Patrick Watson au Trabendo
TRIPPANT, MAGIQUE, ÉLECTRISANT, TOUCHANT...
J'ai difficilement les mots. Fan du second album d'un groupe qui restaure l'image musicale du Canada (avec Feist et Arcade Fire, respect le Canada), je m'étais emparé d'une place pour ce concert dont mon humeur actuelle m'avait un peu éloigné, genre "ah merde, c'est aujourd'hui, bon..."
Et après une première partie très belle signé Marie Modiano (fille de), assez courte pour ne pas être pesante, le groupe sur lequel je place enfin un visage entre en piste. Et dès la première chanson, close to Paradise, on sent qu'on est dans un autre concert, et le trip commence.
Les morceaux déjà très riches dans l'album prennent des sonorités nouvelles, tout est plus fort, plus grand, plus fort, et l'inconfort de se tenir debout si longtemps s'efface doucement. Et la créativité de ces mecs-là m'a fasciné. Ça peut passer pour naïf ou un manque de culture musicale, mais c'est la première fois que je vois un mec à la guitare se servir d'un ballon gonflable, d'une éponge en métal (je sais pas le nom), d'une brosse à dent électrique (avec juste la tige de métal) et autres gadgets pour rendre des sonorités aussi singulière, forte, de voir un batteur naviguer entre les instruments (cloches diverses, scie...), ou Watson lui même ouvrir le piano pour gratter les cordes avec frénésie, le tout donnant un son d'une puissance délirante.
En tout, une douzaine d'instruments, sans compter les cloches de différentes tailles du batteur, j'avais pas vu ça depuis Thomas Dybdahl.
Entre autres trucs marquant, The Great Escape avec Watson seul au piano qui m'a fait verser ma larme (bon la chanson me remue salement en ce moment, enchaîné sur The Storm joué sur un rythme incroyable avec une montée qui a dû faire trembler les murs, puis Watson qui chante sans micro, au milieu du public Man under the sea, perché, comme le guitariste, sur une chaise, ou le bonheur de voir ça dans une petite salle qui autorise une telle proximité, un tel contact avec l'artiste.
Et puis vient le premier rappel, avec Watson qui entonne Satie au piano, parfaitement, puis en y ajoutant sa touche personnelle, pour enchaîner sur le groupe qui s'ajoute au piano pour donner une ré interprétation énorme du morceau (faut mettre ça sur CD, pitié!!!!), trippante.
Une autre version, encore différente, mais qui donne une idée:
http://www.youtube.com/watch?v=QqcJNO-xR3M
Et puis deux autres rappels, un inédit, seul au piano, et une réinterprétation de Shame (du premier album), et le public si calme, si attentif, qui se déchaîne pour provoquer ces rappels.
Ce qu'il reste de tout ça, c'est la sensation d'avoir assisté au concert d'un groupe immense, de mecs qui ont tellement de talents dans les doigts que c'en est écœurant. Et de voir que Watson est un vrai fou, un génie, un vrai, un pur.
Ca va être tendu de le dégommer comme concert de l'année. Sur les rangs, Portishead, Radiohead, Feist, Springsteen et Cat Power. Grrr.
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