Bon bah Freak étant parti au pays des films ukrainio-thaïlandais, je me permet de faire ma petite review avant la sienne...
Légers spoilers.Beaucoup aimé ce
Amy's Choice, qui parvient à tirer une grosse force lyrique de ce qui n'est, sur le papier, qu'un pitch un peu gadget. Les scènes de tombée en sommeil par exemple, a priori fonctionnelles, sont toutes très belles, voguant entre la lassitude, la mélancolie, la détresse à l'idée de sombrer... ; Toby Jones est excellent, il arrive très rapidement à faire poindre une vraie phobie de son rôle d'animateur casse-couille, et son rôle permet de sortir pas mal de vérités assez crues et violentes sur le personnage principal. Puis déjà l'une des meilleures répliques de la saison (qui à tous les coups va faire rire que moi...) :
Je ne sais pas si c'est le fait que Moffat ait choisi de nouveaux scénaristes, s'il a une influence, ou s'il prépare / retouche beaucoup les scénarios de ses collègues, mais c'est encore un style d'écriture qui lui ressemble beaucoup : c'est très très dense, resserré, compact, comme pour quasiment tous les épisodes de cette saison on a l'impression qu'ils manquent presque de temps. Moi ca me va parfaitement ; on a pas eu de
Blink pour l'instant, mais à part l'épisode Dalek anodin, jusqu'ici je ne vois que du bon (au pire du sympa très bien construit, pour le
Vampires of Venice). La saison file à toute vitesse, et même si elle reprend à foison des anciennes saisons (un trio intégrant le copain, l'univers qui semble fonctionner autour de la compagne du docteur...), elle le fait beaucoup mieux - Rory, pour le coup, me gêne absolument pas là, il peut rester aussi longtemps qu'il le veut.
Dernier petit truc : je me demande ce que la série mijote avec les contes de fées.
C'est noyé sous les références aux contes depuis le tout début de la saison.
Blanche-Neige et sa pomme dans le premier,
Peter Pan avec sa gamine en robe du chambre dans le second (et dans plusieurs dialogues de ce dernier, d'ailleurs),
Pinnochio avec un passage gluant (j'évite de spoiler - c'est aussi dans le second),
Le petit chaperon rouge (et même plus globalement toute sa forêt irréelle/merveilleuse) dans le quatrième,
La belle au bois dormant et ses royaumes endormis dans celui-ci, et des indices dans tous les coins (le Pandorica,
"That's a fairy tale" "- Aren't we all ?")... A chaque fois c'est évidemment très léger, à peine éffleuré, et je sais que le conte fait partie de la matrice Moffat, que ça en a toujours l'odeur... mais là je me demande s'il y a pas quelque chose de tissé sur tout le long, quelque chose de caractéristique à cette saison.
Un dialogue très parlant de ce dernier épisode vient légèrement foutre un doute :
Ça + le fait que l'univers tout entier et son écroulement semble réglé sur l'heure de l'horloge d'une petite écossaise, je me demande si il y a pas un truc à comprendre. Par forcément une révélation concrète (genre tout ce truc est un rêve qu'elle fait, petite, parce que le docteur n'est jamais revenu), mais au moins d'un point de vue métaphorique, celle de la dernière pulsion de contes et légendes, d'enfance, avant de se marier et d'accepter l'âge adulte.
Bref, riche saison, j'ai hâte de voir comment se débrouille le scénariste de
42 sur le prochain double. J'ai vu aussi que Richard Curtis écrit un épisode