Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 20 Nov 2024, 04:22

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 10 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 20 Sep 2012, 10:07 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28390
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Image

A 48 ans, Alain Evrard est obligé de retourner habiter chez sa mère. Cohabitation forcée qui fait ressurgir toute la violence de leur relation passée. Il découvre alors que sa mère est condamnée par la maladie. Dans ces derniers mois de vie, seront-ils enfin capables de faire un pas l'un vers l'autre ?

Je n'avais pas prévu de voir le film au départ. J'avais moyennement aimé Je ne suis pas là pour être aimé et la bande-annonce de celui là m'avait laissé indifférent. Mais un pote m'en a dit le plus grand bien me disant que ça mettait à l'amende la Haneke sur un sujet similaire. Du coup j'ai tenté le coup.

Bien m'en a pris car c'est un très beau film. Brizé traite son sujet avec une distance et une dignité exemplaire sans jamais tomber dans la complaisance de la douleur et de tristesse. A travers ces deux personnages revêches, durs, qui ne savent pas exprimer de sentiments, qui ne savent pas se parler au delà des banalités quotidiennes il raconte comment accompagner vers la mort de la meilleure façon possible.

Et tout l'art du film est dans cette relation entre une mère et son fils, dans l'espace entre les deux qui ne passe ni par la parole, ni par les gestes mais qui indiciblement décrit l'amour qui peut exister de l'un vers l'autre. C'est ce qui rend le film aussi déchirant d'ailleurs, dans l'art qu'à Brizé de jouer avec les silences, avec les plans qui durent juste ce qu'il faut, avec des scènes d'une totale banalité mais qui racontent indéniablement quelque chose. J'aime beaucoup cette manière de ne jamais élever les personnages au delà de ce qu'ils sont. Lindon est un cinquantenaire paumé, isolé et qui a une certaine violence contenue et Hélène Vincent est une vieille dame (pas si vieille d'ailleurs) maniaque, dure, sèche qui a une vie très vide entre la confection de compote, la télé et un puzzle. Malgré cette apparente médiocrité Brizé a pourtant un regard plein de tendresse et d'amour pour eux, il les laisse exister, il les laisse vivre devant sa caméra et ça suffit souvent à faire naître l'empathie. Admirable également le personnage du voisin (immense Olivier Perrier), personnage secondaire et qui pourtant en quelques scènes déploie avec trois fois rien toute l'humanité du monde.

Et quand vient cette dernière partie, je dois l'avouer ça a été le torrent de larmes en ce qui me concerne, je ne crois pas avoir autant pleuré au cinéma depuis des années (j'ai la larme facile j'avoue), c'est vraiment très beau, très digne, sans une parole ou un geste en trop. On reste dans cette contenance qu'à tout le film mais il se passe quelque chose d'essentiel entre ces deux personnages malmenés par la vie, soudain le lien filial est visible, il n'est plus caché dans les interstices et explose, lumineux. Et c'est infiniment beau.

Dommage que le film ait un petit creux au milieu et s'égare un peu (la sous-intrigue Emmanuelle Seignier notamment) mais c'est pas grand chose en comparaison de ses qualités. On parlera beaucoup du Haneke quand il sortira et qui sur un sujet similaire est pourtant d'une froideur absolue là où le film de Brizé terrasse d'émotions. Si les deux acteurs principaux ne sont pas nominés au César, j'y comprendrai décidément plus rien.

Un très beau film (qu'il faut être en forme pour aller voir si on veut pas en ressortir traumatisé).

5/6

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 20 Sep 2012, 10:20 
Hors ligne
Robot in Disguise
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36696
Localisation: Paris
En fait Art Core c'est le Arnotte charal.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 28 Sep 2012, 00:25 
Hors ligne
Successful superfucker
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
Messages: 8711
C'est énervant parce qu'au jeu du What would Stephane Brizé do, le cinéaste français des petits riens et du récit gratté à l'os, tu gagnes toujours. Cette dernière scène, j'étais sûr qu'ils allaient se dire ça à ce moment-là, et pourtant tu chiales, c'est pas possible. Les performances d'Hélène Vincent et de Vincent Lindon avec leurs dialogues a minima (ils doivent se dire genre pas plus de cent mots pendant tout le film) méritent tous les éloges, ils sont bouleversants. Seigner a plus de mal à se greffer à cette histoire d'éraflures filiales parce qu'elle a trois scènes pour exister, mais avec le Ozon, je trouve que c'est une actrice assez intéressante, poupée de cire dont on se demande si elle est vraiment là, même pendant des scènes de cul, genre milf hébétée.

