Forum de FilmDeCulte

Dans une petite ville du sud de l'Arkansas, trois frères âgés d'une vingtaine d'années n'ont plus aucun contact avec leur père depuis qu'il les a abandonnés. Il s'est remarié et a eu d'autres enfants. Quand il meurt, les conflits étouffés depuis des années éclatent entre les demi-frères, déclenchant une spirale de violence mortelle.

Premier film intense d'un jeune réal américain qui se penche sur l'héritage de la haine et le mécanisme de vengeance en lui ôtant toute vertu cathartique. Ici on est dans du digest de tragédie grecque au sang mêlé, à patriarche tortueux et clans ennemis dans un décor de lose rurale, d'Amérique parallèle et sans loi, avec en tête de meute un Michael Shannon (Bug) hanté et fiévreux, chef d'une fratrie abandonnée dont même les noms (Son, Kid, Boy) sont anonymes. Il y a une bonne tension, de bonnes gueules, une bonne utilisation de la musique, et rien ne semble superflu.

Vraiment bien et très solide. Ca sort en septembre.

4/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Je l'ai vu lundi. Oui, initialement, je devais voir This is England mais c'était complet. Changement de programme pour ne pas être venue pour rien et donc j'ai vu Shotgun Stories, sans regret.



Oui, le réalisateur s'attarde en profondeur sur cette violence intérieure qui bouffe les personnages (bien plus que sur la violence physique) et je trouve le titre vraiment bien choisi à cet égard.

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The trick is to keep breathing.

Welcome back.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Tout à fait!

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Doll, it's a heartbreaking affair

C'est marrant parce qu'à plusieurs moments ça m'a fait penser à l'autre rive, et banco c'est produit par David Gordon Green.

Malgré toutes ses qualités, c'est un film où le temps ne passe pas vite. Le réalisateur est talentueux, et l'histoire à gros potentiel de tragédie familiale (lors de l'enterrement d'un père qui a eu six enfants de deux mariages différents, la première moitié se pointe pour cracher sur la tombe et déclenche un engrenage de haine entre les deux fratries) a du répondant.

Pourtant je trouve que ça reste dans le (bon) film de fin d'études dans le sens où on tombe vite dans un certain systématisme dans l'histoire et on voit très bien où on veut nous enmener (dans ce cas de figure il n'y a plus que deux options balisées: le bain de sang ou l'apparition de la morale). Rajoutons à cela le casting de potes du réalisateur qui si il a de la gueule, a un peu le potentiel de jeu de Daria ou d'un Ghost world.

3/6

Très bien joué, très bien filmé, rien à redire au premier abord mais... on comprend un peu vite où le film veut en venir. Cette inéluctabilité de la violence, ce poids fataliste de la tragédie, cette histoire typiquement américaine... C'est brillamment traité et en même temps, ça a quelque chose d'un peu convenu.

Heureusement, c'est une pure jubilation de retrouver Michael Shannon.

4/6

La critique de Héléna Villovitch dans Elle :

"Beaux paysages, belles gueules, jolie musique. Au final, on y croit."

Bien aimé aussi, une jolie quête identitaire (pas de parents, pas vraiment de repere (on vit dans une tente ou un pick up), on ne sait pas réellement où ça se passe et c'est marrant que les trois frères s'appellent Boy, Kid et Son alors que le chien, lui, a un nom d'humain..(Henry)), l'histoire est touchante mais manque selon moi d'intensité dans ses moments cruciaux. J'ai ressenti une réelle tension dans les passages "calmes" de l'histoire, qui montait crescendo, mais la finalité des moments forts apparait assez rapidement.



Une belle musique, mais pas toujours bien dosée à mon sens. C'est le le frère du réal qui l'a composée, non ?
Assez prometteur en tout cas, j'espere que le prochain sera un peu plus audacieux, même si ici l'idée de départ était déjà trés interessante.

J'y est vraiment prit mon pied.
Pour un premier long Jeff Nichols fait très fort. Ca a de la gueule et on en demanderai plus souvent des films de ce calibre.

C'est vrai que l'on peut trouver un quelque chos de "Mallickien" dans ce film, ce qui n'est pas pour nous ( me ) déplaire.

5/6

Shotgun Stories contient les germes de ce qui m'impressionnait dans Take Shelter, c'est-à-dire faire naître une tension sourde là où ne l'attend pas forcément, dans l'Etat paisible de l'Arkansas. Ce film en forme de spirale en milieu rural peut se voir comme un petit cousin éloigné de Badlands (influence assumée de Nichols), il tient surtout sur les épaules de l'excellent Michael Shannon, toujours en retenue, près à exploser: la tension repose principalement sur son jeu. Pour un premier film, je trouve que Jeff Nichols s'en tire admirablement, déjà en détournant un peu le déroulement classique dans laquelle une histoire de rivalité et d'engrenage fraticide comme celle-ci amenait irrémédiablement: à une explosion de violence. Ce qui intéresse le réalisateur, c'est plutôt la peinture de cette ruralité, sa pauvreté, son disfonctionnement (même l'autoradio d'un des frères ne fonctionne que par intermittence) et ici l'absence de liens entre parents et enfants (la mère qui intervient ici deux fois l'illustre parfaitement). En plus d'être paumés, ces trois frères rejetés par leurs parents n'ont pas d'identités propres: le premier s'appelle Boy, le second: Kid et le troisième Son. Petit spoiler: dans son crescendo final, le fusil du titre apparaît comme l'arme du lâche, celle du non-retour et surtout celle de la dissuasion. Belle fin, beau film, réalisateur prometteur confirmé une fois (peut-être deux d'ici deux semaines avec Mud). 4/6.

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The Necks : Body