The Confession (Brad Mirman, 2011)La version film d’une web-série de 10 épisodes de 5-7 minutes. Ce découpage initial ne se sent pas tellement, ça ressemble plutôt à du téléfilm BBC classouille… Le pitch est très bon : un homme rentre dans un confessionnal. Il dit être un tueur, doit tuer ce soir, et demande au prêtre l'en dissuader ; si le prêtre refuse de l’écouter, il tue les quelques personnes présentes dans l’église. Le reste est donc un long dialogue… La combinaison Kiefer Sutherland (meilleur que je ne l’aurais pensé) VS John Hurt constitue d’assez loin le plus attrayant de l’attraction, car le développement n’est pas à la hauteur de l’idée initiale. On attend une sorte de dialogue brillant, vénéneux, sur le bien et le mal, sur le droit de tuer ou pas, des remises en doutes… En fait les personnages s’avèrent assez vite pas très fins (le prêtre, surtout), les quelques flash-backs nous sortant du confessionnal ne sont pas brillants, et la grosse révélation du récit réduit d’un seul coup l’intérêt de l’ensemble à quelque chose de très "petit". Une belle occasion manquée et c'est dommage, ça aurait pu tenir une saison entière de série normale un truc pareil.
Wolfhound, l'ultime guerrier (Volkodav iz Roda Serykh Psov, Nikolai Lebedev, 2006)C'est le gros blockbuster russe des dernières années (le deuxième plus cher depuis le dégel, à ce que je lis...). Ça sent tout de suite le nouveau riche, fondant sur chaque effet qu'on peut se permettre, même les plus pouraves (les typos qui partent en fumée, mon dieu), juste pour montrer que "maintenant, nous on sait faire aussi". Soit. Mais mine de rien, techniquement, ils ont mis le paquet, et on se retrouve au final face à un résultat qui n'est pas plus kitsch ou plus moche que n'importe quel héroïc-fantasy-like américain. Il y a tous les défauts qui vont avec (image surcontrastée en mode purée numérique, éclats sadiques/sales/gores pour faire genre, histoire qui ne raconte rien d’autre qu’une suite d’archétypes, personnages et jeunes acteurs transparents)... Mais il y aussi dans le mouvement quelques trucs pas inintéressants. Ne serait-ce que les légendes russes revisitées, qui changent au moins le décorum et certaines représentations (la scène du rituel avant le départ de la princesse par exemple), ou l'enthousiasme pour recréer une Russie médiévale maousse et improbable, donnant naissance à deux trois moments pas dégueus (le passage dans le brouillard, par exemple). Ça reste complètement inepte, mais à choisir entre ça et l'équivalent US lambda, à la limite... Ça me rappelle
Stara Basn, un équivalent polonais (plus fauché, cela dit), qui avait de la même façon quelques éclats grossiers mais rafraichissants, et une envie de faire ses preuves communicative.
Bad Ass (Craig Moss, 2012)Un film fait pour Danny Trejo, un peu en mode
"marre des seconds rôles putain, je veux un film à moi". Inventé pour l'occasion : un perso de pépé héros du vietnam qui castagne les racailles du quartier. Bon bah ça se révèle être un pur direct-to-video (qui sort au ciné, mais ça n’empêche pas) complètement naze, surtout marrant parce qu’il s’offre comme une version interdite de
Gran Torino. Aka « tout ce qu’il ne faut pas faire », comme montrer Danny exploser la gueule d’un méchant jusqu’à ce que le sang gicle, le tout dans son jardin, avec les voisins qui se regardent d’un air attendu en applaudissant, et la jeune femme de trente ans de moins de lui qui se jette dans ses bras en susurrant un « mon homme » admiratif. Après, dans le genre noble et inépuisable du direct-to-video, j’ai vu plus improbable et amateur, ça aurait pu être pire…