Forum de FilmDeCulte

Je me demande quelle leçon Kevin Feige tirera de cette année 2014.

Guardians of the Galaxy devrait assurer au studio son deuxième carton de l'année après Captain America : The Winter Soldier mais les deux projets, aussi artistiquement réussis l'un que l'autre, témoignent toutefois d'approches relativement différentes.
À la barre de Captain America, un tandem de réalisateurs de comédie reconverti dans la sitcom qui change radicalement de style et pond un thriller d'action-espionnage efficace et engagé. Derrière la caméra de Guardians of the Galaxy, un ancien scénariste (de L'Armée des morts à...Scooby Doo) élevé chez Troma, chargé de lancer la première nouvelle franchise Marvel depuis 2011, un space opera avec un raton-laveur et un arbre qui parlent.
Le choix des Russo était risqué mais le caractère thématiquement et esthétiquement anonyme de leur travail garantissait à Marvel un certain contrôle sur le film. Gunn, lui, est un choix autrement plus audacieux, comme l'étaient Joss Whedon et Shane Black, deux autres cinéastes à la carrière encore jeune, venant de l'écriture, et qui affectionnent le second degré. Si on va chercher un Gunn, c'est pour avoir sa voix. Et sa voix aurait pu déplaire au public le plus mainstream.

On ne saura jamais vraiment ce qu'il s'est passé sur Ant-Man mais le départ d'Edgar Wright, répondant au profil de Whedon, Black et Gunn mais avec plus d'expérience et une patte visuelle, n'est pas pour rassurer. La machine Marvel désormais lancée pour de bon, qu'est-ce qui empêche Feige d'embaucher des metteurs en scène qui s'imposeront moins? Certainement pas le carton du film des frères Russo.
Il ne reste plus qu'à espérer que le plébiscite de Guardians of the Galaxy soit tel que le producteur estime le pari tout aussi payant si ce n'est plus, l'encourageant alors à aller chercher des auteurs qui ne se définissent pas par leur malléabilité.

Parce que s'il est évidemment plus accessible que Slither et Super, Guardians of the Galaxy n'en demeure pas moins marqué du sceau de son scénariste-réalisateur. Et c'est cette identité qui permet au film de transcender une trame basique et de ne pas sonner trop creux.

Les défauts du film sont assez typiques des premiers épisodes Marvel.
La caractérisation des protagonistes prend le devant de la scène et tout le temps qu'il faut, permettant au film de cerner ses héros à la perfection mais ce, au détriment des antagonistes, complètement sous-exploités - le design de Ronan the Accuser est aussi réussi que le personnage est désincarné - et de l'intrigue, très classique.
L'action paraît également assez secondaire mais demeure tout à fait fonctionnelle, dans le bon sens du terme. On ne retrouve pas l'inventivité spectaculaire d'Iron Man 3 et The Winter Solider mais on est loin de l'anémie de Thor ou du premier Captain America. En même temps, on est dans une comédie.

Les films Marvel ont toujours été blindé d'humour mais là, c'est clairement le genre dominant, sur fond de space opera.
En fait, Guardians of the Galaxy apparaît comme une relecture post-moderne de Star Wars. Le personnage central, au travers de ses origines, symbolise à lui seul cette démarche. Enfant terrien capturé en 1988 et propulsé dans l'arène intergalactique, il incarne le regard de Gunn sur le genre et ses codes. Le cinéaste revisite les archétypes de la célèbre saga de façon complètement assumée (y a une scène avec les bad guys, c'est globalement du remake). Ici, Skywalker se dit Star-Lord sauf qu'il ne s'agit pas d'un patronyme prédestinant le jeune fermier qui le porte à un illustre avenir mais du pseudonyme d'un grand gamin qui se rêve aventurier de l'orbe perdue. Le charismatique mercenaire n'a pas les traits d'Harrison Ford mais ceux d'un raton-laveur. Même la langue inintelligible de Chewbacca que tout le monde comprend est pastichée par les invariables "I am Groot" de son alter ego Marvel. Seule Gamora, animée par la cause autour de laquelle les autres "gardiens" s'unissent, garde la noblesse de son modèle, Leia.

Pour le reste, le film joue constamment du contraste entre l'image et sa réinterprétation ici. Nul ne le représente mieux que le personnage de Drax, sorte de Conan spatial qui s'exprime dans un langage soutenu et prend tout de façon littérale. Dave Bautista confirme d'ailleurs tout le bien que je pensais de lui en faisant preuve d'un vrai talent comique avec sa performance pince-sans-rire.
Au même titre, le Walkman de Star-Lord (rien qu'en soi, cette phrase est révélatrice) qui traverse le film et dont se retrouvent affublés des extra-terrestres tout droit sorti de la Cantina propose un clash visuel, pas un anachronisme mais comme une anomalie dans le genre. Un Walkman abritant une compilation de titres '70s et '80s qui rythment le film davantage que sa BO "de space opera", intrusion du réel dans la fantaisie.
C'est toute la démarche de Gunn qui est résumée là, la même que dans Slither, ce point de vue décalé sur des stéréotypes éculés, du McGuffin au Hero's Journey. Mais qui ne perd jamais de vue le respect du genre derrière le second degré.

