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Alors, pas mal de passages où je n'ai pas vu d'intérêt (le passage "Lambert" notamment) et le genre de mise en scène qui me fait parfois sortir d'un film (une mise en scène "flottante" si vous voyez ce que je veux dire). J'ai pas tout compris, des fois je crois que ça ne sert d'ailleurs à rien, et les 20 dernières minutes ne me parlent pas. Je ne suis pas fan de la voix-off.
Sinon, j'ai beaucoup aimé. L'ambiance, cette impression d'un mélange fait de tous les symptômes, sentiments et émotions de notre époque. Contrairement à certains sur ce topic, je trouve le film homogène et formant un tout non pas structuré disons classiquement, mais un tout universel sur un état d'âme contemporain que je trouve très juste. Impression subjective donc, mais le fait est que Kelly a réussi à me toucher sur bien des points que je partage totalement : un pessimisme notoire voir nihiliste modulé par un second degré qui varie entre la pure ironie et un véritable message d'espoir et d'amour pas gnangnan (on s'embrasse par désir, sans aucune touche vulgaire ou déplacée, par exemple) ; un montage inventif, bancal mais plaisant dans sa recherche cinématographique sur un monde auquel on appartient tout en étant désincarné (c'est facile, ok, mais les ralentis sont très bien exploités). C'est aussi une thématique forte, qui comprend une expérimentation charnelle et intelligente qui passe donc par la forme et aussi par l'écriture : des situations cocasses, hésitantes, voire non-sensiques ; qu'est-ce que la recherche de soi et donc de notre connexion avec le monde si ce n'est un sentiment d'être à la fois partie intégrante de celui-ci qui se mêle à la frustration de notre incompatibilité, de notre non-communication acquise par le principe même de cette recherche ? (en cela, la vision "suicidaire" est logique). Des situations totalement écrasantes, lourdes qui parlent d'un monde meurtri où ce n'est plus la quête de soi précédente qui intervient, mais bien l'absence totale d'émotion et la mort au bout du compte (les tueries successives et ces miradors sans état d'âme, les interactions "objectives" d'écrans et les images 3D).
Bref, je pourrai m'avancer en disant que le tout est agencé par l'absurde (des situations, de tous ces sentiments contradictoires, convergents ou divergents) et le film est souvent burlesque, mais pas littéralement comique (ce que je trouve très, très juste dans le cinéma qui parle du monde et de nous). Je ne sais pas si j'ai réussi à m'exprimer correctement pour dire tout le bien que je pense de ce film qui parle aussi bien de ce que je ressens vis-à-vis du monde et de l'existence. Franchement, malgré les défauts qui ne permettent pas au film d'être un chef d'oeuvre à mes yeux, je dois dire que j'étais sur le cul pendant presque tout le temps.
5/6
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