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MessagePosté: 10 Juin 2011, 13:54 
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Alias où est-ce que je les mets tes deux H déjà?

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L'Apocalypse now redux iranien

Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable…

Une petite réussite dans un genre qui questionne pour une fois davantage l'intime, son rapport à la vérité et à la foi, que la grande muselière du régime iranien. Une séparation fonctionne comme une sorte de grand cluedo psychologique qui aurait fait merveille dans une pièce de théâtre tant le film repose sur quelques lieux clos et des rapports au personnages complexe qui les pousse à dire une vérité ou en dissimuler une autre. Le scénario est assez irréprochable en ce sens et passé un début où l'on craint le pathos (un personnage de veillard sénile par-ci, une fausse couche par-là), il réussit la prouesse de faire changer de camp le spectateur plusieurs fois en construisant des personnages forts, couplé au sempiternel sentiment de désolement qui accompagne chaque film iranien.
4/6
Je me demande d'ailleurs à quoi pourrait bien ressembler un exemple type de cinéma de propagande en Iran...


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MessagePosté: 10 Juin 2011, 14:04 
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Le prochain sur ma liste! Le Panda attendra.

Les échos de la presse sont dithyrambiques.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 10 Juin 2011, 14:28 
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Arnotte a écrit:
Le prochain sur ma liste! Le Panda attendra.

Les échos de la presse sont dithyrambiques.


Oui enfin je suppose que la majorité de la presse l'a découvert à Berlin après 32 films merdiques donc elle se perd un peu en superlatifs.


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MessagePosté: 10 Juin 2011, 14:45 
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C'est vrai que "le meilleur film de Berlin" ça veut pas dire grand chose (apparemment la sélection était globalement moisie), mais quand bien même, le presse (belge en tout cas) est ultra enthousiaste, oscillant entre 3 et 4 étoiles à chaque fois. C'est cool, car le film en a besoin!

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MessagePosté: 10 Juin 2011, 15:14 
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DPSR a écrit:
Oui enfin je suppose que la majorité de la presse l'a découvert à Berlin après 32 films merdiques donc elle se perd un peu en superlatifs.

Alors qu'on ne compte plus tes 5/6 un peu abusés.


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MessagePosté: 10 Juin 2011, 15:44 
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Prout Man a écrit:
DPSR a écrit:
Oui enfin je suppose que la majorité de la presse l'a découvert à Berlin après 32 films merdiques donc elle se perd un peu en superlatifs.

Alors qu'on ne compte plus tes 5/6 un peu abusés.


Manque de bol tu as vu trente films de moins que moi cette année et tu as 16 (ah non excuse 15, ah ah quelle bonne blagounette) 5 ou 6 recensés contre 12 de mon côté.

Moralité tu t'écrases.


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MessagePosté: 10 Juin 2011, 15:57 
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MessagePosté: 10 Juin 2011, 16:27 
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DPSR a écrit:
Manque de bol tu as vu trente films de moins que moi cette année et tu as 16 (ah non excuse 15, ah ah quelle bonne blagounette) 5 ou 6 recensés contre 12 de mon côté.
Moralité tu t'écrases.

Oui mais ils sont mérités, contrairement aux tiens. :D


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MessagePosté: 11 Juin 2011, 18:56 
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J'ai trouvé ça vraiment super chouette mais je trouve
l'ellipse de l'accident assez malhonnête.


C'est un peu facile de tout faire reposer là dessus, non ?


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MessagePosté: 12 Juin 2011, 12:32 
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Non seulement ça, mais aussi le grand arc qui va de la parole de la mère à celle de sa fille, avec ce cliffhanger pourri. Le film se contorsionne beaucoup pour ne pas avouer son conservatisme : bobonne aurait mieux fait de rester à la maison.

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MessagePosté: 13 Juin 2011, 11:33 
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Un modèle de scénario et de narration je trouve. A aucun moment tu ne ressens de mécanismes, de facilités, de raccourcis faciles, tout sonne vrai, sonne juste, sonne naturel. C'est absolument admirable la façon dont le réalisateur parle de la société iranienne à travers ses personnages et son récit, son discours sociétale est intégré dans l'évolution des personnages et dans leurs problématiques intimes (voire la finesse avec laquelle sont opposées les classes populaires/pauvres et la classe moyenne). C'est un peu je trouve une certaine essence de cinéma que de réussir ce genre d'alchimie, de rendre interdépendante l'intime et la société, raconter l'un à travers l'autre et vice et versa. Et puis c'est bouleversant la manière dont chaque personnage est l'égal de l'autre, avec ses faiblesses, ses forces. Il n'y en a pas un meilleur qu'un autre, plus humain ou plus beau. Ils sont tous construits selon le même prisme. Puis il y a cette manière de faire monter la tension émotionnelle, de rendre inéluctable le drame dans lequel les personnages sont plongés (alors que, et c'est une autre grande qualité du film, l'événement inaugural paraît presque "inconséquent") et de les montrer poussé à leurs extrêmes retranchements. J'avais déjà ressenti ça dans A propos d'Elly mais là où c'était un peu artificiel c'est dans Une Séparation véritablement beau dans ce que ça raconte sur l'Iran d'aujourd'hui.

