comprendre qu'on se fasse chier, oui.

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MessagePosté: 20 Oct 2015, 17:40 
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Oui là pour moi c'est un peu "le film fantastique pour les nuls", franchement.

Bon j'ai pas parlé de la séance au zoo que j'avais eu aussi. Merci les vacances et ces connards d'ados boutonneux qui se croient drôles. Qu'est-ce qu'on peut être CON à 15 ans, putain mais c'est pas possible...

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MessagePosté: 20 Oct 2015, 17:41 
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C'est parce que le film est davantage une romance gothique qu'un film d'horreur/fantastique.

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MessagePosté: 20 Oct 2015, 17:47 
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Oui ça j'ai bien compris.
Mais la romance m'a BIEN BIEN ennuyé....... Passé le début (plutôt mignon) puis la découverte du manoir, plouf.

Vas-y je veux un Hellboy 3 maintenant, ça suffit les conneries.

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MessagePosté: 21 Oct 2015, 01:13 
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Art Core a écrit:
Une petite déception en ce qui me concerne. C'est même sans doute son film que j'aime le moins avec Cronos (enfin celui-ci je m'en rappelle presque plus) et Mimic.

Pour faire court, le film est sublime visuellement. La direction artistique est géniale et que ce soit les décors (et notamment cette incroyable maison en Angleterre) ou les costumes tout est parfaitement cohérent et visuellement puissant. On retrouve cette ambiance de conte gothique vénéneux et fantastique qui ne réinvente rien mais qui le fait avec tellement de passion et de précision que ça imprime immédiatement l'oeil bien plus que par exemple le récent Woman in Black. Il y a ici une vraie personnalité derrière chaque choix et ça se sent. Les références pleuvent entre La chute de la maison Usher, Barbe Bleue, Dracula, Shining...

Cependant je trouve le film assez mou, il met un peu trois plombes à démarrer (jusqu'à l'arrivée en Angleterre en fait) et ce qu'il raconte ne m'a jamais vraiment passionné. Peut-être parce que la promesse du romantisme me semble assez raté. C'est pas son fort à Guillermo les histoires d'amour et force est de constater que là ça fonctionne très moyennement, je trouve qu'il n'arrive jamais à incarner émotionnellement ses personnages ou bien trop peu. A l'image du personnage principal, présenté comme une apprentie romancière avec beaucoup de personnalité, elle s'avère finalement une petite fille un peu transparente, transie d'amour pour son fiancée pourtant super chelou et qui passe le film à subir. Lui, parlons-en c'est un peu pareil il est assez mal défini ce personnage, avec une vraie noirceur d'un côté et une humanité saillante de l'autre. Ça fonctionne pas ou bien trop peu, peu aidé par un Tom Hiddleston que j'ai trouvé assez moyen. Seul le personnage de Jessica Chastain parvient à tirer son épingle du jeu.
C'est dommage du coup parce que la perversité du film s'en trouve un peu amoindri dans ces faiblesses d'écriture
notamment l'histoire d'amour frère/soeur.


Un peu déçu aussi par la gestion du fantastique avec des fantômes qui apparaissent, disparaissent sans vraiment d'impact sur le récit. C'est assez beau après parce que, comme dans L'échine du Diable, ils sont d'une profonde mélancolie et d'une poésie macabre assez géniale mais je m'attendais à plus (notamment lors du climax). Quelques jumpscares un peu faciles aussi dont on aurait très bien pu se passer (d'ailleurs j'ai également trouvé le sound design, du moins pour son penchant horrifique, assez banal).

Bon j'ai l'air de pas avoir aimé du tout alors que c'est quand même un chouette film avec une vraie personnalité notamment la violence bien cash de Del Toro et une multitude de petites idées qui font la différence. La photo est très belle, je trouve le premier plan absolument sublime et il y a plein de choses qui me restent en tête. Mais aussi des défauts assez évidents pour moi. Ceci étant dit, c'est un film que j'aurais du plaisir à revoir d'ici quelques mois.

4/6


Je suis d'accord avec chacun de tes mots, vraiment.

Et la première apparition est la plus puissante à mon avis.

En fait, j'aime le fait que ce ne soit pas une histoire de fantômes mais une histoire avec des fantômes, mais je trouve sa vision de l'amour trop naïve du coup. Ca n'a rien de Wuthering Heights ou d'autres romans qu'il prend en modèle, et au cinéma, ça souffre CLAIREMENT de passer après Gone Girl.

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MessagePosté: 21 Oct 2015, 01:23 
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Je vois pas le rapport.

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MessagePosté: 21 Oct 2015, 01:31 
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C'est un truc que je me suis dit en fait, en sortant du film, parce qu'au départ j'ai pensé à Gone Girl pour le plan similaire au début et à la fin, la voix off, etc. Puis j'ai extrapolé l'idée dans ma tête en me disant que c'est deux films qui parlent de l'aspect destructeur de l'amour, mais que l'un est beaucoup plus simpliste alors que c'est un film qui est censé être une romance justement. La vision de l'amour chez Del Toro m'aurait sûrement plue plus jeune, mais là, ça m'a rien fait, c'était un cliché.

