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Le co-réalisateur qui te donne envie d'écouter Kim Wilde



Les destins croisés d'un homme et son chien et d'une jeune femme, barricadés de l'autre côté de la Mer Caspienne.

Peut-on être révolté par la situation de Jafar Panahi, interdit de tournage pendant vingt ans par la censure iranienne, mais trouver son nouveau film complètement nul? Condamné à survivre artistiquement en concevant des films de chez lui et à les envoyer clandestinement aux festivals de cinéma, Panahi revient après son journal-essai Ceci n'est pas un film avec une autre chronique de son enfermement à la symbolique très, très, très appuyée, comme ce plan inaugural et final en pure symétrie vu à travers un rideau de fer. Le début fait croire à un retour à la fiction: Un homme et son chien jouent à la baballe et regardent la télévision, avant qu'un couple ne s'introduise dans la villa aux rideaux tirés. Quelques moments surnagent, dont une scène comique inattendue, mais il faut reconnaître que ça se regarde au mieux avec un ennui poli. Mais démarre ensuite une mise en abyme où Panahi se remet en scène en superposant plusieurs couches de réalité imprégnées par la claustration, de manière beaucoup plus brouillonne que dans Ceci n'est pas un film qui avait au moins le mérite de la frontalité. Au-delà de l'empreinte politique, de l'homme qui donne de ses nouvelles comme il peut tel un artisan rudimentaire, quelle postérité pour ce film et quel intérêt au-delà la situation de Panahi, qui ne peut s'empêcher de recaser les affiches de ses films, de ressasser de manière industrielle (pendant vingt ans s'il le faut, on l'aura compris) son désœuvrement de cinéaste? Si on évacue la bonne conscience, surtout de la perplexité.
1/6