Le plan final est parfait également. D'une simplicité désarmante avec au fond du couloir un éclat de voix, les personnages regardent dans cette direction. Là-bas un autre drame, une autre histoire, un autre film se déroulent, une bien belle manière d'intégrer cette histoire particulière au sein de la société.

5/6

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MessagePosté: 16 Juin 2011, 21:58 
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Bon, j'ai été complètement scié. J'ai trouvé ça formidable de bout en bout. C'est d'une tension incroyable, le scénario est éblouissant, la mise en scène à la hauteur, les acteurs bluffants... Pas grand chose à un redire, en fait. Quelle claque!

Plus de mots une autre fois, là, je vais me coucher!

Ouais donc 5,5/6

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MessagePosté: 17 Juin 2011, 23:35 
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Très très fort que ce film qui parvient à parler du pays sans jamais tomber dans la critique politique lourdingue en montrant un pays tellement rongé par son régime que ses habitants se retrouvent complètement handicappés, poussés à faire toute une série de mauvais choix liés à leur incapacité à communiquer les uns avec les autres...la fierté de l'un, le désespoir d'une autre, la religion comme seul référent pour les plus pauvres, et au milieu les enfants auxquels on essaie d'apprendre à être dignes et à ne pas se laisser faire mais qu'on amène finalement à se corrompre également par le mensonge...tous sont sans issue.

Le film est assez surprenant dans son récit, refusant de répondre à une quelconque structure, déroulant sa chronique à partir de cette séparation illusoire qui devient réelle en enchaînant les situations sans jamais être totalement prévisible jusqu'à une conclusion qui ne satisfaira aucun des personnages, et surtout pas cette pauvre fille, plus que jamais au coeur du film, de la bataille que tous se livrent pour "survivre" dans ce système pourri.

La réa est remarquable dans sa manière de ne pas se faire remarquer et tient le rythme sur ses deux heures de manière assez impressionnante. Les acteurs ont pas volé leurs Ours d'argent non plus.

5/6

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MessagePosté: 17 Juin 2011, 23:37 
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Noony a écrit:
J'ai trouvé ça vraiment super chouette mais je trouve
l'ellipse de l'accident assez malhonnête.


C'est un peu facile de tout faire reposer là dessus, non ?

Même s'il n'y avait jamais eu d'accident, on peut se douter que la fausse couche vient d'ailleurs (malaise dans le bus, fille qui dit que les parents se sont disputés, chute dans l'escalier physiquement improbable).
L'accident, c'est juste une manière de rendre ça encore plus probant.

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MessagePosté: 17 Juin 2011, 23:43 
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Déjà-vu a écrit:
Non seulement ça, mais aussi le grand arc qui va de la parole de la mère à celle de sa fille, avec ce cliffhanger pourri. Le film se contorsionne beaucoup pour ne pas avouer son conservatisme : bobonne aurait mieux fait de rester à la maison.

C'est pas vraiment le propos que j'en retire.
On vient bien avant même toute l'histoire de la fausse couche et de l'enquête que le père cherche à enseigner des valeurs à sa fille qui ne sont pas conservatrices : à la station-service, quand il lui dit d'aller réclamer l'argent, qu'elle peut donc garder pour elle alors. Ca revient indirectement lors de la discussion entre le mari et la femme lorsqu'il l'accuse d'être une froussarde qui fuit devant le moindre problème plutôt que de tenir tête. A ce moment-là, la femme reconnaît être une froussarde, mais je ne pense pas que le film la condamne, il fait juste état d'une réalité : même au sein des classes plus aisées, certains ont juste lâché l'affaire (avec le système de ce pays), ce qui est d'autant plus compréhensible lorsque tu es une femme. Le père, lui, essaie de tenir tête, de ne pas se laisser faire, et retournera même la foi de son accusatrice contre elle.
Mais là aussi, la résolution du père n'est pas forcément érigée en vertu, ce qui aurait été le cas si le film donnait la réponse de la fille à la question finale (il est pas dit qu'elle choisisse son père, plus intègre que sa mère mais qui a aussi amené sa fille à mentir pour lui éviter la prison).

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