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MessagePosté: 21 Oct 2015, 01:39 
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MessagePosté: 25 Oct 2015, 18:02 
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Question pour les gens qui ont vu le film:

Le nom sur le livre à la film, c'est Cushing ou c'est Sharpe?


Pas moyen de me souvenir...


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MessagePosté: 31 Oct 2015, 00:12 
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Bien aimé, la critique de FF est assez complète. On pense au Temps de L'Innocence en effet, à Henry James qui a raconté ces histoires d'amour entre une jeune américaine naïve et un ténébreux européen (Portrait de Femme). Bon dans le film de Scorsese, on ne voit jamais de robes aussi lourdes qu'ici. Del Toro surcharge tout, c'est kitsch, mais la direction artistique est très réussie dans le genre.
Si on m'avait dit que c'était une version de
Barbe Bleue
, je n'aurais pas trouvé ça aussi prenant, le climax s'éternise un peu comme souvent mais au moins le film est drôle. La carrière d'argile a non seulement une couleur de sang mais une couleur de rouille, le film insiste beaucoup sur cette notion de pourriture évidemment qui fait penser à Poe. C'est une très jolie idée visuellement. Comme le coup des appels d'air des cheminées. Le coup du chien. Le coup du fauteuil roulant. Je trouve que le film fourmille d'idées de ce genre et c'est tout à son honneur. Le lavabo dans le club du père est joli et a une vraie existence. Del Toro a plusieurs as dans sa manche.
l'apparition finale de Sharpe est assez belle

J'aime la reconstitution historique, le fait qu'on soit dans un monde encore entre l'éclairage à la bougie et l'éclairage électrique, l'ascenseur, le coup de la machine à collecter l'argile, que les serviteurs soient noirs, le langage qui se veut châtié. Le coup du kamasutra dans les pages du livre. Le fait qu'entendre "fuck" une fois dans le métrage donne beaucoup plus de poids au mot. Non, les idées ne manquent pas.
Bizarrement, la meilleure scène du film est celle
où le mec est censé briser le coeur de la nana. Le moment où il joue le rôle qui lui est donné par le père est le moment où il semble le plus sincère, où il l'est sans doute
. Il y a une intensité dedans qui la sort du lot d'après moi. Comme la scène avec le père avant "vous vous répétez" qui trouve un écho à la fin dans le "I heard you the first time".
Dans le genre idée, par exemple, la digression sur la photographie avec le médecin qui n'a pas d'intérêt narratif mais contribue à donner du cachet au film. C'est mon premier del Toro. Bravo à lui.
L'héroïne est conne comme un manche, mais sans doute comme Bercot dans Mon Roi.

4/6


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MessagePosté: 31 Oct 2015, 20:40 
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Mon avis se trouve entre FF et Artcore en fait.

Je suis totalement conquis par ce portrait de l'Amérique, jeune et pleine de promesses, en opposition à cette Angleterre agonisante. C'est magnifiquement retranscrit à l'image et dans l'histoire.
(l'inceste et le désir de mort de la soeur)

Mais je reste assez déçu par le traitement de l'héroine. Passé la moitié du film elle devient un simple outil du scénario. Tout ce qui l'a characterisait est soudainement oublié.
(Elle écrit des histoires fantastiques, elle a perdu sa mère, elle est effrontée, etc ...)
Ducoup je trouve que la romance ne prend pas vraiment, même s'il reste de belles scènes.
(La scène à l'hôtel quand elle lui dit qu'il faut qu'il arrête de regarder vers le passé, qu'elle ne s'y trouve pas
On s'attache beaucoup plus à Sharpe vers la fin ( le vrai personnage tragique en fait) mais il reste un ventre mou au milieu un peu long il est vrai.
Je comprends que l'on puisse trouver ça chiant.

Reste la patte visuelle magnifique de Del Toro et son traitement du fantastique encore une fois vraiment classe.
Je regrette certains jumpscares quand même et je doit admettre avoir attendu tout le long que la poésie éclatte d'une maniere ou d'une autre, mais ça n'arrive jamais vraiment.
On éfleure de beau moments
(le fantôme de Sharpe devant sa machine qui finalement fonctionne, la confrontation finale avec sa soeur)
qui sont constamment tiédit par ce personnage principal qui s'amollit au fur et à mesure.

Je donne l'impression de ne pas avoir aimé mais ça n'est pas le cas. La mise en scène est vraiment dense et au top. L'image est en permanence mangnifique.
À noter la quasi absence de CGI. La maison hantée est en dure et les fantômes sont joués par des acteurs simplement transparents (superbe idée).

Tom Hiddleston est parfait. C'est Charlie Hunnam qui encore une fois est tout fade.

4,5/6 à tendance 5/6.


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