Sinon je ne m'imaginais absolument pas ses maisons de suicide assisté en Suisse comme ça, on dirait un bed and breakfast catho avec jus d'orange à volonté.

4/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 02 Oct 2012, 23:44 
Hors ligne
Successful superfucker
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
Messages: 8711
Ah Léo n'a pas de coeur!


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Oct 2012, 11:46 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28390
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Je suis pas du tout d'accord avec toi mais j'aime bien ta critique, ça m'a donné envie de voir le film de Sautet.

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Oct 2012, 12:11 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 14:47
Messages: 3547
Art Core a écrit:
ça m'a donné envie de voir le film de Sautet.


Chouette film assez délicat, malgré certains aspects qui ont un peu vieilli
Entre la relation père/fils et celle mère/fils,ça doit pas mal changer la nature du film (j'ai pas vu le film de Brizé).


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 29 Juil 2014, 20:35 
Hors ligne
Sir Flashball
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
Messages: 23852
Putain, cette manie française de parler de la mort comme d'un espèce de voyage sinistre, sans aucune énergie, sentant les produits de thanatopraxie et les émotions empesées...
Ces longs plans silencieux qui nous hurlent leur tristesse, qui nous beuglent leur mal-être, c'est juste insupportable.

Lindon et Vincent sont bons, mais qu'est-ce que c'est lymphatique, ce truc...

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 29 Juil 2014, 21:21 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Déc 2008, 02:29
Messages: 14004
Castorp a écrit:
Lindon et Vincent sont bons

J'imagine l'affiche : LINDON VINCENT


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 29 Juil 2014, 21:48 
Hors ligne
L'impertinent pertinent
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Juil 2005, 01:55
Messages: 11421
Localisation: Previously on Premiere
Art Core a écrit:
Je suis pas du tout d'accord avec toi mais j'aime bien ta critique, ça m'a donné envie de voir le film de Sautet.


Un mauvais fils, l'un de mes films préférés.

_________________
I think we're gonna need a helmet.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 29 Juil 2014, 22:25 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22726
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Qui-Gon Jinn a écrit:
En fait Art Core c'est le Arnotte charal.

:D

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 10 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Une vie (Stephane Brizé - 2016)

DPSR

6

2020

06 Déc 2016, 22:55

Jerónimo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Abyssin

25

2865

29 Mai 2018, 19:19

Billy Budd Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Loi du marché (Stéphane Brizé - 2015)

Karloff

7

2239

08 Jan 2017, 23:28

swiffer49 Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Mademoiselle Chambon (Stéphane Brizé, 2009)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Mr.Orange

22

2401

22 Juin 2023, 10:55

Art Core Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Hors-saison (Stéphane Brizé, 2024)

Art Core

6

377

07 Avr 2024, 07:46

Baptiste Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Entre adultes (Stéphane Brizé - 2007)

Blissfully

0

1284

27 Mar 2007, 20:17

Blissfully Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Je ne suis pas là pour être aimé (Stéphane Brizé - 2004)

Zad

1

1522

02 Nov 2005, 14:54

Jericho Cane Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Printemps, été, automne, hiver et printemps(Kim Ki-duk,2003)

_ZaZaZa_

8

1621

19 Avr 2008, 10:52

Tetsuo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Ombline (Stéphane Cazes, 2012)

Art Core

6

1571

28 Sep 2012, 12:50

DPSR Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. L'Air de Rien (Grégory Magne, Stéphane Viard - 2012)

Art Core

2

1175

11 Nov 2012, 16:37

Art Core Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Majestic-12 [Bot] et 3 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web