Quand le film décide d'arrêter de rigoler, il parvient à être touchant (l'intro, le spacewalk ou Groot qui, en un geste, incarne la thématique du film) ou badass (l'issue du climax), Gunn assurant complètement à la mise en scène, atteignant quelque chose d'iconique voire de poétique par moments.
Formellement, on est pas dans un film de scénariste. Guardians of the Galaxy est encore un splendide exemple de world building à la direction artistique exemplaire, qui arrive à surprendre avec le design d'un vaisseau (le Dark Aster) ou même d'une planète (Knowhere) !
Si aucune des scènes d'action ne s'inscrira parmi les plus mémorables de l'année, le monde du film est sans doute un des plus séduisants vu au cinéma en 2014. Un univers pop aux couleurs aussi vibrantes que celle du Milano, le vaisseau de Star-Lord.

J'aurai aimé que le film cherche à raconter plus de choses (le parcours de Star-Lord aurait pu être plus développé, l'arc "famille" général est un peu simple) et que les méchants ne soient pas foirés (Ronan et Nebula sont trop archétypaux, Thanos et Benicio del Toro ont chacun 5 minutes en tout) mais c'est plein d'idées (l'évasion, LA scène de Groot), un vrai réjouissement de 121 minutes. Le film le plus fun de l'été.

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Aaaaaah l'avis qui fait plaisir et qui rassure, ça a l'air hyper fun et c'est ce que j'attendais.

JE VOUS AVAIS DIT QUE CA ALLAIT TUER

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"PACIFIC RIM" Massinfect

On parle beaucoup de Star Wars, perso ça m'a beaucoup fait penser à Cobra, le manga surtout.

Sinon les plus, les moins, comme à la bonne époque

Les +
c'est fun, ça passe hyper vite
le parfait dosage humour/émotion
à l'exception de Gamora, des persos parfaits
la scène de l'évasion de la prison
l'impression d'un vaste univers
Chris Pratt, très charismatique

Les -
un méchant pas top, bourrin, mais assez con - la scène avec Thanos est à chier
une narration qui fonctionne trop sur des sauts de foi - je trouve que l'on pardonne vite les agissements de chacun
le perso de Gamora est pas très bien écrit

sinon Kevin Feige est bien un génie/businessman avisé, ça va cartonner et être l'alternative cool à star wars

4-5/6

Bon, je vais ptet laisser une chance à Gunn. Vous faites chier.
Ca n'a pas l'air d'être une dégueulasserie comme Super, le film le plus laid du monde.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Tain j'ai envie de le voir maintenant..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai kiffé le film mais malgré le genre, je pense que ça joue pas du tout sur le même tableau.

Disons que je trouve les "Abrams a du souci à se faire!" vu ça et là plutôt à l'ouest.


Ça n'a "rien" à voir. À la limite, c'est plus proche de Slither dans le ton (en plus mainstream).

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Énorme, c'est Vin Diesel qui fait la voix de Groot dans toutes les langues :

Ils réussiront bien à faire doubler Rocket par François-Xavier Demaison...

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Bah pourquoi pas ?

Excellente idée!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Il a pas le swag.

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En effet, c'est un autre registre que Star Wars donc y'a pas vraiment de raison de "comparer" ou d'opposer les 2...

Bref, vu en IMAX 3D, cacedédi au Coy-boy! Je précise aussi car à l'instar de TDK, il y a des scènes façon IMAX, avec du changement de format et tout...

Bref, comme tout le monde, j'ai trouvé ça super fun, super drôle et très attachant. C'est loin d'être sans défaut. Les noms et l'univers font un peu SF cheapos [alors que malgré l'humour, c'est un univers "sérieux"], il y a des digressions sur l'amitié qui sont quand même un peu neuneu/faciles [alors qu'il y en a qui m'ont carrément mises les larmes aux yeux!]'et en effet, le méchant est pas extraordinaire. Mais tout le reste, à commencer par Chris Pratt, Rocket, les SFX, le souffle qui parcourt le film, tout ça, c'est du super bonnard.

5/6

Sinon quand même

6/6

Je reconnais les défauts énoncés un peu partout, à savoir une histoire classique à base de McGuffin et des antagonistes peu fouillés mais putain le film est extrêmement fun et tel que je l'attendais : décalé, drôle, jouissif, émouvant. Un vrai gros plaisir du début (l'intro, le générique surprenant) à la fin (scène ultra badass). Je me suis pas ennuyé une seule seconde. Chris Pratt confirme tout le bien que je pense de lui, le duo Rocket et Groot est instantanément culte, Drax est cool et je regrette la perte du côté impitoyable de Gamora au profit d'un personnage trop lisse à mon goût. L'alchimie entre tous les membres du groupe fonctionne instantanément et leurs échanges sont très bien écrits. La scène de la prison défonce, Knowhere défonce, le climax défonce. Et le tout est parcouru par un constant sentiment de coolitude qui déborde de chaque image (merci à la BO d'ailleurs). Bref, je vais retourner le voir avec un immense plaisir et j'espère que la suite osera aller plus loin que cet opus ci (on sent bien que ça se lâche pas totalement, au vu de la richesse de l'univers qui se présente à nous y a moyen de se rapprocher de la folie de certaines intrigues de la bd)



Bref, c'est génial.

EDIT : j'ai vu le film en VF, et j'ai une question concernant une des vannes

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"PACIFIC RIM" Massinfect